"Le socialisme patriote et
le socialisme
impérialiste... est un ennemi plus dangereux pour le
prolétariat
que les propagateurs bourgeois de l'impérialisme, car en abusant
du drapeau socialiste ils pourraient induire en erreur la partie
inconsciente
des travailleurs". (Lénine) |
DU
SOCIALISME DANS UN SEUL PAYS
A
L'UNION SACREE.
La "nouvelle"
politique du
PC italien et l'entrée de deux chefs staliniens au CFLN d'Alger,
viennent couronner l'ensemble des actes par lesquels les débris
de la IIIe Internationale, sous l'ordre de Staline, mènent la
collaboration
avec la bourgeoisie. Après toute une série de reniements
(buts de guerre versaillais, dissolution de la IIIe Internationale,
rejet
des symboles internationalistes), les chefs staliniens ont fini en 1944
au point où débutèrent les sociaux-patriotes en
1914
: dans les ministères d'union sacrée.
Tout travailleur conscient
peut maintenant se convaincre que critiquer ouvertement et
vigoureusement
les chefs staliniens ce n'est pas diviser les ouvriers, mais
pourchasser
au sein du prolétariat les agents de la bourgeoisie. Ce
rôle
d'agents de la bourgeoisie des chefs staliniens n'a pu apparaître
dès le début de cette guerre parce que l'URSS resta hors
du conflit jusqu'en 1941 ; depuis, la collaboration avec la bourgeoisie
se couvrait du masque de la "libération nationale et
antifasciste
par le peuple pour le peuple".
Mais dans les derniers
événements politiques, les chefs des PC italien et
français
apparaissent ouvertement comme les collaborateurs de la bourgeoisie
sans
le peuple et contre le peuple.
° ° °
En Italie, la chute du
régime fasciste avait appelé à la vie les partis
politiques
qui auparavant vivotaient dans l'illégalité. La
principale
revendication politique de ces partis (PC, PS et plusieurs partis
bourgeois
démocratiques) était la démission du roi
Victor-Emmanuel
et de Badoglio, responsables, avec Mussolini, du régime qui a
étouffé
l'Italie pendant 22 ans. La haine des masses travailleuses pour le roi
et Badoglio est telle que ceux-ci avaient échoué dans
tous
leurs essais pour négocier l'appui d'un des partis italiens. Et
c'est Staline qui entreprend de sauver Badoglio et la royauté !
Beaucoup de travailleurs
continuent à croire que la politique extérieure
stalinienne
d'union avec la bourgeoisie n'a rien à
voir
avec la politique intérieure des partis "communistes" des
différents
pays bourgeois. Cependant, sur un signe de Staline, grand-prêtre
du "communisme", Ercoli, porte-parole du PC en Italie, a donné
son
absolution à Badoglio, et voilà celui-ci, de diable
fasciste,
mué en saint "démocrate". Cette transformation opportune
est inaugurée par un changement complet dans la politique du PC.
En effet, Ercoli a déclaré qu'étant donné
que
le gouvernement n'a pas l'appui des masses et que les partis
anti-fascistes
qui bénéficient de la confiance des masses n'ont pas le
pouvoir...
il fallait ajourner l'exigence de la démission du roi et
collaborer...
avec le pouvoir.
En même temps Ercoli
exhorte les travailleurs à renoncer à la "vendetta"
(c'est
ainsi qu'il appelle opportunément la punition des coupables) :
tous
les hommes de "bonne volonté" quelles que soient leurs
idées
politiques doivent pouvoir lutter contre l'envahisseur.
L'antifascisme des staliniens
n'est plus que fumée ! Car il est évident que la famille
royale, Badoglio et tous les officiers fascistes et
réactionnaires
qui ont participé aux crimes de Mussolini, ne manquent pas de
bonne
volonté pour lutter contre "l'envahisseur" (venu en Italie pour
collaborer avec eux) : c'est pour eux le meilleur moyen non seulement
de
se faire pardonner leurs crimes, mais surtout, en continuant comme par
le passé leur travail de privilégiés en tant que
chefs
des masses dans la guerre, de sauver leurs privilèges et
d'assurer
la domination de la bourgeoisie dans la paix.
L'entrée des deux
chefs staliniens Grenier et Billoux au CFLN d'Alger revêt le
même
caractère anti-prolétarien. Cependant, du fait que les
staliniens
collaborent depuis de longs mois avec De Gaulle et le soi-disant
"front"
national en France, cette entrée ne revêt pas le
même
caractère brutal qu'en Italie ; mais là aussi les chefs
staliniens
sont entrés dans une équipe bourgeoise truffée de
réactionnaires que les staliniens appellent maintenant des
"libérateurs"
du peuple français Ils ont vite fait d'oublier qu'avant Pucheu
c'est
Daladier et Reynaud soutenus par les De Gaulle, les d'Astier de la
Vigerie,
les Mendès-France, qui ont emprisonné, traqué,
torturé,
puni de mort les militants communistes et dissous le PC et les
organisations
prolétariennes qui en 1939 refusaient de défendre la
"patrie"
pour le compte des 200 familles...
Serait-ce par hasard que
De Gaulle veut instaurer le socialisme ? Même pas la
démocratie
! "Un régime stable, dans lequel le jeu des partis ne trouble
pas
la continuité gouvernementale", le respect de la
propriété
(des trusts) tout en promettant d'en empêcher les abus (des
trusts
!), etc., nous savons déjà ce que tout cela signifie.
D'ailleurs
pour commencer, le principe républicain dont il s'est tant
prévalu
dans sa lutte contre Giraud, la séparation des fonctions civiles
et militaires, est abandonné, puisque De Gaulle devient le
commandant
en chef de l'armée de "libération" en même temps
que
le président du CFLN.
° ° °
Ce n'est ni
pour défendre
l'URSS, ni pour sauver la démocratie que les staliniens
mènent
leur politique : ils la mènent parce qu'ils se sont
séparés
des masses et se sont rapprochés de la bourgeoisie par leur
façon
de vivre, leur mentalité et leur pratique politique.
L'entrée des staliniens
au CFLN et le ministérialisme subit du PC italien sont une
victoire
de la bourgeoisie. La bourgeoisie de tous les pays, après avoir
écrasé les travailleurs à l'aide de régimes
ouvertement dictatoriaux, se sent en danger devant l'effondrement des
systèmes
totalitaires.
En Italie, la royauté et la
bourgeoisie,
qui appelèrent en 1922 Mussolini comme sauveur, doivent
maintenant
cacher leur domination derrière un langage "démocratique"
pour tromper les masses et les maintenir dans l'asservissement
économique
et culturel. Et c'est de cette tromperie que, sur l'ordre de Staline,
les
chefs staliniens se sont faits les instruments principaux.
En France, la bourgeoisie
sait qu'il lui sera difficile de conserver sa domination après
avoir
montré au peuple français son véritable visage en
se servant du régime de Vichy et de la Gestapo pour prendre sa
revanche
sur juin 1936. Et même l'arrivée en France du gouvernement
soi-disant démocratique de De Gaulle ne serait pas suffisante
pour
empêcher les masses d'entrer en lutte contre la bourgeoisie. Pour
que De Gaulle puisse remplir avec succès sa mis-sion de sauveur
"républicain" de la bourgeoisie (comme Pétain fut son
sauveur
en 1940), il faut qu'il soit lié aux masses travailleuses :
seule
la présence de "communistes" dans son gouvernement peut lui
assurer,
au moment le plus critique (effondrement du régime de Vichy et
installation
du nouveau gouvernement), la confiance ou la neutralité des
masses.
Les chefs staliniens sont
devenus nécessaires à la bourgeoisie tout comme les
sociaux-patriotes
le furent de 1914 à 1918 et après. Nous savons maintenant
comment la bourgeoisie a payé les services des
sociaux-réformistes
une fois leur "mission" remplie : ils ont été
jetés
dans les prisons, tués et persécutés. Les
communistes-réformistes
n'auront pas un meilleur sort s'ils réussissent à tromper
le prolétariat.
° ° °
Ainsi, comme les
sociaux-démocrates
en 14-18, voilà les staliniens devenus ministres et même,
sous peu, des ministres de sa majesté le roi Victor-Emmanuel ou
Umberto, le fils de son père. De même que leurs
prédécesseurs
en trahison, ils doivent, avec le portefeuille ministériel sous
le bras, "correctement" habillés, collaborer avec leurs
bourreaux
et persécuteurs de la veille et leur serrer la main.
Quand en 1924 staliniens
et trotskystes se séparèrent doctrinalement entre
partisans
du "socialisme dans un seul pays" (professé par Staline) et
partisans
de la révolution permanente (soutenue par Trotsky), les
travailleurs
ne pouvaient pas réaliser l'importance décisive de cette
question.
Aujourd'hui nous voyons
les partisans du "socialisme dans un seul pays" collaborer ouvertement
avec la bourgeoisie, tandis que les partisans de la révolution
permanente
luttent pour défendre les véritables
intérêts
des travailleurs de tous les pays.
Il faut que les travailleurs
empêchent les chefs staliniens de mener à bien leur
travail
de sabotage et de trahison. Il faut exiger la rupture avec le
soi-disant
front national, dans lequel, de l'aveu même des staliniens, les
éléments
bourgeois se préparent beaucoup plus à des combinaisons
contre
les travailleurs qu'ils ne "luttent" contre l'occupation.
A LA POLITIQUE D'UNION
SACREE AU PROFIT DE LA BOURGEOISIE, OPPOSONS L'UNION DES TRAVAILLEURS
POUR
LA PAIX, LE PAIN ET LA LIBERTE !
Si les chefs staliniens
remplissent aujourd'hui le rôle de traîtres, autrefois tenu
par les sociaux-démocrates de la IIe Internationale, les
communistes
groupés dans la IVe Internationale occupent les mêmes
postes
de combat qu'autrefois la IIIème du temps de Lénine et
Trotsky.
LA CLASSE OUVRIERE VAINCRA SOUS LE DRAPEAU DE LA IVE INTERNATIONALE !
- - - - - - - -
LES
TRAVAILLEURS ANGLAIS A L'ACTION !
Tandis qu'en Europe
l'ébranlement
de la machine de guerre de l'impérialisme allemand se fait
sentir
non seulement sur les champs de bataille de l'Est, mais jusque dans
l'appareil
de production (manque de matières premières et
d'énergie
électrique, désorganisation et anarchie, travail excessif
dans certaines branches, mises à pied dans d'autres, etc.,
etc.),
la crise continue à se développer en Angleterre. Les
conflits
entre ouvriers et patrons se développent parallèlement
à
l'épuisement provoqué par la guerre aussi bien dans un
camp
impérialiste que dans l'autre.
Dans ce pays où
le prolétariat constitue environ trois-quarts de la population,
les grèves qui ébranlent les assises de
l'impérialisme
anglais ont une importance décisive pour le sort du pays ; et le
sort de l'Angleterre influe directement sur le sort d'un quart de la
population
du globe (colonies).
Ces grèves ont
pris de telles proportions et une telle acuité qu'elles menacent
l'équilibre politique traditionnel anglais, basé sur la
collaboration
des classes à l'aide des syndicats "réformistes" agents
de
la bourgeoisie anglaise. Les syndicats réformistes s'opposent en
effet aux réformes exigées par les travailleurs
concernant
les salaires, les conditions et la durée du travail.
Le conflit est tellement
grave que le ministre du travail Bevin a prévenu LES OUVRIERS
que
les grèves pourraient provoquer de "graves décisions" de
la part du gouvernement touchant "les relations entre patrons et
ouvriers".
Des militants ouvriers ont été arrêtés.
Ces faits montrent qu'en
Angleterre "conservatrice" les travailleurs renouent avec les
traditions
de lutte gréviste de 1917, de 1919 (quand ils
créèrent
des Soviets) et de la grève générale de 1926 qui
faillit
renverser la bourgeoisie.
En attendant, la bourgeoisie
a commencé son attaque contre les travailleurs en faisant
occuper
par la police le siège de l'organisation de la IVe
internationale
à Londres, laquelle, d'après Radio-Londres, "aurait
contribué
à étendre les grèves".
Dans tous les pays en
guerre la IVe Internationale s'oppose donc effectivement à la
bourgeoisie
en défendant les intérêts des travailleurs.
Quand sur les ruines du
régime de terreur actuel en Europe les masses travailleuses de
France,
d'Allemagne, d'Italie, des Balkans, renverseront la bourgeoisie pour
empêcher
définitivement les guerres et la ruine économique des
peuples
du Continent, les travailleurs anglais seront les premiers à
s'unir
fraternellement à elles !
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LA
VERITE SUR L'URSS
"La base
matérielle
du communisme doit être dans un si haut développement de
la
puissance économique de l'homme, que le travail productif
cessant
d'être une charge et une peine n'ait besoin d'aucun aiguillon, et
que la répartition des biens donnés en constante
abondance,
n'exige, comme aujourd'hui dans une famille aisée ou dans une
pension
"convenable", d'autre contrôle que ceux de l'éducation, de
l'habitude et de l'opinion pu-blique".
C'est en partant du point
de vue que le capitalisme a porté les forces productives
à
un développement suffisamment élevé que les
marxistes
affirment que la société est mûre pour le
socialisme,
c'est-à-dire "le régime de la production planifiée
pour la satisfaction la meilleure des besoins de l'homme". En ce sens,
Marx pensait que la Révolution serait commencée en
Occident.
° ° °
Mais la Russie,
où
pour la première fois dans l'histoire le prolétariat a
pris
le pouvoir et l'a gardé, "n'est pas entrée dans la voie
de
la Révolution parce que son économie était la plus
mûre pour la transformation socialiste, mais parce que cette
économie
ne pouvait plus se développer sur des bases capitalistes".
Le renversement de la
bourgeoisie et la prise du pouvoir par le prolétariat
permettaient
la transformation rapide de la société, mais la
transformation
socialiste ne consistait pas simplement dans la prise du pouvoir : ELLE
RESTAIT TOUT ENTIERE A ACCOMPLIR APRES CELLE-CI ET C'EST LA LA TACHE DE
LA DICTATURE DU PROLETARIAT.
Dans le pays très
arriéré qu'était l'ancien Empire des Tsars,
ruiné
par la guerre impérialiste, la guerre civile et le blocus, les
soviets
ne pouvaient songer à aborder le système de
répartition
socialiste ("à chacun selon ses besoins, de chacun selon ses
capacités")
avant d'avoir rattrapé et dépassé
l'économie
des pays capitalistes avancés d'Occident. Dans cette voie elle
devait
rencontrer des difficultés non seulement en raison du fort
handicap
avec lequel elle partait, mais aussi en raison de SON ISOLEMENT DANS LE
CERCLE DES NATIONS CAPITALISTES.
Par suite du retard, puis
de l'échec (en 1923) de la Révolution allemande, les
efforts
du pouvoir des soviets pendant le communisme de guerre pour "substituer
au commerce une répartition des produits organisée
à
l'échelle nationale sur un plan d'ensemble" se
heurtèrent...
au manque de produits à répartir, les paysans
préférant
travailler seulement pour leurs besoins individuels ou détruire
les récoltes s'ils ne pouvaient les vendre à des prix de
spéculation, plutôt que de les livrer à la ville
qui
ne pouvait rien leur donner en échange à cause du
délabrement
de l'industrie. La NEP (nouvelle politique économique)
rétablit
partiellement le commerce privé, afin de stimuler les petits
producteurs
agricoles ; devant le manque d'ouvriers qualifiés, de
techniciens
et de spécialistes, il fallut toujours faire de plus en plus
appel
à des éléments étrangers au
prolétariat
révolutionnaire ; les nécessités de la
reconstruction
et de la construction (plans quinquennaux) exigeaient des efforts
surhumains
: on établit une différenciation des salaires de plus en
plus grande, qui devait stimuler l'émulation
(c'est-à-dire
la concurrence) entre les ouvriers dont le niveau de vie était
déjà
très bas.
° ° °
Ainsi se forma peu
à
peu une couche privilégiée, composée de paysans
moyens
et riches, d'ingénieurs, techniciens, ouvriers qualifiés,
stakhanovistes, et de fonctionnaires - bureaucrates du parti, qui pour
garantir leur situation privilégiée durent usurper le
pouvoir
du prolétariat et éliminer la vieille garde du
bolchévisme
(déportation, assassinat, procès de Moscou).
Plus le prolétariat
international subissait de défaites (Chine, Allemagne, Espagne,
France), plus l'Etat ouvrier restait isolé et plus cette
différenciation
des privilégiés se poursuivait à
l'intérieur
sous le poids des difficultés économiques terribles.
Staline
et la bureaucratie étaient d'autant plus obligés
d'étouffer
toutes les protestations par de terribles mesures policières et
de cacher leurs privilèges aux yeux du prolétariat
international
par une publicité tapageuse sur "le socialisme
réalisé
aux 9/10".
Mais de tels mensonges ne peuvent
être
utiles qu'à la propagande bourgeoise à laquelle elle
fournit
des sujets comme celui-ci, maintes fois rebattu et repris ces temps
derniers
dans la presse parisienne : "En URSS une paire de chaussures, un
manteau
ou du saucisson attei-gnent des prix inaccessibles pour l'ouvrier ;
plusieurs
familles doivent vivre dans un seul loge-ment ; il règne un
régime
de terreur policière avec passeports et livrets de travail,
etc...
et c'est cela le socialisme !"
° ° °
Il est vrai que
cette propagande
bourgeoise ne vaut pas plus que celle de Staline. Les ouvriers qui -
surtout
depuis quelques années - savent très bien à quoi
s'en
tenir sur les félicités du régime capitaliste, se
rendent bien compte que non seulement la bourgeoisie ne peut pas
accorder
aux travailleurs un niveau de vie convenable, mais que pour subsister
elle
entraîne la société tout entière dans des
catastrophes
terribles qui ramènent brusquement les conditions de vie des
masses
à un niveau insupportable.
Certes, la condition matérielle
des masses était avant la guerre, en URSS, au-dessous du niveau
du capitalisme, mais celui-ci "glissait de très haut, tandis que
l'URSS montait de très bas". Les ouvriers savent bien,
qu'isolée
dans un monde capitaliste hostile, l'URSS ne pouvait pas "construire le
socialisme dans un seul pays". Elle devait d'abord rattraper un retard
histo-rique énorme et pour cela traverser "une phase
préparatoire
dans laquelle elle importa, assi-mila, emprunta les conquêtes
techniques
et culturelles de l'Occident". Dans sa lutte pour le
rééquipement
de l'industrie, pour l'augmentation du rendement, pour la modernisation
de l'agriculture, et contre l'analphabétisme, l'Union
soviétique,
grâce à la nationalisation du sol, des moyens de
production,
des transports et des échanges et grâce au monopole du
com-merce
extérieur, vient de parcourir en vingt ans une évolution
que le capitalisme occidental a mis deux siècles à
accomplir.
Les éclatantes victoires de l'Armée Rouge en sont
aujourd'hui
la preuve irréfutable. "Le mérite impérissable du
règne des Soviets est dans sa lutte si âpre et
généralement
efficace contre une barbarie séculaire".
Les défaites successives
du mouvement ouvrier mondial ont permis à la caste
bureaucratique
privilégiée de Staline d'accéder au pouvoir et de
s'y maintenir. Mais "la répartition des biens de la terre est en
URSS beaucoup plus démocratique qu'elle ne l'était sous
l'ancien
régime russe et même dans les pays les plus
démocratiques
d'occident ; pourtant elle n'a encore rien de commun avec le
socialisme".
° ° °
Car il est
impossible, au
stade historique où nous sommes arrivés, d'obtenir dans
le
cadre d'une économie nationale isolée - si riche
soit-elle
- une production suffisamment abondante pour satisfaire les besoins
nombreux
et variés qu'a créés l'évolution de la
technique
et de la culture.
Seule l'union des
différentes
économies européennes avec celle de l'URSS sur la base de
la planification et de la propriété collective et dans le
cadre des Etats-Unis socialistes d'Europe, assurera, par la
révolution
socialiste, la solution de tous les maux qui accablent les masses, et
l'édification
du socialisme.
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