"LA
QUATRIEME INTERNATIONALE
PRETE UNE ATTENTION EXCEPTIONNELLE A LA JEUNE GENERATION DU PROLETARIAT.
PAR TOUTE
SA POLITIQUE
ELLE S'EFFORCE D'INSPIRER A LA JEUNESSE CONFIANCE DANS SES PROPRES
FORCES
ET DANS SON AVENIR." |
JEUNES
! DEBOUT POUR VOTRE DEFENSE !
A
BAS LA GUERRE !
Chaque
jour la guerre vide un peu plus le pays de son sang. Et aux premiers
rangs
des sacrifiés, c'est vous les jeunes, qu'un nouveau
décret
scélérat de Vichy mobilise à partir de 16 ans (18
ans pour les filles), pour alimenter la guerre impérialiste.
Quand les jeunes demandaient avant la guerre des droits politiques
à
partir de 18 ans, quand ils revendiquent, à travail égal,
un salaire égal à celui d'un adulte, le patronat trouve
"immorales"
ces justes revendications. Mais envoyer à la boucherie des
jeunes
de 16 ans, cela c'est l'accomplissement d'un haut devoir pour la
"patrie"
: tel est le nom que les très moraux milliardaires ont
l'habitude
de donner à la défense de leurs coffres-forts !
Le capitalisme, qui dans son agonie détruit la civilisation et
plonge
le monde dans la barbarie, transforme les jeunes en chair à
canon
à un âge où la vie ne fait vraiment que
commencer...
EN TEMPS DE PAIX, LA "LIBERTE" DU CHOMAGE, EN TEMPS DE GUERRE LE
"DEVOIR"
DE MOURIR POUR LA "PATRIE" : VOILA LE SORT DE LA JEUNESSE DANS LA
SOCIETE
ACTUELLE.
Partout dans le monde, à Vichy, à Berlin, à Alger,
à Londres, à Washington, au Japon, les capitalistes
sacrifient
la jeunesse pour les mêmes buts de brigandage déjà
démasqués lors de la première guerre mondiale de
14-18.
Alors aussi on avait prétendu lutter pour un ordre nouveau, pour
la dernière guerre, pour la démocratie, pour la
liberté
des peuples et un tas d'autres mensonges. La fleur des nations de tous
les pays, la jeunesse, est tombée sur tous les champs de
bataille
dans une guerre fratricide. Pour quel résultat ? Pour
recommencer
la même partie 20 ans après, juste le temps de refaire des
soldats, des jeunes.
Demain, ce n'est pas un avenir meilleur, mais une 3ème guerre
mondiale
qui nous attend, si la jeunesse continue à se laisser sacrifier
pour les coffres-forts des capitalistes.
LE
CAPITALISME, C'EST LA GUERRE.
Car
si la guerre n'est pas pour l'ordre nouveau, pour la démocratie,
pour la liberté des peuples (au contraire elle les
anéantit),
et si le seul résultat qu'elle produit c'est le repartage des
richesses
économiques entre les capitalistes des pays vainqueurs, c'est
que
la guerre est une guerre impérialiste provoquée et
menée
non pas par les peuples, mais par les trusts des pays capitalistes :
"le
capitalisme porte en lui la guerre comme la nuée porte l'orage"
(Jaurès).
Tant que subsiste l'impérialisme (le capitalisme des trusts), la
paix n'est qu'une trêve entre deux guerres. Lutter pour la paix
c'est
donc lutter contre le capitalisme.
La bourgeoisie avait brisé l'économie féodale et
son
particularisme pour créer le système capitaliste des
grandes
nations.
Aujourd'hui le prolétariat doit aussi, pour sauver
l'humanité,
briser le morcellement "national" de l'économie mondiale en
créant
les Etats-Unis Socialistes du Monde. Seuls le renversement de la
bourgeoisie,
la révolution socialiste, peuvent assurer la paix et la
prospérité
de tous les peuples, grands et petits.
LA
NOUVELLE INTERNATIONALE REVOLUTIONNAIRE.
Pour mener à bien une tâche aussi grandiose, il faut aux
ouvriers
une organisation et un programme politique capables de guider et
d'éclairer
leur action.
Dans le présent conflit les vieilles internationales (la IIe
"socialiste"
et la IIIe "communiste") ont renié l'internationalisme
prolétarien
en faveur de l'union avec leur propre bourgeoisie, sous les mêmes
prétextes que ceux qui ont servi aux social-traîtres de
14-18
: mais ces prétextes ont été depuis longtemps
stigmatisés
par la IIIe Internationale au temps de Lénine et de Trotsky
(1919-1922).
Seule la IVe Internationale est restée un courant mondial
fidèle
à l'internationalisme prolétarien : sur tous les
continents,
dans presque tous les pays, de l'URSS à l'Amérique, et de
l'Afrique jusqu'à la Chine, partout des milliers d'ouvriers
partisans
de la IVe Internationale luttent pour l'union des travailleurs de tous
les pays contre les exploiteurs de tous les pays, pour la
révolution
socialiste.
La faillite des vieilles internationales (IIème et
IIIème)
et la nécessité de la nouvelle (la 4ème) n'ont
rien
de décourageant pour les travailleurs, pour la révolution
socialiste : tant que la capitalisme n'est pas définitivement
renversé,
les organisations créées par le prolétariat en vue
de la lutte contre la bourgeoisie s'usent dans le combat ; il faut
alors
en créer de nouvelles. Lénine disait, à propos de
la faillite de la IIe Internationale : "il faut jeter la chemise sale
pour
en mettre une propre. Vive la IIIe Internationale !". C'est ce conseil
que suivent les milliers de travailleurs éduqués de tous
les pays, qui luttent pour forger la IVe Internationale.
QUE
FAIRE ?
Jeunes
ouvriers et ouvriers, raflés pour travailler en Allemagne ou en
France pour la machine de guerre de l'impérialisme allemand et
au
profit des capitalistes français : les agents de
l'impérialisme
anglo-américain vous invitent à rejoindre les
"partisans",
à vous enrôler dans l'armée gaulliste de la
"libération".
Mais cette armée ne lutte pas pour la paix, pour la paix
définitive,
pour une société nouvelle qui vous ouvrirait la
possibilité
de vivre vraiment votre vie. Elle lutte pour la revanche sur
l'impérialisme
allemand, pour rendre à la France sa position de gendarme
vis-à-vis
des vaincus et des esclaves coloniaux. Comme le disait Radio-Londres le
8 février, la France gaulliste de demain n'aurait "jamais assez
de soldats".
Si vous ne voulez plus être la chair à canon de cette
guerre,
il faut non seulement résister à Vichy et à
l'impérialisme
allemand, mais le faire sous votre propre drapeau de classe, le drapeau
rouge. Où que vous soyez, en Allemagne si vous n'avez aucun
moyen
de vous soustraire à la déportation, dans le maquis ou
dans
les groupes de "partisans" si vous ne pouvez pas vous cacher dans les
villes
et les villages, n'oubliez pas que vous être les fils de la
classe
ouvrière qui lutte contre les capitalistes et qui fraternise
avec
les ouvriers et les paysans quels que soient leur uniforme ou leur
langue.
En Allemagne, liez-vous avec les travailleurs allemands pour saboter la
machine de guerre et les aider à renverser le régime
capitaliste
défendu par Hitler. Dans les groupes de résistance, dans
le maquis, exigez votre armement et l'élection
démocratique
des chefs par les membres des groupes. N'oubliez pas un instant que les
chefs que vous nomment Alger et les impérialistes
anglo-américains
sont pris dans le corps des officiers qui, entre juin 1940 et le 8
novembre
1942, ont montré toutes leurs capacités
stratégiques
contre le peuple.
Jeunes ouvriers et ouvrières, la bourgeoisie vous mobilise pour
défendre ses coffres-forts. La IVe Internationale vous appelle
à
la pointe du combat pour forger une vie nouvelle, pour bâtir le
socialisme,
les Etats-Unis socialistes d'Europe et du Monde, par le renversement de
la bourgeoisie et de tous ses soutiens.
A BAS LA
GUERRE
!
VIVE LA
QUATRIEME
INTERNATIONALE !
"""""""""""""""""""""""""
D
I X A N N E E S DE G U E R R
E
C I V I L E
Quand
le 6 février 1934, sous prétexte de lutter contre la
"corruption",
les bandes fascistes faillirent s'emparer du Palais Bourbon, une grande
émotion s'empara des ouvriers et des milieux populaires de Paris
et de province.
La veille encore de soi-disant chefs répétaient : "La
France
n'est pas l'Allemagne". Mais en Allemagne aussi les ouvriers avaient
été
bernés par de pareils leaders qui leur disaient, en
présence
des bandes de Hitler, que "l'Allemagne n'est pas l'Italie".
Malgré l'échec en ce qui concerne le but principal, la
tentative
fasciste du colonel de la Rocque et des différentes ligues
paramilitaires
ouvrait en France une époque de guerre civile qui ne pouvait se
terminer que par la victoire du capitalisme sur les masses
réduites
à l'impuissance et à un niveau de vie inférieur
("vaincre
la crise") ou par la victoire du socialisme, c'est-à-dire
l'expropriation
des capitalistes par le prolétariat.
L'entrée en scène des bandes fascistes pour soutenir le
capitalisme
ouvrit la série des gouvernements extra-parlementaires, les
gouvernements
des décrets-lois et des mesures anti-démocratiques, qui
eurent
ce caractère sans exception de Doumergue, en passant par
Léon
Blum, jusqu'à Daladier et Reynaud.
Au coup fasciste les masses prolétariennes ripostèrent
par
la grève générale du 12 fé-vrier, qu'elles
imposèrent à la direction capitularde de la CGT et de la
SFIO, et au PC qui avait manifesté seul le 9 février. Par
une politique instinctive et par une volonté puissante de
combat,
les masses prolétariennes réalisaient ainsi
l'unité
prolétarienne de combat, par dessus la tête des vieilles
organisations.
L'histoire des années qui suivirent peut se résumer ainsi
: les masses, et non seulement les masses ouvrières mais
l'immense
majorité de la population pauvre des villes et des cam-pagnes,
voulaient
en finir avec un régime qui les vouait à la misère
et à l'insécurité. Mais leur poussée se
heurta
à la politique des organisations ouvrières officielles
(CGT,
CGTU, SFIO, SFIC) qui, elles, s'accrochèrent au cadavre
pourrissant
du parlementarisme. Les masses entrèrent en lutte d'une
façon
décisive en juin 1936. Mais au lieu de pousser la lutte,
à
travers les étapes nécessaires jusqu'au renversement de
la
bourgeoisie, le parti "communiste" donna le signal de la retraite sur
la
base des accords Matignon : "il faut savoir finir une grève",
tel
est le "bolchévisme" qu'enseigne Thorez aux travailleurs de
France
au moment-même où la révolution espagnole se
transformait
en LUTTE ARMEE.
Toute l'histoire de la classe ouvrière montre que si l'on n'ose
pas aller jusqu'au bout, toute demi-victoire mène à une
grande
défaite. Juin 1936 fut une demi-victoire que le Front Populaire
(alliance des partis ouvriers avec les agents "démocratiques" de
l'impérialisme : Daladier, Sarraut, Cot, etc..) transforma en
une
grande défaite. A juin succédèrent les fusillades
de Clichy en 1937, quand le "socialiste" Dormoy fit tirer sur les
manifestants
ouvriers. La grève générale de novembre 1938
à
laquelle les masses participèrent avec dévouement sous le
coup des sanctions impitoyables prises par le gouvernement Daladier,
échoua
parce qu'à la tête des organisations se trouvaient les
mêmes
chefs bons à encaisser les cotisations, mais non à se
battre
contre la bourgeoisie.
Mais c'est la guerre impérialiste à l'extérieur
qui
permit à la bourgeoisie de porter le coup décisif aux
masses.
De novembre 1939 à juin 1940 Daladier et Reynaud introduisirent
le système des camps de concentration, de la chasse à
l'étranger,
des emprisonnements, des tortures et de la peine de mort contre les
militants
de la classe ouvrière adversaires de leur politique, montrant
ainsi
ce que cachait véritablement l'écran du parlementarisme :
l'Etat bourgeois, c'est-à-dire "des hommes armés et des
prisons"
(Engels).
Après juin 1940, avec l'Occupation, ce système prit une
ampleur
exceptionnelle, sa violence décupla, centupla le nombre des
victimes.
Mais en aurait-il été autrement si Reynaud était
resté
au pouvoir derrière des troupes se battant sur le front ?
L'agonie du capitalisme arrivé au stade impérialiste, ne
laisse pas d'autre issue aux masses qu'une guerre civile menée
jusqu'au
bout, jusqu'au renversement du capitalisme. Sans cette volonté
du
prolétariat d'aller jusqu'au bout dans sa guerre civile contre
la
bourgeoisie c'est la bourgeoisie qui mène jusqu'au bout sa
guerre
impérialiste à l'extérieur et sa guerre civile
à
l'intérieur contre le prolétariat.
A BAS LA
GUERRE
IMPERIALISTE !
VIVE LA
GUERRE
CIVILE CONTRE LA BOURGEOISIE !
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P
R O P O S DE L' O U V R I E R . . .
Voilà
qu'on se remet à parler de "réconciliation des classes".
Au moment où les forces de répression abattent chaque
jour
des jeunes sans armes, sous prétexte de "maintenir l'ordre",
Darnand
le sanguinaire et Taittinger l'homme des ligues voudraient
"éviter
le mécanisme barbare de la guerre civile".
A la vérité, ces messieurs ont peur d'avoir un jour
à
payer leurs crimes de plus en plus grands contre les masses
travailleuses.
Les alliés qui ont laissé le Kaiser mourir... de goutte
dans
un château, ne les effraient pas : ils savent bien que les loups
ne se mangent pas entre eux, et que seule la guerre civile
prolétarienne
peut leur faire expier leurs crimes. Aussi viennent-ils en bons
bergers,
parler d'apaisement et de réconciliation... dans la tombe
probablement
!
°
°
°
Depuis
quelques jours la milice de Darnand est passée à l'action
contre les réfractaires. Chaque jour des dizaines de jeunes sont
traqués et abattus sans pouvoir se défendre, puisqu'ils
n'ont
pas d'armes. Et nos "alliés" de Radio-Londres de prodiguer
encouragements
et conseils de... mobilité ! Croient-ils faire oublier par leurs
bonnes paroles que c'est eux qui ont refusé de livrer des armes
au maquis, pour des raisons au sujet desquelles De Gaulle "ne veut pas
mettre les points sur les i" ?
Encore une fois, seule l'action autonome des ouvriers réalisera
l'armement du prolétariat !
°
°
°
Des
mesures provisoires seront adoptées telles que la censure
préalable,
la désignation des journaux devant paraître dans toute la
France et leurs rédacteurs, ainsi que les grands thèmes
communs
de la propagande... il est entendu une fois pour toutes que n'importe
qui
n'aura pas le droit d'écrire... Le retour définitif
à
la liberté ne saurait être envisagé
"qu'après
la paix et la pacification intérieure du pays". (Cahiers de la
Résistance).
Quand on pense que le journal Libération porte en manchette
cette
phrase : "Notre seul but est de rendre la parole au peuple
français"
-signé De Gaulle... !
°
°
°
"Je
commence à en avoir assez" vient de déclarer le
général
Montgomery à ses soldats dans un discours où il conclut
à
la nécessité de finir la guerre.
Certes on comprend facilement qu'après cinq années de
guerre
qui lui ont rapporté maints honneurs et profits, le
général
en chef n'ait plus rien à désirer que la
possibilité
de jouir tranquillement de la "gloire" et des avantages de la victoire.
Mais le général de division, le général de
brigade, le colonel, les officiers subalternes, eux, n'en ont pas
encore
assez : ils ont tous quelques galons ou quelques décorations
à
gagner et ne sont pas prêts de désirer la fin d'une guerre
riche en occasions de satisfaire les aspirations de toute leur
carrière.
Quant aux banquiers et aux gros industriels dont les affaires n'ont
jamais
tourné aussi rond, il est évident que leur mot-d'ordre
est
: "pourvu que ça dure !"
S'il faut attendre que tous ces gens là soient repus et que tous
les Montgomery et Cie en aient assez, cette guerre risque bien
d'être
une guerre de cent ans.
La paix ne peut résulter que de l'action des masses
exploitées,
des soldats, ouvriers et paysans, qui, eux, en ont vraiment assez d'une
guerre qui leur a apporté les pires souffrances et la mort.
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