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N T E R N A T I O N A L I S M E D' A B O R D !
"France d'abord",
dit à
Alger le chef stalinien Grenier, qui appartient à un parti qui
avait
juré en 1921 (scission de Tours d'avec les socialistes) de ne
jamais
répéter la trahison social-patriote de 14-18.
"France d'abord !" ? Mais à ce
cri
de guerre ce n'est pas seulement Hitler qui réplique :
"Allemagne
d'abord !", mais c'est de Naples et du Caire (ou vient de se constituer
un gouvernement grec d'union sacrée), que les chefs staliniens
répondent
: "Italie d'abord !", "Grèce d'abord !"... Car sur le terrain
capitaliste,
non seulement les intérêts de la France, de l'Italie et de
la Grèce s'excluent les uns les autres, mais encore tous les
pays
du camp allié sont soumis à la dictature de l'Angleterre
et de l'Amérique où les chefs staliniens professent la
même
doctrine social-patriote, et crient "Angleterre d'abord !",
"Amérique
d'abord !".
"Notre pays d'abord !
? Mais c'est uniquement par l'exaspération des
préjugés
nationalistes et par l'exploitation des conflits patriotiques que le
régime
capitaliste, qui a plongé l'humanité dans les pires
catastrophes,
se maintient encore. C'est au nom de la patrie capitaliste que la
bourgeoisie
pousse les ouvriers à égorger les ouvriers du pays d'en
face
(qui, eux-mêmes, reçoivent de leurs capitalistes le
même
"enseignement") et verse le sang des ouvriers et des paysans pour
lutter
contre ses concurrents capitalistes des autres pays.
° ° °
Mais la guerre comporte
un grave danger pour la bourgeoisie. Les maux terribles dont elle
accable
les masses ouvrent, lentement mais sûrement, les yeux des
exploités
sur les mensonges et les crimes des impérialistes. Les soldats,
quel que soit leur uniforme, commencent alors à refuser de
s'entre-égorger
sans fin pour le bénéfice des capitalistes, ils
fraternisent
et retournent leurs armes contre leurs propres exploiteurs (comme cela
s'est produit à partir de février 1917 pendant la
première
guerre mondiale).
Pour empêcher cette
fraternisation des travailleurs des différents pays contre la
guerre
et le capitalisme, la bourgeoisie pourrait-elle trouver de meilleurs
agents
que des hommes à qui leur étiquette "communiste" avait
attiré
la confiance des masses ? Mais tous ces mensonges sur la patrie,
n'est-ce
pas les chefs "communistes" qui les avaient dissipés par un
travail
de longues années ? N'est-ce pas pour cela, parce qu'ils se
réclamaient
du commu-nisme, c'est- à-dire de la solidarité effective
et permanente des ouvriers de tous les pays, en quelque circonstance
que
ce soit, que les masses leur avaient fait confiance ?
Et cette confiance, ils
s'en servent maintenant pour faire croire aux masses qu'il faut lutter
jusqu'au bout pour la "libération nationale" ! Mais
jusqu'à
quel bout ? pour quelle libération ? Quel avenir nous
préparent-ils
dans leur comité avec les De Gaulle, d'Astier de la Vigerie et
autres
cagoulards et candidats Gallifet ? L'occupation des
impérialistes
alliés à la place des impérialistes allemands
(Eisenhower
à la place de von Rundstedt) ? Le régime poli-cier de
Vichy
"régénéré" par les généraux
d'Alger
? Le chômage et la misère que le maintien du capitalisme
ne
peut qu'aggraver dans la France ravagée et
dépeuplée
par la guerre ? Le rôle de gendarmes dans une Europe
occupée
? Celui de fournisseurs de chair à canon pour les trusts (300
000
Français sont déjà "accordés" à
Roosevelt
pour la guerre en Ex-trême-Orient après la campagne
d'Europe)
?
Et avec tout cela peut-on
parler d'indépendance dans un monde dominé par une
poignée
de riches capitalistes (en premier lieu américains et anglais)
et
où la guerre et la paix, c'est-à-dire la vie et la mort
des
peuples, dépendent, comme le répètent tous les
jours
les chefs alliés, d'une "bonne entente" entre deux ou trois
grandes
puissances ?
Dans le monde capitaliste
l'indépendance n'est qu'un vain mot. La "libération de la
patrie", est un monde que nous connaissons déjà, c'est
celui
de Versailles, c'est l'ordre nouveau d'Hitler, c'est un monde où
la victoire capitaliste renforce l'exploitation des masses.
La politique social-patriote
des chefs staliniens ne peut que perpétuer ce monde.
La tâche des travailleurs
n'est pas de mourir pour la patrie de leurs exploiteurs. Nous n'avons
pas
pu empêcher la guerre : sachons y mettre fin dans
l'intérêt
des travailleurs. En 1917, c'est en rompant avec les social-chauvins
que
les ouvriers de Russie renversèrent leur bourgeoisie et
appelèrent
les peuples du monde à cesser de s'entre-tuer donnant, les
premiers,
l'exemple de la résistance prolétarienne qui mit fin
à
la guerre.
Aujourd'hui, c'est aux
ouvriers communistes qui veulent réellement en finir,
d'abandonner
à leurs Ministères les chefs "ouvriers" super-patriotes,
et d'opposer au front commun des capitalistes et des social-patriotes
de
tous les pays la lutte de classe solidaire des exploités
français
et allemands pour les Etats-Unis socialistes d'Europe. Et si demain les
impérialistes anglo-américains envoient leurs troupes
pour
remplacer l'armée allemande, c'est toujours en fraternisant que
les travailleurs français allemands, anglais, américains,
etc... em-pêcheront la victoire des capitalistes. Suivons en cela
l'exemple de la COMMUNE DE PARIS qui, comme disait Marx, "EN VUE DE
L'ARMEE
PRUSSIENNE QUI AVAIT ANNEXE A L'ALLEMAGNE DEUX PROVINCES FRANCAISES,
ANNEXA
A LA FRANCE LES TRA-VAILLEURS DU MONDE ENTIER" !
Prolétaires de
tous les pays, unissez-vous !
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P
R O P O S DE L' O U V R I E R
Il arrive souvent
que des
ouvriers ayant des revendications à formuler, s'adressent
à
la direction par l'intermédiaire du délégué
du Comité social. S'il s'agit d'un rajustement de salaire, la
réponse
est connue : "La LOI n'autorise pas qu'on vous paye davantage ; vous
gagnez
déjà plus qu'il ne faut ; je n'ai pas le droit de vous
augmenter,
etc..". Si les ouvriers demandent à élire eux-mêmes
leurs délégués au Comité social, on leur
répond
encore "qu'il n'y a pas de LOI obligeant les patrons à
reconnaître
les délégués ouvriers" et évidemment la
di-rection
ne les reconnaît que s'ils lui sont soumis et
dévoués.
Lorsqu'il s'agit des
intérêts
ouvriers il n'y a jamais de LOI pour les soutenir. Lorsqu'il s'agit des
intérêts patronaux, s'il n'y a pas de loi pour les
défendre,
on a vite fait d'en créer une : lorsque les patrons ont eu
besoin
de main-d'oeuvre pour participer à fond à l'effort de
guerre
et surtout pour remplir leurs coffres-forts, aussitôt une loi a
surgi
augmentant la journée de travail et interdisant à
l'ouvrier
de quitter son patron. Les femmes, qui d'après la loi
"communautaire"
étaient condamnées à rester à leurs
chaussettes,
sont "autorisées" (sic) à participer à la
production.
Quand l'anarchie capitaliste
est impuissante à gérer sa propre économie et que
la main-d'oeuvre devient surabondante (manque de courant, manque de
matières
premières, etc..), les lois, décrets et circulaires
abondent
immédiatement pour autoriser les patrons à réduire
la journée de travail sans augmentation du salaire horaire, ou
même
à pratiquer la mise à pied, ce qui naturellement
entraîne
un abaissement du standard de vie de l'ouvrier qui pourtant est
déjà
bien faible.
Et quand la bourgeoisie
se met à donner des lois soi-disant au profit des ouvriers, ce
ne
sont que des mensonges et de la poudre aux yeux, comme cette Charte du
Travail, d'après laquelle le Syndicat n'a plus d'autre fonction
que... d'encaisser des cotisations.
Mais puisque les droits
des ouvriers sont réduits à rien, il faut qu'ils se
préparent
clandestinement à l'action. Unis, nous saurons bien par notre
action
en imposer aux patrons, nous saurons bien les obliger, comme en juin
1936,
a reconnaître nos droits, en attendant le jour où nous
nous
débarrasserons de la domination de la bourgeoisie, de son Etat
et
de ses lois.
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LE PLAN OUVRIER CONTRE
L'ANARCHIE
La bourgeoisie a
dû
reconnaître, par la voix de son laquais Déat, que la
situation
est sans issue. Ces messieurs ne savent plus ou donner de la tête.
Il faut des hommes pour
déblayer les démolitions causées par les
bombardements,
il en faut pour reconstruire les lignes de chemin de fer, aussi pour
rebâtir
; mais d'autre part il faut des hommes pour le maintien de l'ordre,
pour
réduire le maquis et pour assurer la garde des voies de
communications.
Et pendant ce temps, dans d'autres branches, le manque de charbon,
d'électricité
et de gaz jette à la rue des milliers d'ouvriers
condamnés
au chômage. Et tandis qu'à ces milliers d'ouvriers,
à
qui il faut, comme dit Déat, "vivre et par conséquent
ga-gner
un salaire", le même Déat regrette d'être
obligé
de "doser" les indemnités pour heures perdues, les "finances
publiques"
(c'est-à-dire les masses travailleuses qui payent les
impôts)
se voient accablées de la terrible charge du chômage,
alors
que la reconstruction exige tant de bras.
Tout cela, pour Déat,
ce sont des contradictions. Mais pour les masses, cela constitue un
véritable
danger de déchéance et de mort par la famine, la
paupérisation
et le chômage ; c'est une question de vie ou de mort.
La bourgeoisie a vite
résolu le problème quand il s'agit de loger les
sinistrés
restés sans foyer après les bombardements : qu'ils
aillent
s'entasser dans les bouches de métro ! Si la classe
ouvrière
a faim, qu'elle aille à la roulante ! Si les ouvriers
jetés
sur le pavé ne veulent pas rester inactifs, qu'ils aillent
déblayer
! Ces solutions qui, comme le reconnaît Déat, ne
résolvent
rien, sont des solutions bourgeoises, contre les intérêts
du peuple.
Mais même si les
capitalistes voulaient remédier aux maux qu'ils ont
eux-mêmes
déchaînés, ils n'y pourraient rien faire, car ils
ont
chacun leurs ouvriers, leur comptabilité, leurs matières
premières, bref leur propriété privée ; ils
ne travaillent que pour leurs bénéfices et pour leurs
intérêts
privés. Loin de pouvoir nous sortir de la situation inextricable
où ils nous ont menés, ils ne peuvent que nous plonger
dans
de pires catastrophes pour le maintien de leur propriété
privée.
A la mortelle anarchie
capitaliste, nous devons opposer le PLAN OUVRIER.
Seul le retour à
la production de paix (des tracteurs et non des tanks !) permettra la
reprise
des échanges avec la campagne, évitera la famine et
arrêtera
la hausse vertigineuse du coût de la vie, qui ruine les petites
gens
des villes.
Les ouvriers n'ont pas
besoin d'hommes pour maintenir "l'ordre" (c'est- à-dire
l'exploitation
capitaliste) ni pour réduire le maquis. Le prolétariat
n'a
aucun intérêt à concentrer les ouvriers de tout un
continent dans un seul pays (déportation en Allemagne). Il
mettra
immédiatement à la disposition des besoins de la
société
-rééquipement de l'industrie, des chemins de fer, etc..-
toutes les forces de la nation. Enfin, seul le plan ouvrier peut
assurer
les échanges pacifiques, déterminés par les
différents
besoins nationaux, entre les peuples d'Europe et du monde, excluant
ainsi
la guerre.
Groupons-nous pour organiser
notre action
:
|
Pour l'établissement
de l'échelle
mobile des salaires !
|
Pour l'échelle mobile
des heures
de travail ! (c'est-à-dire répartition égale de
toutes
les heures de travail entre tous les bras libres au lieu du
chômage
pour les uns et les 60 heures pour les autres !)
|
Pour la réquisition
des locaux bourgeois
vides pour les sinistrés !
|
Pour le contrôle
ouvrier sur les cantines
et le ravitaillement !
|
Pour le retour à la
production de
paix !
|
Pour le plan ouvrier ! |
------------
LES TRUSTS
CONTRE LA NATION
Les bénéfices
encaissés par les trusts sont le principal but de guerre des
impérialistes,
mais qui ne figure bien entendu pas dans la Charte de l'Atlantique et
autres
traités. En voici une illustration, donnée par la presse
allemande, évidemment sur le compte de l'ennemi : "Le wolfram
espagnol
est entre les mains de la Compagnie Royale Penarroya, filiale de la
Banque
anglaise Rothschild qui contrôle la production mondiale du
wolfram.
La haute finance de Londres a donc réalisé de gros
bénéfices
sur les livraisons de wolfram faites par l'Espagne à
l'Allemagne,
sans se demander si ce minerai devait être utilisé contre
l'Angleterre".
Pendant qu'on apprend
aux peuples allemand et anglais à se haïr pour mieux
s'entretuer,
les trusts anglais encaissent des bénéfices
prélevés
sur du matériel de guerre livré à leurs "ennemis"
! Mais ce qui est valable pour des trusts anglais, l'est aussi pour les
trusts allemands. La Société Electrique AEG, ou la
Société
Chimique IG-Farbenfabrik, sont des trusts à ramifications
internationales.
Et sans parler de leur activité en territoire neutre (comme plus
haut la Penarroya), la Société IG par exemple, est plus
prospère
que jamais aux Etats-Unis d'Amérique ! Les lois de la guerre, si
cruelles jusque pour les femmes et les enfants, permet-tent cependant
que
les intérêts de ces gros monopoles en territoire ennemi,
soient
sauvegardés par l'entremise des neutres.
Mais ceci n'est pas le
cas de "quelques" trusts seulement ; toute la grande industrie
capitaliste
de tous les pays est entre les mains des grandes banques et des trusts
qui se partagent les richesses du monde entier, et qui sont loin
d'être
liés à des intérêts exclusivement nationaux.
De sorte que l'industrie de guerre allemande prélève (sur
les ouvriers allemands) des bénéfices qui vont dans les
poches
des capitalistes anglais, américains, etc.. de même que
l'industrie
de guerre anglaise et américaine prélève des
bénéfices
(sur les ouvriers anglais et américains) qui vont dans les
poches
des capitalistes allemands, japonais, etc.. Quand Hitler et Churchill
parlent
de guerre de défense nationale, ils sont donc tout simplement
payés
par les trusts pour mentir !
Tandis que la guerre affame
et appauvrit le peuple, elle est pour les capitalistes une excellente
affaire
; tandis que les ouvriers y laissent leur santé et leur vie,
pour
les capitalistes il peut tout au plus s'agir de la perte d'un
marché
ou d'une clientèle. Malgré les souffrances inouïes
que
la guerre et la défaite ont values au peuple français la
Banque de Paris et des Pays Bas a toujours dans son bilan les
bénéfices
tirés de l'exploitation de l'Indochine et les trusts qui
exploitent
la Métropole (sous l'occupation des Allemands), n'en continuent
pas moins à conserver leurs actions et leurs
bénéfices
sur leurs possessions d'Afrique du Nord (sous l'occupation des
Anglo-Américains).
Les impérialistes
qui bombardent sans pitié et sans discernement les populations
labo-rieuses,
épargnent les industries qui travaillent en territoires ennemi,
mais dont ils possèdent des actions (l'histoire du bassin de
Briey
est celle de dizaines d'autres semblables). Pour pouvoir se servir des
ouvriers comme chair à canon pour leurs brigandages, les
capitalistes
cachent leur véritable nature et divisent les peuples par des
haines
nationales. Mais les intérêts des monopoleurs sont
au-dessus
des frontières nationales, car ils se sont partagé le
globe
entier pour l'exploiter !
Pour que les ouvriers mettent fin
à
la guerre, la solution n'est donc pas dans la haine pour tel ou tel
peuple
: c'est au contraire faire le jeu des monopoleurs. La solution est dans
l'expropriation des trusts et des capitalistes.
D'où vient l'impuissance
des divers gouvernements devant les trusts ? Pourquoi ne peuvent-ils
rien
contre leurs agissements, même quand leurs intérêts
politiques sont en jeu ? C'est parce que les trusts ne sont que le
couronnement
de la propriété privée des capitalistes sur les
moyens
de production (usines, mines, etc..). Les gouvernements capitalistes,
gardiens
de la propriété privée, sont obligés de
respecter
celle-ci par-dessus tout !
Pour briser l'action malfaisante
des trusts, pour exproprier la propriété capitaliste, il
faut un pouvoir fort, issu véritablement des masses laborieuses.
Ce pouvoir c'est celui de la dictature du prolétariat, de la
République
des Conseils Ouvriers et Paysans.
P
R O L E T A I R E S DE T O U S LES P A Y S, U N
I S S E Z-V O U S !
P
R O L E T A R I E R A L L E R L A N D E R, V E R E I N I G
T-E U C H !
W
O R K E R S OF THE W O R L D, U N I T E !
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