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Prolétaires de tous les pays, unissez-vous !
L A  L U T T E  de  C L A S S E S
  Organe du Groupe Communiste (IVe Internationale).
 
N° 22         31 décembre 1943
 
AU SEUIL DE L'ANNEE SANGLANTE
    Cette fois ça y est. Les grandes armées de la libération ont reçu leurs dernières cartouches ; les péniches de débarquement américaines sortent à un rythme vertigineux des usines des USA, les grands généraux de la victoire sont déjà nommés, ils tiennent le devant de la scène. Tout est prêt. On n'attend plus que le signal qui jettera sur le continent des millions d'hommes armés de pied en cap des plus grandes inventions de mort, on n'attend plus que le signal pour que les prolétaires d'Europe, d'Amérique et les soldats amenés des quatre coins du globe s'empoignent dans une dernière étreinte mortelle.
    La raison humaine vacille quand elle tâche de saisir l'immensité du crime, l'horreur des convulsions qui se préparent !
    Bien que la "libération" fût déjà proche en novembre 1942, à la Noël 1943 la vénérable épouse du président des Etats-Unis nous promet un Noël 1944 "victorieux". Victorieux ? Nous disons et nous répétons inlassablement aux travailleurs : sans Révolution prolétarienne, transformant la guerre impérialiste en guerre civile victorieuse sur la bourgeoisie, Noël 1944 sera un Noël encore plus terrible que celui que nous venons de passer. Car alors l'Europe entière aura été mortellement atteinte par la bataille gigantesque qui mettra aux prises les armées allemandes et alliées. Cette terrible mêlée, même si elle n'est pas suivie immédiatement par d'autres conflits gigantesques (entre l'URSS et les Alliés) ou de conflits secondaires entre petites puissances, ne sera cependant pas la fin du conflit mondial. La guerre en Extrême-Orient continuerait longtemps à maintenir dans une situation insupportable les masses exploitées du monde entier.
    Pourquoi en sommes-nous là ? Parce qu'à nouveau depuis 1914 et malgré les leçons de la première guerre impérialiste, la bourgeoisie mondiale, aidée par les social-patriotes, a réussi à séparer les ouvriers d'un pays des ouvriers du pays d'en face, parce qu'elle a réussi à cacher ses crimes derrière de prétendus conflits idéologiques ou nationaux (démocratie contre fascisme, libération des peuples, espace vital, etc...), parce qu'elle a réussi à détruire ou à domestiquer les organisations ouvrières.
    Mais les événements militaires qui se préparent ouvriront encore, comme ce fut le cas pour l'Italie, des crises dans lesquelles la faillite des dirigeants capitalistes pourra être utilisée par le prolétariat pour renverser la bourgeoisie et ouvrir à l'humanité entière la voie d'un redressement socialiste.     Cependant cela ne sera possible que par une politique indépendante de classe, par une politique de fraternisation et d'entente entre les ouvriers et les paysans sous quelque uniforme qu'ils soient, en rejetant la politique d'union avec sa propre bourgeoisie, en hissant haut et ferme le drapeau rouge de l'insurrection prolétarienne.
    Pour cela il faut dès maintenant se préparer à défendre l'avenir des exploités et des opprimés par une claire compréhension de la nature des événements qui viennent. La classe ouvrière n'a pas à se sacrifier dans l'intérêt de l'impérialisme, même s'il se pare de masques trompeurs. Mais elle doit être capable de verser jusqu'à la dernière goutte de son sang pour SA PROPRE CAUSE. Il faut que le réveil de la conscience prolétarienne et l'activité croissante des meilleurs éléments ouvriers parviennent à reconstituer les organisations de défense des ouvriers : (syndicats, etc..), obligent les partis qui se disent prolétariens à rompre avec la bourgeoisie, et préparent -à travers l'armement du prolétariat- la conquête des libertés ouvrières indispensables à l'émancipation prolétarienne : droit de réunion, de presse, ouverture des prisons et des camps de concentration, droit de grève, etc.. A travers ces luttes pour les objectifs immédiats, la classe ouvrière doit créer les organes de son gouvernement, les Conseils ouvriers et paysans (Soviets) qui seuls assurent le gouvernement du peuple par le peuple lui-même.
La tâche historique du prolétariat en Europe est de bâtir les Etats-Unis socialistes d'Europe et non pas de tracer avec leur sang des frontières pour les capitalistes. 1944 doit sonner le glas du capitalisme en Europe et dans le monde. Les ouvriers français ne peuvent pas, après plus d'un siècle de luttes pour leur émancipation, se livrer à un moment décisif de l'histoire mondiale, à leur ennemi mortel, la bourgeoisie française chargée de crimes et d'infamies contre les ouvriers. Forts de la tradition héroïque de 1848, de la Commune de 1871, des luttes d'avant 1914 pour la conquête d'une vie digne et supportable, des luttes de 1920 à 1940 enfin, les ouvriers français armés de l'expérience historique de la classe ouvrière de tous les pays (Russie 1917, Allemagne, Espagne, etc..) prendront dans leurs mains le destin de toute la nation et en renversant le capitalisme, délivreront pour toujours l'humanité de la guerre !
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 P R O P O S   DE   L' O U V R I E R
    "Le grand malheur constitué par la destruction des quartiers intérieurs comporte au moins l'avantage de résoudre le problème de l'embouteillage et du ralentissement du trafic dûs aux rues étroites" affirme le Ministre allemand Speer.
    Comme on voit les catastrophes irréparables qui atteignent si cruellement la population pauvre, ne sont pas si terribles pour les dirigeants. Au contraire, la modernisation qu'il a en vue (élargissement des anciennes rues) est une simple adaptation aux exigences du trafic routier, qui sans apporter aucune amélioration aux conditions de logement des ouvriers, procurera de beaux bénéfices aux entreprises privées de reconstruction. Ces bénéfices, les travailleurs, qui ont tout perdu dans ces terribles bombardements, devront les payer pendant de nombreuses années par des prélèvements sur leurs salaires.
    De son côté le multi-millionnaire Goebbels profite de ces bombardements dévastateurs pour demander aux pauvres diables qui n'ont plus que leur peau, de la sacrifier aussi pour les bénéfices de la bourgeoisie allemande : "nous n'avons plus rien à perdre"...
    Certes, les ouvriers des pays capitalistes n'ont rien à perdre, que des chaînes, et tout un monde à gagner. C'est seulement lorsque les ouvriers allemands auront renversé les Speer et les Goebbels, et que les ouvriers des pays "alliés" se seront débarrassés de leurs dirigeants capitalistes (qui commettent des actes de barbarie dont Hitler n'a pu que rêver en automne 1940), que le prolétariat mondial pourra bâtir un monde nouveau, la société socialiste qui, seule, pansera les plaies de la guerre et des bombardements.
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    Une grande réunion convoquée par les partis antifascistes a été interdite... à Naples, par les "démocrates" anglo-américains qui occupent l'Italie du Sud. Après un télégramme de protestation adressé à Churchill, Roosevelt et Staline, l'autorisation a été accordée pour de petites réunions ne dépassant pas 400 personnes.
    On sait que les médecins ne permettent pas l'alimentation totale immédiate d'un malade qui a longtemps jeûné, par crainte d'indigestion. La démocratie au compte-goutte, voilà le meilleur remède que Roosevelt, Churchill et Staline ont trouvé pour les peuples d'Europe, si longtemps soumis au régime totalitaire.
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    Londres annonce triomphalement que l'Internationale n'est plus désormais l'hymne de l'URSS et qu'elle sera remplacée par un hymne "soviétique". Le gouvernement soviétique a motivé ce changement par le fait que l'Internationale ne reflète plus les changements "heureux" qui se sont produits en URSS.
    Déjà en 1936, ayant trouvé dans la démocratie bourgeoise une nouvelle terre promise pour les travailleurs, Thorez et Duclos avaient tronqué l'Internationale à l'usage du Front Populaire : s'étant réconciliés avec nos "grands chefs" militaires, ils avaient supprimé le couplet sur les généraux.     Effectivement, l'Internationale ne reflète plus les changements intervenus en URSS du fait de la bureaucratie. "Il n'est pas de sauveur suprême, ni Dieu, ni César, ni tribun", voilà qui ne va pas avec la restauration de l'Eglise orthodoxe, du corps des officiers privilégié, et avec le sauveur génial des peuples, Staline. "Du passé faisons table rase" est en contradiction avec les efforts de la bureaucratie pour ressusciter le passé officiel de l'ancienne Russie (par exemple rétablissement de la décoration de l'ordre de Souvorov, bourreau tsariste de l'insurrection polonaise de 1794). L'Internationale jure aussi avec la politique extérieure de Staline qui ne peut pas se servir du chant ardent de solidarité internationale des travailleurs, pour assurer de son amitié Roosevelt et Churchill.
    En pleine guerre impérialiste, la clique stalinienne veut détruire le dernier lien officiel entre l'URSS et le prolétariat mondial : la croyance en une destinée commune des ouvriers de tous les pays, symbolisée par l'Internationale !
    Mais dans le coeur du peuple soviétique resteront à jamais vivantes les traditions de solidarité internationale qui furent consacrées par le Premier Congrès des Soviets, le 26 Octobre 1917. Après la lecture de l'appel de Lénine aux ouvriers du monde entier pour la paix par le renversement des gouvernements impérialistes, le Congrès entier se lève et tous entonnèrent l'Internationale : "tout le présidium, Lénine en tête, était debout et chantait visages exaltés, inspirés, et des regards brûlants".     C'était le serment de lutter jusqu'au dernier souffle pour la libération finale de tous les travailleurs...
Les abjurations et les trahisons de la clique stalinienne ne briseront pas cette solidarité. La classe ouvrière s'est relevée de la mort de la IIe Internationale, elle ne succombera pas à celle de la 3ème.     Aujourd'hui plus que jamais, la IVe Internationale lui crie :
"GROUPONS-NOUS, ET DEMAIN L'INTERNATIONALE SERA LE GENRE HUMAIN !".
 
L A   G U E R R E   C I V I L E   EN   A L L E M A G N E
    On entend souvent des ouvriers, pas toujours de mauvaise foi, dire en parlant des ouvriers allemands : "Pourquoi ne se révoltent-ils pas ? Ils ont l'obéissance dans le sang c'est une nation militariste, etc..." Ces insanités sont assez habituelles dans la bouche des ouvriers qui, bon gré mal gré, veulent justifier la politique d'union sacrée avec les exploiteurs français et "alliés". Ceux qui parlent ainsi oublient facilement que le même "reproche" pourrait être adressé par exemple aux ouvriers espagnols et français qui subissent eux aussi le même joug que les ouvriers allemands, le régime totalitaire de Franco et de Pétain. La classe ouvrière allemande a derrière elle un passé de luttes aussi riche que les prolétariats espagnol et français De 1918 à 1933, avec une certaine atténuation de 1924 à 1928, une dure guerre civile mit aux prises la classe ouvrière allemande et ses exploiteurs, lutte dont l'issue devait décider du sort de l'Allemagne et du monde : vers le socialisme par la victoire du prolétariat allemand, ou vers une deuxième guerre impérialiste mondiale, par la victoire de la bourgeoisie allemande. La trahison de la social-démocratie et la bureaucratisation du parti communiste provoquèrent la défaite des ouvriers et rendirent les mains libres aux impérialistes allemands.
    La crise révolutionnaire éclata en Allemagne à la suite de l'échec définitif des plans militaires de l'impérialisme allemand (échec des offensives d'été 1918). Le 5 novembre 1918, 20 000 matelots se mutinèrent à Kiel, hissant le drapeau rouge et étendant leur mouvement aux principales villes avec pour mots-d'ordre : démission du Kaiser, amnistie, armistice, paix, droits démocratiques. Partout surgirent des Conseils (Soviets) d'ouvriers et de soldats. La révolution gagna l'Allemagne, le Kaiser fut renversé, et l'armistice signé.
    La révolution mit fin à la guerre, mais le pouvoir, entièrement entre les mains des Comités, fut utilisé par les sociaux-démocrates conciliateurs, qui y occupaient une place prépondérante, pour maintenir intact l'ancien ordre bourgeois monarchiste. La guerre civile éclata entre le gouvernement social-démocrate d'Ebert et Scheidemann et les fractions avancées du prolétariat (dirigées par les Indépendants d'une part, et les Spartakistes avec Rosa Luxembourg et Karl Liebknecht d'autre part). Le 6 janvier 1919 le prolétariat de Berlin tenait entre ses mains la capitale. Mais la direction des Indépendants hésita, atermoya et n'osa pas arrêter le gouvernement ; les Spartakistes étaient trop faibles et manquaient d'expérience bolchévique. Le mouvement reflua et le gouvernement social-démocrate ayant fait appel au "chien sanguinaire" Noske, le bourreau de Kiel, (lui aussi social-démocrate), procéda avec l'aide des généraux monarchistes, au désarmement des Spartakistes. Le 15 janvier tombèrent, lâchement assassinés, les plus grands martyrs de la classe ouvrière allemande, Rosa Luxembourg, et Karl Liebknecht et de nombreux autres chefs spartakistes. Etouffé à Berlin, le mouvement se poursuivit sporadiquement en province, provoquant partout des rencontres sanglantes et de graves pertes du côté ouvrier, faute d'une direction générale révolutionnaire. De novembre 1916 jusqu'en 1923, la guerre civile, les grèves générales, étouffées ici, éclatant là, sans cesse réprimées pour renaître ailleurs, causèrent des dizaines de milliers de victimes, mais la victoire resta du côté de la bourgeoisie, grâce à la trahison de la social-démocratie, qui joua, en grand, le même rôle de bourreau que le "socialiste" français Dormoy, le fusilleur de Clichy en 1937.
    Dans cette lutte contre les ouvriers, la bourgeoisie allemande a été puissamment aidée matériellement par la Commission d'armistice alliée qui lui fit toutes les concessions nécessaires en ce qui concerne les armes et les forces armées destinées à la répression.
    En automne 1923 une crise révolutionnaire, déclenchée par les ouvriers, exceptionnellement favorable pour une insurrection, ne fut pas utilisée par la direction inexpérimentée du jeune parti communiste allemand. Et en 1924, début d'une certaine stabilisation économique au capitalisme allemand, la première vague révolutionnaire d'après-guerre refluait en Allemagne.
    Quand en 1925-29 commença la grande crise économique, particulièrement terrible en Allemagne, où elle précipita dans la faillite des dizaines de milliers de petits commerçants, jetant sur le pavé de nombreux millions de chômeurs, et provoquant le désespoir des petits paysans, le prolétariat allemand se trouva encore moins que par le passé en possession d'une direction révolutionnaire. La bureaucratisation de l'Internationale communiste à partir de 1924 avait transformé le PC allemand en un parti incapable de mener au combat des masses décisives du prolétariat allemand. A droite les chefs social-démocrates vendus à la bourgeoisie, à gauche les chefs staliniens obéissant non pas à la marche de la lutte de classes en Allemagne, mais aux ordres de la bureaucratie soviétique, voilà le "secret" de la victoire de Hitler contre les ouvriers.
    La politique stalinienne devant la montée de Hitler basée sur l'exaspération de la petite-bourgeoisie sacrifiée par la crise capitaliste, est caractérisée :
Premièrement par la tactique dite du "social-fascisme" qui opposa les ouvriers communistes aux ouvriers social-démocrates, au lieu d'unir la classe ouvrière sur la base d'un programme minimum de lutte contre le fascisme (front unique).
Deuxièmement, par l'utilisation d'une certaine démagogie nationaliste pour faire "concurrence" à Hitler et lui enlever la sympathie des couches petites-bourgeoises (mot d'ordre : "libération nationale du Traité de Versailles").
Or la petite bourgeoisie ne s'était pas tournée vers Hitler par amour de son nationalisme dévergondé, mais parce qu'elle cherchait une issue à la crise qui l'étreignait mortellement. Devant l'impuissance des partis prolétariens à lui offrir cette issue par une action réellement efficace, la petite bourgeoisie se tourna vers Hitler, de même qu'un homme dont les vêtements ont pris feu se jette dans l'eau qui l'engloutira. En mettant en avant le mot d'ordre "libération nationale" par la destruction du traité de Versailles, avant d'avoir arraché aux capitalistes allemands la possession de l'Allemagne, le PCA a poussé le peuple allemand dans la voie de Hitler. En effet, si tous les maux dont souffrait l'Allemagne provenaient en premier lieu du traité de Versailles, dont l'abolition était mise au premier plan par le P.C lui-même, alors le choix des masses, détournées de la véritable cause de leurs souffrances, le capitalisme allemand, ne pouvait se diriger que vers Hitler, qui sur ce terrain était tout à fait conséquent, et allait jusqu'au bout de ses "raisonnements".
    Malgré l'attitude des deux grands partis ouvriers qui conduisaient infailliblement les ouvriers allemands sous la botte de Hitler, les prolétariats allemand et autrichien menèrent leur lutte avec acharnement contre les bandes fascistes, versant partout leur sang dans des rencontres inégales parce que mal dirigées. Après que Hitler eût pris le pouvoir (1933), des centaines de milliers de militants ouvriers et des ouvriers sans parti tombèrent sous les balles fascistes, peuplèrent les prisons et remplirent les camps de concentration. En février 1934 à Vienne, les ouvriers autrichiens luttèrent à main armée contre le bourreau Dollfuss qui fit ca-nonner les quartiers ouvriers.
    La lutte des ouvriers allemands contre leurs bourgeoisie n'a pas cessé après 1933, mais a été considérablement affaiblie par les succès extérieurs de Hitler. Les ouvriers qui reviennent d'Allemagne ont pu se rendre compte de la lutte que mène aujourd'hui le prolétariat allemand, lutte qui ne tardera pas à éclater au grand jour à la faveur des défaites de Hitler.
    Ceux-là sont les agents de la bourgeoisie qui osent affirmer que les ouvriers allemands "ne sont pas des hommes comme nous". Si une communauté complète d'intérêts et des aspirations communes n'existaient pas entre les classes ouvrières française et allemande, entre le peuple allemand et le peuple français exploités par les capitalistes, alors c'était un crime de baser l'activité de toutes les organisations ouvrières d'avant 1914 et celle des internationalistes depuis 1914 (au premier chef du parti communiste) sur la pratique d'une solidarité avec les travailleurs d'outre Rhin. C'est donner raison à notre bourgeoisie qui a conduit le pays de désastre en désastre, et qui accuse la classe ouvrière d'avoir mené le pays à la ruine par son "utopisme criminel".
    En réalité, les ouvriers allemands, par leurs traditions de lutte, par leur nombre et leur cohésion, par la place qu'ils tiennent dans la production européenne, par leur haute qualification, occupent dans la lutte anticapitaliste une place de premier ordre. Et sans leur participation décisive à cette lutte contre la bourgeoisie, les ouvriers d'Europe ne peuvent même pas songer à l'édification des Etats-Unis socialistes d'Europe, qui seuls assurent la liberté et la prospérité des peuples.
    Les impérialistes savent bien reconnaître leurs vrais ennemis. L'effort de Hitler pour briser la solidarité des ouvriers de tous les pays en enchaînant les ouvriers allemands au char de sa guerre impérialiste a lamentablement échoué, en même temps que ses plans et ses visées capitalistes. Aujourd'hui c'est au tour des impérialistes "alliés" de montrer leur hideuse figure ; en voulant faire de l'Europe un marché pour leurs produits, ils détruisent les usines et les moyens de production ; par leurs bombardements sauvages et inhumains ils veulent ruiner et frapper à mort la population laborieuse d'Allemagne (de même que les ouvriers de tous les pays qui s'y trouvent) pour épuiser leurs forces et les rendre incapables de lutter.
    Pour commettre impunément leurs crimes, les impérialistes déchaînent leur propagande chauvine afin d'entraver la solidarité internationale des travailleurs.
    En faisant échec à cette propagande capitaliste criminelle, la Quatrième Internationale scellera définitivement l'union entre les travailleurs d'Europe, en premier lieu entre les travailleurs français et allemands et, à travers la lutte contre la guerre impérialiste pour le renversement des capitalistes, les mènera à la paix, à la liberté et à une vie meilleure.