On reprend les
mêmes et on recommence
:
"Sous-officiers et Officiers,
quelle
qu'ait été votre attitude depuis l'armistice,
rejoignez
la résistance" (Radio-Londres).
Quand tous les
militaires, les préfets,
les juges, les policiers auront rejoint la résistance, il ne
restera
plus comme coupables à punir que... "les meneurs" ouvriers !
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QUE SE PASSE-T-IL EN ALLEMAGNE ?
POURQUOI
LES GENERAUX
ONT
ESSAYE D'ABATTRE HITLER
La deuxième guerre
impérialiste mondiale est devenue pour l'Allemagne une aventure
encore plus catastrophique que celle de 14-18.
Malgré les succès
"prodigieux" du début, le rapport des forces à
l'échelle
mondiale s'est avéré écrasant, surtout parce que
le
régime issu de la révolution d'Octobre 17 en Russie s'est
montré, en dépit de ses insuffisances et de ses tares,
d'une
solidité à toute épreuve.
Mais Hitler, Goering et
le régime national-socialiste, directement responsables aux yeux
du peuple allemand de cette guerre "victorieuse" qui n'était
qu'une course à l'abîme, ne pouvaient plus laisser
paraître
le moindre doute, la moindre hésitation sur la continuation de
la
guerre.
Ce sont les généraux
de la Wehrmacht, moins compromis mais aussi responsables, qui ont
essayé
de conjurer la catastrophe : car il ne s'agit pas seulement
d'arrêter
une aventure qui a déjà épuisé la nation
allemande,
mais d'éviter qu'une continuation
désespérée
de la lutte ne provoque un soulèvement du peuple qui
emporterait,
avec le régime de Hitler, la domination économique et
sociale de la bourgeoisie.
Les généraux
de la Wehrmacht ont voulu se débarrasser de Hitler, de
même
qu'en Italie le roi et Badoglio s'étaient
débarrassés
de Mussolini pour se sauver eux-mêmes et sauver le régime
capitaliste de la vague populaire qui montait. Mais en Italie le
régime
fasciste, vieux de 22 ans et nourri uniquement de défaites,
était
trop pourri pour opposer la moindre résistance, et Mussolini fut
débarqué "légalement". Au contraire, en Allemagne,
le régime national-socialiste, fort de victoires politiques et
militaires
antérieures, a conservé suffisamment de puissance pour
que
Hitler ne puisse pas être renversé sans violence.
C'EST POURQUOI, EN PRESENCE
D'UN DANGER QUI MENACE A TOUS LES INSTANTS D'ENGLOUTIR L'ALLEMAGNE
OFFICIELLE,
LES GENERAUX ONT EU RECOURS LE 20 JUILLET A LA BOMBE ET A LA REVOLTE
CONTRE
HITLER.
° ° °
QUE
VA-T-IL SE
PASSER ?
Si le plan des
généraux
avait réussi, on aurait assisté à une
répétition
de ce qui s'est passé en Italie. Tombé entre leurs mains,
le pouvoir leur aurait servi à négocier une
capitulation
avec les alliés et à assurer leur domination sur
l'Allemagne
vaincue.
Leur plan a échoué.
Mais en manquant leur coup "bref et décisif", ils ont
préparé
ce que précisément ils voulaient éviter : LA CHUTE
DU FASCISME PAR LA REVOLUTION DES MASSES.
Leur acte désespéré
vient en effet de révéler la profonde scission et le
complet
désarroi qui se sont produits dans les milieux dirigeants sur la
question de la guerre et de la paix. La révolte des
généraux
contre Hitler, c'est le coup de tonnerre qui avertit le peuple allemand
et les soldats qui se battent sur tous les fronts, qu'il n'y a plus
aucun
espoir, ni chez Hitler, ni chez les généraux, que ce soit
pour la guerre ou pour la paix ; C'EST LE SIGNAL POUR LES MASSES DE SE
SAUVER ELLES-MEMES !
Au moment où les
dirigeants ont perdu la tête, les travailleurs et les soldats
allemands
qui, depuis longtemps ne veulent plus vivre comme par le passé,
ne peuvent manquer de répondre à ce signal venu d'en
haut,
PAR LEUR PROPRE LUTTE POUR LA PAIX.
Mais si les masses se
mettent en mouvement pour la paix, elles ne s'arrêteront pas
à
mi-chemin et n'accepteront pas la domination des généraux
sur le pays vaincu : LA LUTTE POUR LA PAIX DEVIENDRA LA LUTTE
REVOLUTIONNAIRE
POUR LE PAIN ET LA LIBERTE, C'EST-A-DIRE POUR LE RENVERSEMENT COMPLET
DE
LA BOURGEOISIE.
° ° °
POUR UNE
POLITIQUE
REVOLUTIONNAIRE
Déjà
les alliés,
qui veulent voir s'établir en Allemagne une clique
réactionnaire
et conservatrice nécessaire à leurs
intérêts,
comme celle de Pétain l'a été pour Hitler,
emploient
leurs valets social-patriotes pour essayer de tromper le peuple
allemand
: la Fédération Internationale de la Métallurgie,
dont le siège est à Londres, vient d'appeler les ouvriers
allemands à soutenir les généraux. Or, qui a
trouvé
Hitler, qui l'a soutenu, qui a facilité son accession au
pouvoir,
sinon les généraux allemands et le corps des officiers,
responsables
de la défaite de 1918 et qui cherchaient un appui contre le
peuple
?
Ce jeu des social-patriotes
dans les affaires intérieures de l'Allemagne correspond à
leur politique d'agents de la bourgeoisie dans les pays alliés,
où ils ne cessent d'exciter les ouvriers au chauvinisme et
à
l'extermination des "Boches".
Mais ni les travailleurs
allemands, ni les travailleurs des autres pays ne se laisseront abuser
par les social-patriotes. Les travailleurs allemands, malgré
l'épuisement
terrible dû au fascisme et à la guerre, renoueront avec
leur
passé de luttes du temps de Rosa Luxembourg et de Karl
Liebknecht,
et créeront leur propre pouvoir, celui des Conseils d'ouvriers,
de paysans et de soldats. Tandis que les travailleurs des autres pays
soutiendront
la lutte du prolétariat allemand en ouvrant le combat contre
leur
propre bourgeoisie.
Les social-patriotes des
IIe et IIIe Internationales ne peuvent pas sortir le peuple allemand ni
les autres peuples de la longue série de calamités
accumulée
par trente années de conflits impérialistes. Mais les
travailleurs
trouveront dans la politique internationaliste et
révolutionnaire
de la Quatrième Internationale la guide qui les mènera au
renversement de la bourgeoisie et à la victoire du socialisme.
Prolétaires de
tous
les pays, unissez-vous !
Proletarier aller
Länder, vereinight-Euch
!
Workers of the world, unite
!
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Q
U E F O N T- I L S AU
G
O U V E R N E M E N T ?
De nombreux
ouvriers pensent
que la présence de deux chefs "communistes" dans le gouvernement
d'Alger augmente l'influence du peuple dans le gouvernement.
Or, on vient d'apprendre
que Maurice Thorez, camarade et chef des ministres "communistes"
Grenier
et Billoux s'est vu refuser le visa d'entrée à Alger :
car
la bourgeoisie n'oublie pas que Thorez a été interdit de
séjour en 1940 en qualité de déserteur, et contre
cela Grenier et Billoux au pouvoir ne peuvent rien. Mais, si le fait
que
les chefs "communistes" sont devenus patriotes n'annule pas les
jugements
des tribunaux de 1940, ces milliers de militants communistes
condamnés
en 1940 comme saboteurs et défaitistes, ont toujours leur
dossier
à la police judiciaire et seront traités comme tels par
De
Gaulle, malgré Grenier et Billoux. Les militants communistes ne
doivent pas permettre à leurs chefs de RENFORCER plus longtemps
par leur présence au Comité d'Alger la bourgeoisie, qui
prépare
déjà au grand jour sa répression contre
eux-mêmes
et la classe ouvrière : ils exigeront des chefs communistes de
prouver
leur fidélité à la classe ouvrière en
quittant
le gouvernement d'Alger pour lutter avec les masses et les militants
communistes
contre tout gouvernement bourgeois !
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LES
M A N I F E S T A T I O N S
DU
14 J U I L L E T
De nombreuses
manifestations
ont marqué la journée du 14 juillet. Dans la
région
parisienne, des foules de travailleurs, portant la cocarde tricolore,
ont
parcouru les rues des quartiers populeux et des banlieues en chantant
la
Marseillaise et aux cris de "A bas Hitler !". Elles ne se
dispersèrent
qu'aux premiers coups de feu tirés en l'air en guise
d'avertissement
par le service d'ordre (police, milice, Gestapo).
Malgré la provocation
de la Milice, il n'y eut que quelques victimes isolées. Car les
soucis actuels de la Kommandantur sont vraiment trop grands pour
qu'elle
veuille risquer de faire déborder la coupe des souffrances
infligées
à la population parisienne, par des coups de feu tirés
sur
une foule dont l'intention n'était que de lui crier à
la face sa haine et son mécontentement.
° ° °
14 juillet,
cocardes tricolores,
la Marseillaise, et les cris de "la police avec nous" : mais ce
n'était
pas une manifestation de capitalistes, d'officiers, de curés et
de politiciens. Sous le drapeau de la bourgeoisie se trouvait une foule
de militants ouvriers qui avaient entraîné avec eux une
partie
des couches populaires. Et la plupart de ces militants et militantes ne
se sentaient pas à l'aise avec le tricolore des exploiteurs
"rougi
du sang des travailleurs" (Marx) et la Marseillaise serrait la gorge
à
ces travailleurs habitués à entonner l'Internationale.
Bien sûr, ils pensaient
que ce n'était là que tactique, diplomatie et tromperie. Mais
les trompés c'étaient eux ; eux dont
on utilise
le dévouement et les aspirations communistes pour mener la
vieille
politique de faillite et de trahison des social-patriotes de 14-18, la
collaboration des classes.
C'est cette politique
qui finalement a mené au fascisme l'Italie (1922), l'Allemagne
(1933),
l'Autriche (1934) et l'Espagne (1939) et qui a préparé en
France la voie à Daladier, précurseur de Pétain.
Mais que les travailleurs
communistes qui ont manifesté le 14 juillet y pensent : cette
politique
est devenue aujourd'hui plus dangereuse que jamais : car les
contradictions
terribles accumulées par le régime bourgeois exigent rapidement
une solution SOCIALISTE sans laquelle nous sommes destinés
à
une exploitation économique et politique sans
précédent.
A bas la collaboration de
classes
!
Vive la lutte de classes !
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LES
L E N D E M A I N S DE LA V I C T O I R E
Quand, en novembre
1918,
les capitalistes français obtinrent la victoire grâce au
sang
versé par les ouvriers et les paysans, toutes les promesses et
tous
les espoirs que les bourreurs de crânes avaient fait miroiter
pendant
quatre ans, s'avérèrent des mensonges.
La guerre terminée,
Clémenceau maintint le régime d'exception qui opprimait
les
masses (censure, police, etc..) ; les classes qui attendaient la
démobilisation
avec impatience furent maintenues sous les drapeaux et on parlait de
les
envoyer contre les Soviets ; la guerre n'offrant plus de
débouchés
à l'industrie, le chômage s'accrut et, la crise
économique
s'intensifiant, ce furent les interminables queues devant les
boulangers
et les charbonniers. Malgré le chômage, le patronat
n'entendait
pas diminuer les horaires de guerre et le salaire aux pièces
baissa.
Poursuivant sa politique de classe, la bourgeoisie entreprit
d'éliminer
des usines les ouvriers syndicalistes en exigeant cinq certificats de
travail
sans interruption, la production du casier judiciaire et la situation
de
famille, en même temps que l'établissement d'une fiche
photographique
avec empreintes digitales. Tel est le régime que la bourgeoisie
française victorieuse entendait imposer aux travailleurs qui
avaient
laissé 1 500 000 des leurs sur ses champs de carnage.
Dès le printemps
de 1919, des masses d'ouvriers, mus par un réflexe
défensif,
affluèrent dans les syndicats et, par une vague de grèves
générales et partielles successives, qui traversa toute
la
France jusqu'en 1920, les métallos, les mineurs et les cheminots
enrayèrent l'offensive du Capital et obtinrent la journée
de 8 heures, la semaine de 44 heures et assurèrent au
prolétariat
ses libertés politiques et syndicales, tandis que les
révoltes
dans l'armée et la marine (mutinerie des marins de la Mer Noire)
empêchaient l'intervention en Russie, c'est-à-dire le
recommencement
de la tuerie.
Seule cette lutte de classe
implacable fit échec aux plans éhontés du capital
et l'obligea à accorder aux travailleurs des conditions de vie
supportables.
Mais aujourd'hui que,
depuis cinq ans, nous sommes épuisés, meurtris,
saignés
à blanc, dans les usines et sur les champs de bataille, par les
tanks, les obus, les bombardements et la famine, et que nos
organisations
ouvrières sont détruites, les bourreurs de crânes
de
la radio et de la presse qui ont passé la guerre dans les
studios
d'émission et les salles de rédaction, viennent encore
nous
abreuver d'histoires d'héroïsme et de sacrifice.
Oui, nous avons besoin
de luttes et de sacrifices pour sortir de la situation où nous
ont
réduits les impérialistes. Mais notre lutte ne se
mène
pas sur les champs de bataille où meurent les esclaves du
capital,
mais dans les usines et sur les chantiers ; non pas contre d'autres
peuples
exploités comme nous, mais contre nos propres exploiteurs, pour
leur arracher le PAIN, la PAIX et la LIBERTE.
Laissons les aboyeurs payés
continuer
leur sale besogne : SERRONS LES RANGS POUR NOS LUTTES PRESENTES ET
ORGANISONS-NOUS
POUR LES VICTOIRES OUVRIERES FUTURES !
--------------
L'
I D E O L O G I E AU S E R V I C E
DES
T R U S T S
Le candidat
républicain
à la présidence des Etats-Unis, Dewey, vient de
déclarer
que son programme, quant à la politique extérieure, est
identique
à celui de Roosevelt, c'est-à dire qu'il est pour la
continuation
de la guerre et les buts de guerre de l'impérialisme
américain.
Cependant, lors des dernières
élections de 1941, le candidat du parti républicain
(Willkie)
déclarait son attachement à la paix et son désir
de
ne pas mêler l'Amérique aux affaires ne la concernant pas
directement. Roosevelt, candidat du parti démocrate,
était
lui aussi, pour la paix, mais était en même temps
défenseur
de la démocratie contre le fascisme. Naturellement,
aussitôt
son mandat présidentiel renouvelé, l'Amérique
entra
en guerre pour... la défense de la démocratie. Mais le
candidat
républicain aussi, une fois l'Amérique dans le conflit,
soutint
la politique de guerre de Roosevelt.
Comment expliquer ces
"revirements" ? Tout simplement par le fait que la véritable
conduite
du pays n'est pas dans les mains des serviteurs de la bourgeoisie
elle-même.
Mais comme le peuple ne suivrait pas une politique dirigée
ouvertement
par les 60 familles, celles-ci se cachent derrière d'habiles
politiciens
qui font croire à l'aide de moyens de propagande qu'ils
possèdent
exclusivement (radio, presse, école, etc..) que leur politique
est
une politique indépendante, inspirée de telle ou telle
idéologie
au service de la nation.
Pendant que la bourgeoisie
se préparait activement à la guerre, les politiciens
bourgeois
se présentaient au peuple comme pacifistes, non
interventionnistes
ou démocrates, parce qu'on ne savait pas encore au nom de quelle
idéologie et sous quel prétexte on mènerait les
masses
au massacre. Mais maintenant que le pays est engagé dans la
guerre,
il s'agit de faire l'union sacrée autour de la bourgeoisie et de
mobiliser toutes les ressources du pays au service des trusts ; aussi
les
politiciens ne peuvent-ils plus se permettre de faire du "pacifisme" ;
ils doivent mener la politique guerrière qui est celle de la
bourgeoisie,
s'en faire les champions, et reporter les promesses sur l'avenir.
Cacher la véritable
politique de la bourgeoisie derrière des masques trompeurs : tel
est le rôle des politiciens bourgeois et de leur idéologie.
Il n'en est pas autrement
en France, quand les politiciens se divisent en "démocrates",
autoritaires,
etc.. : toutes ces idéologies sont destinées à
tromper
les masses et à les maintenir dans le cadre du régime
bourgeois.
Mais derrière elles, se trouvent les véritables
intérêts
et appétits de la bourgeoisie, qui se fait représenter
par
tels ou tels de ses serviteurs.
Même le régime
bourgeois le plus "démocratique" n'est que le "régime
sous
lequel les classes opprimées recouvrent le droit de
décider
en un seul jour pour une période de plusieurs années quel
sera le représentant des CLASSES POSSEDANTES QUI REPRESENTERA ET
OPPRIMERA le peuple au Parlement" (Lénine).
C'est pourquoi les masses
doivent créer leur propre gouvernement, leurs propres organes du
pouvoir, les Conseils (Soviets) d'ouvriers et de paysans.
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