"Le
1er mai est une
fête nationale" (PETAIN)
"Le 1er
mai doit être
une grande journée nationale" WALDEK ROCHET
(député
communiste)
NON,
le 1er MAI
C'EST LA JOURNEE INTERNATIONALE DES TRAVAILLEURS !
|
POUR
UN PREMIER MAI ROUGE
DE
LUTTE DES TRAVAILLEURS !
Comme les
années précédentes,
les pires ennemis de la classe ouvrière veulent ravir aux
travailleurs
leur journée traditionnelle de lutte du 1er mai, en leur
"accordant"
une quelconque "fête du travail" pour le 30 avril. La bourgeoisie
et ses serviteurs honorent le travail en affamant les travailleurs par
les bas salaires et le manque de vivres, par la terreur
policière,
par le travail forcé des femmes et des enfants, par les
déportations
incessantes, dans les pires conditions, de travailleurs pour
l'Allemagne,
où ils font la relève de leurs frères de classe
allemands
envoyés à la boucherie. Les travailleurs exècrent
ceux qui leur "accordent" cette fête, les Pétain, les
Laval,
les Déat, infâmes serviteurs d'une bourgeoisie que la
classe
ouvrière doit renverser.
Le Premier Mai a toujours
été la journée internationale des travailleurs,
pendant
laquelle les ouvriers manifestaient, dans tous les pays, leur force et
leur union dans la volonté d'abattre l'ennemi commun, le
capitalisme.
Aujourd'hui, malgré
tous les malheurs infligés à la classe ouvrière
à
la faveur de la guerre, les ouvriers se relèvent et reprennent
la
lutte contre leurs exploiteurs dans tous les pays (Angleterre,
Allemagne,
Italie, Balkans). Seule cette lutte peut mettre fin à la guerre.
En ce 1er mai, les ouvriers
français doivent montrer au pays entier qu'ils n'ont pas perdu
courage
et qu'ils ont toujours confiance dans la victoire des opprimés.
Ils manifesteront dans
les usines leur volonté de lutter par la grève
(arrêt
partiel ou total du travail), par des rassemblements, en arborant le
drapeau
ou l'insigne rouge. Ils manifesteront leur volonté de mettre fin
à la misère et à la guerre, par la lutte contre la
bourgeoisie et l'union avec les ouvriers de tous les pays.
Pour le
relèvement
des salaires et le contrôle ouvrier sur le ravitaillement !
CONTRE
LES DEPORTATIONS
! CONTRE LES BOMBARDEMENTS !
CONTRE
LE REGIME
ACTUEL D'OPPRESSION,
DE
FAMINE ET DE
TERREUR !
A BAS LA
GUERRE
IMPERIALISTE !
VIVE LE
PREMIER
MAI ROUGE D'UNION DES TRAVAILLEURS
P O U
R
LE P A I N, L A P A I X
ET
L A L I B E R T E !
--------------------------
CLASSE
CONTRE CLASSE
Si les travailleurs
français
n'avaient pas été bercés par l'attente de la
victoire
alliée libératrice qui, depuis 2 ans, doit toujours
venir,
ils se seraient certes davantage opposés aux entreprises
patronales
contre eux.
Mais l'espoir trompeur
qu'un "2ème front" allié compléterait heureusement
les victoires de l'Armée Rouge et délivrerait le pays des
maux qui se sont abattus sur lui avec la guerre et l'occupation, a
laissé
les ouvriers sans défense contre la bourgeoisie. Il fallait
faire
"front" contre l'envahisseur avec les "bons" patrons, les mauvais
n'étant
que des traîtres et ne constituant qu'une exception dans la
classe
capitaliste.
Quoique la collaboration
ait été le fait de toute la bourgeoisie française
après juin 1940 (les travailleurs se souviennent de l'isolement
complet des émigrés pro-alliés à Londres
avant
le débarquement anglo-américain en Afrique du Nord le 6
novembre
1942), l'essentiel n'est pas de savoir comment la bourgeoisie entend
défendre
ses intérêts sur le terrain international. L'essentiel
c'est
que "bons" et mauvais patrons (sous Daladier comme sous Pétain)
ont tous travaillé et travaillent pour la guerre et tirent des
super-bénéfices
du sang et de la misère des masses travailleuses. LA GUERRE EST
LEUR AFFAIRE A EUX TOUS.
La politique préconisée
par les dirigeants opportunistes de la classe ouvrière ("ne
bougez
pas, les alliés vont nous délivrer, que seulement les
plus
courageux d'entre vous devien-nent les soldats de la France en abattant
le plus de Boches qui occupent notre territoire"), a amené la
classe
ouvrière dans une situation extrêmement grave.
D'un côté
l'activité chauvine anti-boche des partis français
pro-alliés
a aidé l'impérialisme allemand à maintenir les
ouvriers
et paysans allemands sous l'uniforme dans une stricte discipline
militaire
et lui a permis de poursuivre sans risques révolutionnaires
toutes
ses ignobles entreprises contre les masses travailleuses
françaises.
D'un autre côté
les impérialistes alliés, sous prétexte de
"libération",
sont en train de détruire "la substance vitale du peuple
français"
(De Gaulle), par les bombardements et la guerre
déchaînée
sur le sol français
La substance de la France
ce sont les masses travailleuses. Ce sont elles que nous
défendons.
Mais la classe ouvrière ne peut lutter pour son existence
menacée
que par une politique intérieure et extérieure
indépendante,
opposée à la politique bourgeoise.
L'union avec les Daladier,
les Sarraut, les Herriot, etc... en 1934 pour "lutter" contre le
fascisme
et la guerre (Front Populaire) n'a mené et ne pouvait mener
qu'à
la victoire de la bourgeoisie sur le peuple et à la guerre. En
1939
ce fut précisément Daladier qui conduisit la guerre
à
l'extérieur et la guerre à l'intérieur contre les
travailleurs (dissolution du PC et mise au pas des syndicats,
emprisonnements
et camps de concentration, etc..).
L'union sacrée
réalisée à Alger par les chefs staliniens avec les
politiciens tarés de la IIIe République et les
généraux
réactionnaires et fascistes est toute en faveur de la
bourgeoisie.
Car la collaboration totale que les chefs staliniens prétendent
imposer aux masses prolétariennes en faveur de la bourgeoisie ne
comporte pas la moindre contre-partie. Comme tous les valets
"réformistes"
de la bourgeoisie qui les ont précédés, les chefs
staliniens n'ont mis aucune condition à leur collaboration.
Pourquoi
n'ont-ils pas obtenu au moins un engagement formel et public du
Comité
d'Alger concernant les conquêtes ouvrières de juin 1936 ?
C'est parce que dans l'union avec la bourgeoisie il en est comme de
l'union
de l'âne avec son maître : l'un porte le bât, l'autre
le stimule avec la trique.
En France également
les travailleurs font les frais de l'opération patriotique. Les
travailleurs, eux, qui font tous les sacrifices, ne reçoivent
aucune
aide d'aucun côté. Mais avec les
super-bénéfices
fabuleux prélevés sur leur dos, le Comité des
Forges
aide les organisations militaires patriotiques, dont le rôle sera
de défendre demain, quand la Gestapo ne sera plus là, la
domination du Comité des Forges contre les travailleurs.
° ° °
La classe
ouvrière
doit abandonner cette voie. Elle doit renouer avec les traditions et
les
moyens de lutte qui lui sont propres, et qui sont le fruit de longues
souffrances
que la bourgeoisie a infligées aux travailleurs depuis 150 ans.
L'union
sacrée
de 14-18 a été fatale aux travailleurs, qui ont
définitivement
perdu dans le premier conflit impérialiste mondial leur niveau
de
vie et la sécurité (toute relative) de leur existence.
Si la bourgeoisie réussissait
une
fois de plus par l'union sacrée, à maintenir sa
domination
au-delà du conflit actuel, une chaîne sans fin de
souffrances
et de misère, de chômage et de guerres serait le lot des
masses
laborieuses pour de longues années.
A bas le front national,
à bas l'union sacrée, vive la lutte de classe pour le
pain,
pour la paix et la liberté ! Vive la fraternité
internationale
des travailleurs contre la bourgeoisie !
Le 1er mai 1944 doit marquer
le tournant politique de la classe ouvrière VERS SES PROPRES
LUTTES
ET SA VICTOIRE !
-----------------------
A
BAS LES ASSASSINS
Les aboyeurs
payés
de Londres nous avaient expliqué pendant des mois que seule la
démoralisation
du peuple allemand par le bombardement systématique des villes
industrielles
pouvait mettre fin à la guerre et aux maux du peuple
français
Aujourd'hui les bombes de 2000 kg, les bombes au phosphore et à
retardement s'acharnent sur Paris et d'autres villes françaises,
tuant et mutilant en une ou deux heures des centaines d'ouvriers et
détruisant
des quartiers entiers ; et les mêmes pensent atténuer
notre
indignation et nous consoler en nous disant qu'il faut en passer par
là
si l'on veut en finir. En attendant, ajoutent-ils, "Nous ne pouvons
rien
pour vous" ! Bien sûr les démagogues à la Paqui,
Déat
ou Henriot ont beau jeu pour crier à la sauvagerie et à
la
terreur judéo-anglo-saxonne, comme si leurs maîtres
n'avaient
pas à leur actif les bombardements de Rotterdam, de France et de
Londres en 1940, et comme si les SS ne venaient pas d'exécuter
froidement
un village entier près de Lille.
La nouvelle leçon
sanglante que nous venons de recevoir doit dissiper toutes les
illusions
: Quels qu'en soient les prétextes ou les raisons, les coups que
les impérialistes échangent entre eux au cours de cette
guerre
pour le partage des richesses du globe entre quelques milliardaires,
retombent
toujours directement sur les peuples. Les impérialistes
alliés
lancent aujourd'hui leurs bombes sur nos quartiers ouvriers sous
prétexte
de "libération", bientôt, sous prétexte de nous
défendre
et de se défendre, les impérialistes allemands mettront
le
même acharnement à détruire tout ce que les
premiers
auront laissé debout.
Le débarquement
anglo-américain, en rapprochant de nous le théâtre
des opérations militaires, constitue une menace terrible. Les
bombardements,
et autres massacres, vont se multiplier et se précipiter. Ceux
d'entre
nous qui ont échappé jusqu'ici, nous-mêmes,
nos
familles, nos camarades, nous pouvons tous être victimes demain.
SEULE UNE ACTION DES MASSES
OUVRIERES PEUT METTRE FIN A LA GUERRE IMPERIALISTE ET AUX MAUX DONT
ELLE
NOUS ACCABLE. Il faut protester énergiquement contre ces
bombardements
sauvages. Nous devons réclamer des abris, le paiement
intégral
et sans récupération des heures d'alertes. Il faut exiger
le contrôle ouvrier des services d'aide aux sinistrés et
la
réquisition pour eux des vastes appartements et des hôtels
particuliers inhabités.
Ne nous laissons prendre
ni aux consolations ou promesses de Londres ni à la
démagogie
de Vichy ou de Paris, mais répondons coup par coup si nous ne
voulons
pas être écrasés.
------------------------
PROPOS
DE L'OUVRIER
La presse
bourgeoise écrit
souvent sur les avantages de la Charte du Travail et de la nouvelle
législation
sociale. Sur le papier tout est prévu, chaque cas particulier
est
analysé ; mais lorsqu'elle vérifie l'application de la
loi
cette même presse constate que rien ne marche. Les cantines sont
à un prix trop élevé, les repas insuffisants, les
coopératives vendent aux prix du marché noir. Les
assurances,
les mutuelles, les services d'hygiène fonctionnent très
mal.
Quelle est la cause de cette mauvaise organisation ? (Sans parler de
l'anarchie
totale qui règne dans la production, certaines usines faisant 11
heures par jour alors que les ouvriers de certaines autres sont mis
à
pied). L'Etat fait tout ce qu'il peut, disent les journaux, mais il y a
encore des patrons anti-sociaux qui s'acharnent à ne pas vouloir
comprendre qu'ils doivent collaborer avec leur personnel : et ceux qui
collaborent le font avec un air de "paternalisme" qui offense les
ouvriers
dans leur dignité.
En réalité
l'Etat n'est qu'un instrument au service de la classe dominante, la
bourgeoisie,
et ne peut rien faire dans l'intérêt des ouvriers, car
tout
avantage accordé aux ouvriers diminue les profits des
capitalistes,
dont l'Etat n'est que le fidèle valet. Les ouvriers ne peuvent
pas
attendre que les patrons comprennent que la classe ouvrière
souffre
et qu'elle a besoin d'amélioration de son sort, car jamais les
patrons
ne comprendront ces souffrances ; par contre ils comprennent
très
bien lorsqu'on touche à leurs coffres-forts.
Ceux qui font marcher
les usines ne peuvent pas se résoudre à attendre que ceux
qui les exploitent comprennent la situation sans issue où se
trouve
la classe ouvrière, car ceux-ci ne comprendront jamais, ou
plutôt
ils comprennent très bien, que plus les ouvriers souffrent, plus
leurs coffres-forts se remplissent.
Les ouvriers ne peuvent
pas collaborer avec les patrons, ils doivent les obliger par leur lutte
à rendre gorge. Ils doivent viser à renverser la
bourgeoisie
et, pour commencer, s'unir et réclamer par l'action le
contrôle
ouvrier effectif (et non pas fictif comme l'autorise (sic) la Charte du
Travail) sur tous les organismes de l'usine : contrôle de la
cantine,
de la coopérative, de la production, de la répartition
des
matières premières, des bénéfices (car si
les
ouvriers crèvent de plus en plus de faim il y a toujours des
bénéfices
pour les patrons). A la collaboration des classes, nous, ouvriers,
opposons
une implacable LUTTE DE CLASSES.
=============================
P
R E M I E R M A I OU M
I-C A R E M E
Voici, en substance, les
extraits les plus significatifs des consignes données pour le
1er
mai par les chefs syndicaux à Alger, territoire
"libéré"
et "démocratique" !
1°-On travaillera
le jour du Premier mai. Les syndicats renoncent librement au
chômage
traditionnel. (En France occupée aussi, Pétain a
imposé
la suppression du chômage traditionnel du 1er mai).
|
2°-Le
Dimanche 30 avril de grandes manifestations seront organisées,
sans
chants ni cris, pour ne pas troubler l'union de toutes les forces
françaises.
Hitler, Pétain et Déat qui ne se prétendent
pas des démocrates, organisent eux aussi une parodie de
fête
le 30 avril. Drôle d'union, où la classe ouvrière
se
voit fixer par les généraux le jour de sa fête
traditionnelle,
et obligée à respecter les susceptibilités de la
canaille
réactionnaire !
|
3°-En
ce qui concerne
la solidarité avec l'armée à l'occasion du 1er mai
: entrée en contact avec les généraux ou les
préfets
maritimes. Un quart de vin supplémentaire sera offert aux
soldats
le 30 avril, ainsi que des cigarettes et des cadeaux aux
blessés.
DANS CES RENCONTRES IL FAUDRA EVITER TOUTE ALLUSION DE CARACTERE
POLITIQUE.
Ainsi, le sou du soldat et les manifestations de solidarité de
classe
entre prolétaires en uniforme et ouvriers font place aux
embrassades
avec les généraux et les préfets ! Ils doivent
tous
jubiler, depuis les généraux jusqu'aux "juteux" qui n'ont
jamais cessé de crier "pas de politique à l'armée".
|
4°-Le jour
du 1er mai, à l'entrée ou à la sortie du travail,
les cahiers établis par les dé-légués
seront
remis à la direction, contenant des propositions... pour
intensifier
l'effort de guerre ! Sans commentaires !
|
|
Sont révolus
les temps funestes
ou les Français luttaient entre eux. (Mais les temps funestes
où
Schneider et autres des 200 familles empochent des milliards ne sont
pas
encore révolus !) |
|
Quand on a
décidé
de ne plus se déchirer autour de petites choses (le pain et le
sang
des travailleurs !) il est facile de s'entendre sur les grandes
(c'est-à-dire
l'asservissement total des ouvriers pour le plus grand profit des
capitalistes
: Hitler n'en demande pas plus). |
|