QUI
L'EMPORTERA ?
Le
débarquement anglo-américain
en Normandie a ouvert un nouveau chapitre de la guerre : c'est ce que
les
social-patriotes ont accoutumé un grand nombre d'ouvriers
à
regarder comme "la libération".
Comme tous les slogans
de la bourgeoisie, ce mot-d'ordre vague devait induire en erreur les
classes
laborieuses et leur faire croire qu'il représentait
réellement
ce qu'elles désiraient le plus : le retour à un niveau de
vie plus élevé, la liberté pour tous, etc. Plus
"la
libération" par les armées anglo-américaines
était
éloignée, plus les idées qu'on s'en faisait
étaient
idylliques. Maintenant que les impérialismes allemand et
allié
sont aux prises sur le sol français elle apparaît dans sa
véritable réalité, dans son véritable
contenu
: c'est la dévastation du territoire et l'écrasement de
la
population, c'est la réquisition, la mobilisation et les cours
martiales,
c'est l'ajournement des droits démocratiques pour une
période indéfinie après la paix, à
travers
l'occupation, c'est la guerre impérialiste.
° ° °
"Pas de lutte
de classes,
union de tous les patriotes pour la libération du territoire",
prêchent depuis juin 1941 les chefs ouvriers social-patriotes.
Mais que représentent
les patriotes qui sont à la tête de la Résistance,
ceux qui décident de tout et qui commandent
à
tous ? Les généraux et les politiciens d'Alger (radicaux,
"socialistes", réactionnaires, fascistes) sont les serviteurs de
la bourgeoisie, les serviteurs des 200 familles. La participation des
"communistes"
au gouvernement de la bourgeoisie formé par De Gaulle, n'en
change
pas le caractère, de même que la participation des
"communistes"
au "front populaire" n'a pas empêché les gouvernements
successifs,
issus de la Chambre "populaire" élue en 1936, de lutter pour
reprendre
au prolétariat les conquêtes de juin 1936 et accomplir tous
les desseins de la bourgeoisie. Non seulement le Daladier de 1939
était
tout ce qu'il y avait de plus "front populaire", mais il ne faut pas
oublier
que Pétain lui-même a été élu
chef de l'Etat français par une majorité
parlementaire.
Aujourd'hui comme demain,
les intérêts de la bourgeoisie, représentés
par n'importe quel gouvernement si "démocratique" soit-il, sont inconciliables
avec les intérêts du
prolétariat.
Par l'intermédiaire de toutes ses fractions politiques
-collaborationnistes
ou résistantes, de droite ou de gauche- la bourgeoisie assure
son
maintien en tant que classe impérialiste qui exploite les
ressources
économiques et militaires de la France pour participer au
brigandage
colonial. Or, dans les conditions d'une économie mondiale
décadente
accompagnée d'une extrême aggravation de la concurrence
entre
capitalistes des diverses nations, la domination de la bourgeoisie
française
n'est possible que par l'emploi permanent de la force pour imposer
à
la classe ouvrière des salaires de famine.
En lançant le pays
dans la guerre aux côtés des impérialistes
alliés,
en l'intégrant ensuite dans la guerre de l'impérialisme
allemand,
en saignant le peuple à blanc pour s'assurer sa part de
bénéfices
de guerre, la bourgeoisie française s'est
démasquée
devant les masses comme leur ennemi numéro un ; De Gaulle, en
tant
que champion de la nation "démocratique", etc... doit lui
permettre
de maintenir sa domination.
Les travailleurs au contraire
n'envisageaient et n'envisagent la libération, que comme un
retour
à un niveau de vie supérieur et à leurs
libertés.
Cet antagonisme complet
entre les intérêts vitaux de la bourgeoisie et les
intérêts
vitaux du prolétariat devrait ouvrir les yeux de tous les
travailleurs
qui se donnent la peine de réfléchir sur leur avenir. Si
la "libération nationale" devait satisfaire ne serait-ce qu'un
quart
des revendications des travailleurs, y aurait-il un seul bourgeois pour
appuyer le gouvernement De Gaulle ? Or, "Aujourd'hui nous avons la
preuve
qu'ils (le Comité des Forges) poursuivent activement leurs
menées
souterraines et qu'ils réussissent parfois à glisser
leurs
hommes à des postes où ne devraient siéger que des
patriotes sincères et éprouvés". (La Vie
Ouvrière du 8 janvier 1944). La Vie Ouvrière
s'étant fait
l'organe de la "résistance" ne peut pas avouer aux travailleurs
la domination des 200 familles sur la résistance. Elle
présente
ce fait plutôt comme une exception. Mais les
"représentants"
ouvriers participant au Front Populaire, notamment le parti
"communiste",
agissaient de même quand ils couvraient la domination de la
bourgeoisie
dans cette coalition politique. Ceux qui dénonçaient
alors
cette domination des politiciens bourgeois sur le Front Populaire,.
étaient
traités de "Trotskystes traîtres". Une fois de plus, les
Trotskystes
avertissent les travailleurs : la résistance est un organe
politique
de la bourgeoisie dirigé autant que l'Etat français de
Pétain
contre les travailleurs. Une première preuve de cette identité
fondamentale vient de se produire. Le 1er Régiment de
France
formé par des canailles anti-prolétariennes
sélectionnées
par Pétain vient de se rallier (Radio-Londres) à la
résistance.
° ° °
Les chefs
staliniens promettent
de reprendre la lutte contre la bourgeoisie et pour le socialisme
après
la "libération". Mais les travailleurs savent ce que vaut cette
promesse. Les tristes héros du PS et de la IIe Internationale
promirent
eux aussi pendant la guerre de 14-18 que leur collaboration avec la
bourgeoisie
devait assurer l'intégrité du territoire et la
libération
de l'Alsace-Lorraine et qu'après cela ils reprendraient leur
lutte
pour la victoire des travailleurs. Ils aidèrent ainsi dans tous
les pays la bourgeoisie à mener à bonne fin son
entre-prise
de brigandage et, la paix venue, ils continuèrent encore
à
servir la bourgeoisie, devenant même les policiers et les
bourreaux
de la classe ouvrière. Rappelons qu'en 1937, ce fut le
"socialiste"
Dormoy, ministre de l'Intérieur du gouvernement Front Populaire.
qui fit tirer sur les ouvriers désarmés de Clichy...
Voilà quel sera
le rôle des chefs staliniens, si les travailleurs communistes ne
les obligent pas à rompre l'Union sacrée au profit de la
bourgeoisie, à quitter leurs ministères et à
reprendre
une activité ouvrière autonome indépendante de la
bourgeoisie et contre elle. Les masses qui les ont élus, qui
leur
font confiance et qui les suivent, leur ont donné un mandat
prolétarien
: il faut les contraindre à le remplir.
Une lutte mortelle, implacable,
a commencé le 6 février 1934 entre la bourgeoisie, qui
veut
plonger le pays dans la nuit d'oppression du passé afin de
maintenir
sa domination, et le prolétariat qui veut s'émanciper du
joug de la bourgeoisie afin de préserver le pays de la barbarie
capitaliste.
La question de savoir qui de la
bourgeoisie
ou du prolétariat l'emportera, se résume à
celle-ci
: QUI L'EMPORTERA DU CHAUVINISME OU DE L'INTERNATIONALISME ?
La parole est aux travailleurs.
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AUTO-DEFENSE
OUVRIERE CONTRE
LES
BANDES FASCISTES !
Tandis que la
milice de Darnand
et les bandes de Bucard, Déat et Doriot sont officiellement
mobilisées
en vue de maintenir "l'ordre", c'est-à-dire le régime de
terreur policière et économique qui écrase la
classe
ouvrière, dans le maquis, sous prétexte de
"libérer
la France", se préparent sous les ordres des De Gaulle, Giraud
et
autres généraux et officiers cagoulards, des troupes
sélectionnées
pour réprimer par la force toute tentative ouvrière de
réaliser
concrètement les belles promesses "démocratiques" de
Radio-Londres.
Radio-Londres, in-quiétée de la présence de
certains
éléments extrémistes, appelle inlassablement gendarmes,
gardes-mobiles et policiers à rejoindre le maquis.
Sous des étiquettes
différentes,
la bourgeoisie prépare donc dès maintenant ses bandes
armées
destinées à réprimer dans le sang toute demande
ouvrière.
Voilà le danger dont tout ouvrier conscient doit se rendre
compte
aujourd'hui.
Il est temps, si l'on
veut éviter le pire, de perdre toute illusion sur la bourgeoisie
gaulliste et alliée. La bourgeoisie n'a jamais donné
d'armes
aux ouvriers : elle s'en est toujours servi contre eux. Mais aux bandes
armées de la bourgeoisie, nous pouvons opposer nos MILICES
OUVRIERES.
C'est aux ouvriers conscients, organisés ou non, qui ont compris
le danger, qui ont compris que sans armes la classe ouvrière non
seulement ne sortira jamais de l'impasse actuelle, mais aura encore
à
subir des coups plus terribles, de prendre dans chaque usine, dans
chaque
quartier l'initiative et de constituer des embryons de milice
ouvrière,
en se réunissant en petits groupes clandestins qui
éliront
par en bas leurs responsables et se procureront des armes.
Mais comment se procurer
des armes ? Ces petits groupes composés des
éléments les plus aptes à la lutte physique
peuvent
s'entraîner
progressivement à attaquer à plusieurs les policiers,
gardes-mobiles,
gendarmes ou fascistes isolés en vue de s'emparer de leurs armes
et de se constituer ainsi un armement élémentaire. De
plus,
les déserteurs de l'armée allemande, dont le nombre ne
cesse
d'augmenter, peuvent nous être de grande utilité non
seulement
en nous cédant leurs propres armes, mais encore en nous
indiquant
des dépôts dont il serait facile de s'emparer, si nous
savons
leur inspirer confiance en les accueillant comme des frères de
classe
et en leur montrant que nous sommes des exploités comme eux,
dont
les intérêts communs sont contre la bourgeoisie allemande
et contre la bourgeoisie alliée.
Enfin, il ne faut pas
oublier que ces armes dont la bourgeoisie se sert contre nous, c'est
nous
qui les fabriquons : il ne tient donc qu'à nous, à notre
entente avec les camarades des arsenaux et des cartoucheries, à
la cohésion politique de la classe ouvrière, pour que ces
munitions, au lieu de se retourner contre nous-mêmes, deviennent
les instruments de notre affranchissement.
Mais n'est-ce vouloir
s'armer trop tôt, n'est-ce pas aller à la guerre civile ?
La guerre civile ne dépend pas de notre volonté : elle
existe
déjà ; la bourgeoisie la mène ouvertement depuis
longtemps
et se prépare à nous écraser.
Seule la milice ouvrière,
seule la volonté inébranlable des ouvriers de se
défendre
jusqu'au bout, peuvent briser l'attaque de la bourgeoisie ou même
l'empêcher. Seule la milice ouvrière pourra assurer le
succès
de nos grèves futures en les protégeant contre la troupe
et les briseurs de grève. C'est seulement par les armes que le
prolétariat
regagnera ses conquêtes économiques et ses libertés
de juin 1936. La place de tout ouvrier conscient est dans la milice du
peuple : c'est là seulement qu'il peut lutter vraiment pour
lui-même
et pour sa classe.
Dans la milice aussi et
surtout se trouve la place de tous les jeunes ouvriers. Pour eux se
pose
la question de savoir s'ils se laisseront mobiliser par la bourgeoisie
pour lui servir de chair à canon, ou s'ils se mobiliseront
eux-mêmes
au service de leur propre classe dans sa lutte pour le socialisme.
Que tout opprimé fasse sienne
la
devise de Blanqui, qui résume ainsi l'expérience de toute
sa vie militante au service de la classe ouvrière : "QUI A DU
FER,
A DU PAIN" !
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LA
GUERRE ET LA REVOLUTION
La deuxième
guerre
impérialiste mondiale, commencée en septembre 1939, est
entrée
dans une nouvelle phase : celle de la liquidation de
l'impérialisme
allemand. L'armée allemande, dont la situation était
devenue
extrêmement précaire par suite des victoires de
l'Armée
Rouge et de la lutte des masses travailleuses dans toute l'Europe
occupée,
se voit pour la première fois attaquée
simultanément
par tous ses adversaires.
Cette coordination des
forces alliées ne pouvait se réaliser tant que
l'impérialisme
allemand, par ses victoires en URSS, mettait en danger l'existence
même
de l'Union Soviétique et ouvrait ainsi la perspective d'une
curée
impérialiste générale, à laquelle auraient
pris part l'Angleterre et l'Amérique, sur le dos de l'URSS. Mais
l'Armée Rouge ayant victorieusement surmonté l'attaque
capitaliste
et menaçant l'Allemagne impérialiste elle-même, les
alliés sont obligés de liquider l'Allemagne
impérialiste
et d'établir leur domination en Europe, avant de régler
le
sort de l'URSS à une étape ultérieure.
La liquidation de l'impérialisme
allemand ne signifie cependant pas la fin de la présente guerre
mondiale. Le conflit en Extrême-Orient, qui englobe la
moitié
de la population du globe, rendra précaire toute
stabilisation
économique et politique dans l'hémisphère
occidental,
pour un temps indéfini. Quoique la lutte s'intensifie
également
sur ce théâtre de guerre, quels que soient les
événements
militaires, une chose apparaît claire-ment : les contradic-tions
impérialistes entre les Etats-Unis et l'Angleterre permettront
au
Japon de jouer sur cet antagonisme aussi longtemps qu'il disposera de
forces
suffisantes pour se maintenir sur le continent asiatique, notamment en
Chine. D'autre part la situation est rendue inextricable du fait que la
lutte des impérialistes anglais, américains et japonais
se
déroule sur un continent où ils maintiennent ou
tâchent
de maintenir en esclavage des centaines de millions d'esclaves
coloniaux,
Hindous, Chinois, etc. Enfin, la présence de l'URSS et son
louvoiement
entre les conflits militaires dans cette partie du monde, n'est pas
pour
hâter le dénouement.
La guerre impérialiste
continuera aussi longtemps que les ouvriers dans les usines, les
travailleurs
sous l'uniforme, seront soumis à la domination des capitalistes
et à l'accomplissement de leurs plans. Seule la guerre civile
peut
les en émanciper et émanciper ainsi l'humanité de
la guerre.
° ° °
En Italie, le
déplacement
du front vers le Nord a mis le gouvernement de Badoglio en
présence
des masses travailleuses de Rome. Et bien qu'il fut soutenu par Staline
et les Alliés, qui entendaient ne "rien changer en Italie", la
volonté
des masses a été la plus forte. La pression populaire a
obligé
les partis dits anti-fascistes à se montrer intransigeants
à
l'égard de la royauté et de Badoglio (associé de
Mussolini
pendant 20 ans) et à les écarter du pouvoir.
Cependant, pour maintenir
sa domination, la bourgeoisie a eu recours à sa manoeuvre
habituelle
: comme successeur de Badoglio elle a mis à la tête de son
appareil d'Etat le "socialiste" Bonomi.
Mais des gouvernements comme celui de
Bonomi
avaient déjà assuré en 1919-1922 le succès
de Mussolini, par une politique du genre de celle de Blum en France.
Cette
politique, au lieu d'en appeler à la vigilance croissante des
travailleurs
et à leur propre action anti-fasciste (formation de milices,
etc.)
les endort sous une fausse sécurité soi-disant
assurée
par la police bourgeoise.
Mais les masses italiennes,
qui ont derrière elles la terrible expérience de 20
années
de fascisme, ne seront pas dupes du "socialisme" de Bonomi. Elles
poursuivront
la révolution commencée en juillet 1943, s'armeront et
dresseront
leurs propres organes gouvernementaux, les Conseils d'ouvriers, de
paysans
et de soldats (Soviets) qui renverseront Bonomi et ses maîtres
capitalistes,
et instaureront la République socialiste soviétique
d'Italie,
dans les Etats-Unis socialistes d'Europe.
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EUROPE
ET AMERIQUE
L'amitié lie
les gouvernements
de la bourgeoisie anglaise et américaine et les
représentants
de la bourgeoisie française qui ont décidé de
poursuivre
la guerre dans le camp allié. Mais malgré tous les
sacrifices
que dans la Métropole, dans les colonies et sur les champs de
bataille
étrangers, le gouvernement dit de la résistance a fait
faire
à des Français au nom de cette cause commune, au
moment
décisif les gouvernements anglais et américain se
refusent
à reconnaître à ces représentants bourgeois
français leur souveraineté sur la France, sous
prétexte
de démocratie. Car il paraît que le peuple français
pourra lui-même choisir librement ses représentants.
Les scrupules démocratiques
n'ont pas empêché les représentants des
capitalistes
américains de conclure des accords financiers et
économiques,
engageant les ressources présentes et futures du pays, avec
Darlan
(accords Clark), avec Giraud (300.000 hommes pour la guerre contre le
Japon),
avec De Gaulle (qui s'était engagé au payement
intégral
des dettes de guerre depuis août 1940 !), etc. Mais si ces
scrupules
se font brusquement jour, c'est qu'il s'agit d'obtenir d'autres
engagements
et d'autres accords concernant les colonies et les bases militaires et
aériennes ayant appartenu à la France, concernant l'or et
les réserves financières se trouvant en territoire
"allié",
concernant la participation de la France dans les conflits mili-taires
à venir, concernant l'entretien des troupes d'occupation
"alliées"
sur le territoire de la Métropole, etc. Il s'agit de toute
la
position de l'impérialisme français dans le monde
capitaliste
dominé par l'impérialisme américain.
Si la mésentente
règne entre "alliés", ce n'est donc pas à cause de
la "démocratie", mais parce que les "alliés", comme tous
les capitalistes, sont des brigands où le plus fort cherche
à
dépouiller le plus faible.
Ainsi, toutes les péripéties
du conflit actuel n'ont fait que mieux révéler
l'antagonisme
et la rivalité qui existent non seulement entre les capitalistes
anglo-américains et allemands, en guerre ouverte, mais aussi
entre
le capitalisme américain et le capitalisme européen en
général.
La preuve en est que, malgré l'alliance anglo-américaine,
le capitalisme américain a déjà réussi
à
s'emparer de pas mal de marchés ayant appartenu au capitalisme
anglais.
Dans un monde basé
sur la chasse au profit et sur la concurrence acharnée entre les
trusts, le marché mondial est devenu trop étroit pour la
coexistence de tous les capitalistes. Aux rivalités
acharnées
entre capitalistes d'Europe, s'ajoute la rivalité encore plus
meurtrière entre le capital financier d'Europe et celui
d'Amérique.
Le capitalisme américain, plus puissant que les autres, a besoin
d'investir le surplus de ses bénéfices et de ses
ressources
dans l'Amérique latine, en Europe, en Asie, en Australie, en
Afrique,
et par conséquent d'en évin-cer ses concurrents. Et ce
sont
ces rivalités qui engendrent les guerres mondiales, où
s'épuisent
les ressources et la vie des peuples.
La lutte de Hitler pour
"l'ordre nouveau" et la lutte des alliés pour un nouveau
Versailles
ont poussé à l'abîme tous les peuples du Continent,
vainqueurs ou vaincus. Sur des bases capitalistes il n'y a pas d'issue
à cet état de choses. Mais les travailleurs qui payent
les
frais de la guerre que se font les capitalistes, qui supportent la
misère
et la double exploitation, qui savent que leurs conditions de vie
n'iront
qu'en s'aggravant, doivent mettre fin à ce régime, car
ils
sont des millions, dans tous les pays, à n'avoir aucun
intérêt
à son maintien. Seule la classe ouvrière peut sauver la
France
et l'Europe de la déchéance à laquelle elles sont
condamnées par le régime capitaliste. Car la classe
ouvrière
au pouvoir mettra fin à la propriété capitaliste
sur
les moyens de production, socialisera l'économie, abolira les
douanes
et les frontières nationales, fruit de la concurrence
capitaliste,
établira un plan de production basé sur les ressources et
les besoins de toute la population, abolissant ainsi l'anarchie
économique
actuelle. La collaboration économique de tous les peuples du
Continent
avec les peuples de l'URSS, dans le cadre des Etats-Unis socialistes
soviétiques
d'Europe, assurera un tel développement économique et
culturel
à l'Ancien Monde, qu'il deviendra l'exemple décisif qui
entraînera
toute l'humanité dans la voie du socialisme.
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