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chronologie 1943 |
RAPPORT DE DEBUT
OCTOBRE
1943
(Octobre 1943)
Les
évènements d'Italie ont prouvé une fois de plus
que la guerre impérialiste
amène inévitablement la guerre civile. Ceci est d– au
caractère total de cette
guerre. "La guerre contemporaine entre nations capitalistes apporte
avec
elle la guerre des classes à l'intérieur de chaque
nation; la tâche du
prolétariat révolutionnaire consiste à
préparer dans cette dernière guerre la
victoire du prolétariat." Les
défaites militaires entraînent la lutte
révolutionnaire des masses. Car elles
provoquent le relâchement de l'appareil de contrainte de la
bourgeoisie. Le
mécontentement accumulé dans les masses explose alors au
grand jour et cherche
une voie pour en finir avec les maux dont il est le produit. Mais seul
le parti
révolutionnaire peut mener avec succès la lutte des
masses opprimées pour le
pain, la paix et la liberté. En l'absence de l'activité
d'un parti
révolutionnaire, les impérialistes rivaux exploitent les
mouvements des masses,
tout en ayant pour but le maintien et l'instauration de régimes
réactionnaires
et militaristes qui favorisent le mieux la conduite de la guerre et la
paix
civile qui y est nécessaire. Là où
ils ont atteint leur but, comme en Italie, les alliés s'appuient
sur les
éléments les plus réactionnaires pour maintenir le
prolétariat sous la
domination du capital. Le roi et Badoglio doivent ôter aux masses
les dernières
illusions concernant des "changements". "La guerre impérialiste
se tient au-dessus de la question de la forme du pouvoir
étatique du capital.
Elle pose devant toute bourgeoisie nationale la question du sort du
capitalisme
national et devant les bourgeoisies de tous les pays la question du
sort du
capitalisme en général," Là où
les alliés ont encore affaire à un adversaire puissant,
comme l'armée
allemande, ils n'hésitent pas à lancer des appels
"révolutionnaires"
pour dresser les ouvriers allemands "contre la dictature". Il est de
l'intérêt de l'Angleterre d'épargner au maximum ses
propres soldats, étant
donné sur-tout les tâches qui lui restent encore à
accomplir même après la
chute du rival allemand: barrage et même guerre contre l'URSS,
conflit en
Extrême-Orient, maintien des colonies en esclavage,
rivalité avec son
partenaire américain. La classe ouvrière allemande,
profondément anti-fasciste
et avec des traditions révolutionnaires, constitue pour
l'impérialisme allemand
un point faible qui peut devenir décisif dans son
écroulement. L'impérialisme
anglais, grâce à la complicité du stalinisme,
espère bien canaliser ce
mouvement comme en Italie : les masses créeraient juste la
situation qu'il
faut pour que les armées impérialistes, à l'aide
de quelque général allemand
pro-allié, viennent sauver le capitalisme allemand et
étouffer l'action
populaire. La
propagande alliée a le même aspect en France. En outre,
son caractère chauvin
et antirévolutionnaire tend justement d'empêcher le
prolétariat français
d'avoir l'attitude qui provoquerait un véritable mouvement
révolutionnaire en
Allemagne: la fraternisation, qui détruirait l'idéologie
nationaliste
allemande. La
politique impérialiste, tout en étant basée sur
les mêmes mensonges et les
mêmes tromperies qu'en 1914, se déroule cependant dans un
monde de
contradictions inter-impérialistes et sociales encore plus
aiguës. "Dès
maintenant", disait notre programme de transition en 1938, "on peut
dire ceci avec pleine certitude: une fois qu'il aura
éclaté au grand jour, le
mouvement révolutionnaire dans les pays fascistes prendra d'un
seul coup une
étendue grandiose et en aucun cas ne s'arrêtera à
des tentatives de faire
revivre quelque cadavre de Weimar." Le mouvement révolutionnaire
favorisera aussi le travail de masse de tous les éléments
révolutionnaires qui
se seront préparés à être "la conscience,
l'intelligence,
l'organisation" des masses. Le lien entre ces éléments et
les masses
soulevées est la condition indispensable pour que celles-ci
"s'élèvent à
la nette conscience de l'action nécessaire, des moyens, des
objectifs à
atteindre". Le
moment est venu pour nous de commencer véritablement à
remplir cette tâche.
L'éducation et la propagande doivent être
dépassés par le travail
révolutionnaire dans la masse.
Dans les
usines surtout, partager le sort quotidien des ouvriers, se lier
à eux,
connaître à fond (apprendre
à
connaître) ce qui intéresse la masse des travailleurs,
savoir dégager à chaque
évènement leur pensée collective pour notre
propagande et surtout se préparer
soi-même et le terrain autour de soi pour pouvoir, à la
première occasion
favorable, apparaître aux ouvriers comme un combattant prêt
à tous les
sacrifices pour les intérêts de la classe ouvrière.
Seul le succès d'une telle
tâche ouvre définitivement pour nous la vole vers le parti
révolutionnaire et
la révolution prolétarienne victorieuse. |