"LA CRISE PROVOQUÉE

PAR L'AVANCE DE L'ARMÉE ROUGE..."(1)

 (Mi-mars [1944])

 

    Mi-Mars

    La crise provoquée par l'avance de l'armée rouge est démontrée par le fait que l'armée allemande s'est vue obligée d'occuper militairement la Hongrie, et elle le fera pour la Roumanie. Nous sommes de nouveau en présence d'évènements décisifs, que ce soit dans quelques semaines ou dans q[uel]q[ue]s mois. Nous avons eu des exemples en Italie en ce qui concerne le caractère de la crise. Rupture de l'ancien équilibre, lutte pour un équilibre nouveau. Nous savons d'avance le r“le que joueront dans cette crise les différents facteurs. Comme nous l'avons écrit dans le journal, la bureaucratie fait des concessions à la bourgeoisie, les impérialistes anglo-américains agitent le spectre rouge et se présentent comme le facteur capable de maintenir l'ordre.

    Le prolétariat a partout des aspirations formidables à récupérer son niveau de vie, d'autre part il est désorienté et livré à des partis qui le trahissent. La situation se complique du fait que les alliés entre eux n'ont pas d'attitude unitaire, à cause de leurs contradictions. Les zones d'influence se déplaceront, il y aura des heurts.

    Croire d'une façon puérile que l'armée rouge n'acceptera pas n'importe quelle tâche de la part de la bureaucratie, c'est se faire des idées fausses. L'armée rouge remplit une tâche progressive, parce qu'elle défend une patrie progressive. La propagande internationaliste pour désagréger l'armée rouge est plus facile que vis-à-vis de l'armée impérialiste, mais la révolution prolétarienne ne pourra pas se dispenser de conquérir l'armée rouge.