D'UN
DISCOURS A L'AUTRE ...
Le 14 octobre, en s'adressant
au peuple de France, le général De Gaulle dressait le
sombre
bilan de l'épuisement de la France par cinq années de
guerre.
Il ajoutait qu'on ne devait pas compter sur une aide extérieure
: "les Alliés sont des Etats dont chacun... poursuit ses
propres
intérêts et fait sa propre politique... Dans nos
difficultés
présentes nous devons compter, avant tout, sur nous-mêmes".
Depuis la reconnaissance
du gouvernement De Gaulle par les Alliés et la visite de
Churchill
à Paris, le tableau a complètement changé. Nos
"grands
et loyaux alliés" accordent à la France le rang de
"grande
puissance" et la reconnaissent pour une grande nation ! A quoi
attribuer
ce changement ? C'est que malgré la détresse infinie
reconnue
par De Gaulle lui-même le 14/10, il n'hésita pas le 26/10
à proposer aux Alliés le marché suivant : "il
faut
prévoir une assez longue et, en tout cas, très dure
campagne
sur le territoire allemand... de grandes pertes. Il est possible qu'il
soit reconnu comme avantageux que des divisions françaises
nouvelles...
participent à ces pertes".
Les Alliés furent
sensibles à cette offre de participation aux pertes.
Considérant
que l'impérialisme français se trouve pouvoir jouer un
rôle
dans l'équilibre des forces et être à même
d'y
consentir les sacrifices nécessaires, le gouvernement
français
reprend une certaine place dans les négociations
internationales.
Mais la véritable France, c'est-à-dire le peuple
français
qu'y gagne-t-elle ?
La France est un pays
impérialiste, c'est-à-dire qu'à sa tête se
trouvent
les trusts, les banques, la Bourse, le capital financier ( et à
leurs ordres un gouvernement et un Etat-major), qui disposent de
ressources
dans le monde entier. L'impérialisme français peut
à
la faveur de divergences entre les autres impérialistes
(Angleterre-Etats-Unis,
par exemple), à la faveur de la prolongation du conflit, des
nécessités
de la guerre contre l'Allemagne et le Japon, se servir de ses
ressources
économiques et militaires et en escompter un profit.
Le butin partagé
à la table verte, ce sont les capitalistes qui l'empocheront (de
la même façon qu'ils s'enrichissent sur les fabrications
de
guerre), tandis que le peuple français doit participer seulement
aux pertes : de nouvelles mobilisations en perspective, de nouvelles
destructions,
renforcement de la dictature militaire à l'intérieur,
désarmement
des éléments du peuple ("gardes patriotiques"),
consécration
des fortunes de guerre par des rentes perpétuelles aux
capitalistes,
c'est-à-dire maintien du coût de la vie très
élevé.
La nouvelle "grandeur" offerte par De Gaulle continue pour les
travailleurs
la longue chaîne de souffrances qu'a apportées la guerre
impérialiste
aussi bien sous Daladier que sous Pétain.
Pour les capitalistes,
la grandeur (le profit), pour les travailleurs, les sacrifices. Afin
d'effacer dans les esprits cette différence, le bureaucrate
syndicaliste
qui soutient De Gaulle, Benoît Frachon, dit : pour la guerre, "le
soldat donne sa vie, l'ouvrier son travail, le patron doit abandonner
ses
profits" (l'Huma, 14/11). Mais le profit est le travail
non-payé
extorqué à l'ouvrier par le patron, le profit est un vol.
Tant que le patron restera patron, il n'abandonnera jamais son vol,
c'est-à-dire
le profit. Au contraire il est pour la guerre justement et seulement
parce
que celle-ci est pour lui une source supplémentaire de profit.
Quand
la bourgeoisie envoie les soldats se battre en Indochine ce n'est pas
pour
la "patrie", c'est pour sauvegarder les profits de la Banque de Paris
et
des Pays-Bas. B. Frachon veut faire ou-blier aux ouvriers ce que
lui-même
leur enseignait autrefois : "On croit mourir pour la patrie, on
meurt
pour les capitalistes".
° ° °
Dans l'Humanité
du 22/9 Magnien dit textuellement : "La politique du bloc
occidental
(alliance franco-anglaise) condamnerait la France au déclin et A
ETRE DEVOREE". De la part d'un défenseur de l'alliance des
"démocraties"
c'est un dur aveu sur les lois qui règnent entre les peuples en
régime capitaliste !
En l'espace de trente
années le régime capitaliste a engendré deux
guerres
mondiales. Les peuples ont été saignés,
l'économie
dévastée. Mais pour empêcher la guerre, les
capitalistes
ne trouvent rien d'autre qu'une nouvelle SDN, dont ils reconnaissent
eux-mêmes
l'inutilité. La guerre contre l'Allemagne n'est pas finie, la
guerre
contre le Japon doit encore, d'après Churchill, durer deux ans,
et déjà les capitalistes envisagent d'autres conflits et
d'autres guerres. Churchill n'a-t-il pas dit qu'ils ne pourraient pas "arrêter
à la fin de la guerre la machine de guerre qui tourne rond et
avec
une puissance formidable" ?
L'époque que nous
vivons confirme ce que disait LENINE lors de la première guerre
mondiale : "Levons l'étendard de la guerre civile ! Car si
cette
guerre n'est pas suivie d'une série de révolutions
victorieuses,
elle sera suivie à bref délai d'autres guerres".
Si la révolution,
c'est-à-dire la guerre civile contre notre propre bourgeoisie,
n'est
pas venue mettre fin à la guerre impérialiste, c'est
parce
que les social-patriotes sous prétexte de la "défense de
la patrie" ont livré les travailleurs à la merci des
capitalistes
et brisé l'unité internationale des travailleurs.
Le but suprême de
la IVe Internationale est de reforger cette unité. Et quand les
travailleurs seront décidés à accepter pour leur
propre
cause et leur libération contre le Capital ne fût-ce
qu'une
partie des sacrifices qu'ils font pour les capitalistes, la guerre
civile
des travailleurs de chaque pays contre leur bourgeoisie mettra fin
à
la guerre impérialiste et jettera les bases d'une paix durable
dans
une société débarrassée de la domination
capitaliste.
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UN
AGENT DES TRUSTS
L'Humanité
du 4/11
écrit au sujet de la dernière opération
financière
du gouvernement : "l'emprunt en définitive n'enrichit que
les
Banques en aggravant la dette publique et les charges du contribuable".
Le ministre "communiste"
Billoux déclare le 20/11 à la radio : "Nous
désirons tous, au gouvernement, que l'emprunt soit un
succès
éclatant. Il le sera si chacun considère que verser
à
l'emprunt
est une façon de participer à la libération du
territoire".
Quand chassera-t-on
du Parti communiste l'agent des trusts Billoux ?
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L'ASSASSINAT
DE LORD MOYNE
La "défense
des petits
peuples" figure au premier rang du programme des Alliés dans
leur
lutte contre l'impérialisme allemand.
Mais comment vont les
choses là où règne sa Majesté britannique ?
Le silence n'a été brisé là-dessus que par
la bombe qui a tué lord Moyne, chargé par le gouvernement
anglais de régler la question juive en Palestine. A cette
occasion,
il a bien fallu que les journaux nous apprennent en tout petits
caractères
et en quelques lignes seulement, que lord Moyne a été
assassiné
parce que "sa politique était contraire aux
intérêts
nationaux juifs".
Geste hautement révélateur
! Le fameux foyer juif en Palestine, promis par lord Balfour au cours
de
la première guerre mondiale, n'a pas été un refuge
pour les israélites traqués dans les pays pourrissants de
l'Europe. Il est apparu comme une entreprise anti-arabe et
anti-juive
car, en poussant les Juifs contre les Arabes sous prétexte de
leur
assurer le "foyer de leurs ancêtres", les impérialistes
anglais
savaient bien que ces derniers lutteraient les armes à la main
contre
les intrus... Toute la tactique anglaise pour maintenir
inébranlable
sa situation dans cette partie du monde (canal de Suez) est donc de
perpétuer
la lutte entre Arabes et Juifs pour rendre indispensable "l'arbitrage"
anglais. Jeu d'enfant pour les impérialistes anglais qui
procèdent
de la même façon en Irlande, aux Indes et partout
où
ils peuvent exploiter la désunion des peuples
économiquement
arriérés.
Aujourd'hui, comme le
montre l'attentat du Caire, non seulement les Arabes mais aussi les
Juifs
en sont réduits au désespoir.
Mais malgré les
efforts des capitalistes juifs et des féodaux arabes pour
séparer
les travailleurs des deux peuples et continuer le jeu de
l'impérialisme
anglais, ceux-ci s'uniront contre leurs exploiteurs et contre leur
oppresseur
commun. La IVe Internationale leur dit : Travailleurs juifs et arabes,
unissez-vous contre l'impérialisme anglais !
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LES
AVOCATS DE L'IMPERIALISME
"Dans le monde
actuel
l'Afrique du Nord ne peut pas être indépendante ; il lui
faut
s'appuyer sur un pays plus fort. Mais l'Angleterre et les USA sont des
pays impérialistes, tandis que la France sera sûrement
plus
tard une république socialiste. Donc l'Algérie doit
rester
à la France et attendre qu'elle devienne socialiste". C'est
tout ce que Fajon trouve à dire à un peuple
opprimé,
réduit à la famine par l'impérialisme
français L'Humanité elle-même n'est-elle
pas
obligée
de reconnaître la situation inouïe où se trouve
l'Afrique
du Nord ? Catroux, garde-chiourme en chef, n'avoue-t-il pas que les "conditions
matérielles d'existence y sont désastreuses" ?
Attendre que la France
soit un jour socialiste, c'est se soumettre aujourd'hui à
l'exploitation
la plus féroce de la part des colons français et aider
par cela même les capitalistes français à
maintenir
leur exploitation sur la Métropole.
Dans le cadre de l'Europe
et de l'Afrique socialistes, tous les peuples s'entraideront
fraternellement.
Mais dans le monde impérialiste actuel seule une lutte
acharnée
des travailleurs coloniaux et des travailleurs de la Métropole
contre tous les impérialistes peut assurer l'avenir des
peuples
des colonies.
Vive
le droit des peuples à disposer
d'eux-mêmes ! Vive le front unique des peuples coloniaux et des
ouvriers
de la Métropole contre l'impérialisme qui les opprime !
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LES
EVENEMENTS DE BELGIQUE
Les
événements
de Belgique -désarmement de la Résistance- ont la
même
origine que le conflit qui en France a obligé De Gaulle,
représentant
de l'Etat, à procéder au désarmement des "gardes
patriotiques".
Nulle part l'Etat des capitalistes (police, armée, bureaucratie)
ne peut être "rénové", "démocratisé"
par des groupes armés issus du peuple. Ou le peuple
armé
(la classe ouvrière) détruit l'Etat capitaliste et
instaure
la véritable démocratie pour les masses, les Soviets
(Conseils
ouvriers), ou l'Etat des capitalistes assure sa complète
dictature,
même derrière des formules "démocratiques".
Mais ces événements
comportent une leçon supplémentaire pour les travailleurs
non seulement de Belgique, mais aussi de France. Les illusions touchant
le rôle des armées alliées ne peuvent plus
subsister.
La lutte du peuple pour la liberté se heurte non seulement
à
la résistance de la "5° colonne", mais à l'Etat-major
allié. La décision du commandement allié
d'intervenir
par les armes contre les travailleurs belges pour les obliger à
rendre leurs armes au gouvernement Pierlot, complice des capitalistes
et
fascistes belges, pose pour les travailleurs des pays occupés
par
les Alliés le même problème que sous l'occupation
allemande
: s'allier aux travailleurs-soldats occupants contre leur propre
Etat-major.
Mais les travailleurs
anglo-américains sous l'uniforme ne comprendront pas notre lutte
et ne voudront pas désobéir à leurs officiers,
tant
qu'ils seront enchaînés à la guerre que mène
cet Etat-major. Car la chaîne principale qui lie les soldats
à
leurs officiers (alliés comme allemands), c'est la conviction
qu'ils
mènent une guerre "juste" ou tout au moins "nécessaire".
Il faut briser cette chaîne en révélant aux soldats
alliés que tout comme les soldats allemands, ils ne sont que de
la chair à canon. Sans cette compréhension qu'ils sont
sacrifiés
pour les capitalistes, que cette guerre est une guerre
impérialiste,
les travailleurs-soldats alliés ne pourront jamais trouver la
force
de sacrifice volontaire qu'exige l'émancipation de leur propre
commandement.
Sans cette propagande contre la guerre impérialiste, les
travailleurs
trouve-ront dans les armées alliées le même
instrument
de répression au service des capitalistes, qu'était
l'armée
occupante allemande.
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OU
VA LA FRANCE ? (Suite)
LA
LUTTE OUVERTE CONTRE LE FASCISME
Ce n'est qu'en ayant exactement
compris la véritable nature du fascisme que l'avant-garde
ouvrière
saura lutter contre cette pire réaction de la
société
bourgeoise.
Le fascisme surgit constamment
de la pourriture et de la décadence de la société
capitaliste. Il représente un système de dictature auquel
la classe capitaliste a recours pour sauvegarder sa domination
menacée,
en instaurant le régime politique qui correspond le mieux
à
sa dictature économique incontrôlée sur la nation.
Comment ?
Le système de production
basé sur le profit et l'appropriation privée capitaliste
ayant abouti à la concentration de toutes les richesses entre
les
mains d'une poignée de monopoleurs capitalistes, a
définitivement
voué à la ruine et à la pauvreté les
classes
intermédiaires, la petite-bourgeoisie. Celle-ci est
passée,
à notre époque impérialiste, de la
tranquillité
sociale caractéristique au petit-bourgeois qui en faisait un
appui
de la démocratie, à la révolte perma-nente contre
l'ordre existant.
La révolte de la
petite-bourgeoisie contre l'ordre existant n'est pas par sa nature
dirigée
contre la classe ouvrière ; elle est de tendance
anti-capitaliste.
Mais le petit bourgeois ruiné (rentier, petit commerçant,
petit paysan, etc.) n'a pas la même position de classe
vis-à-vis
du capitaliste que l'ouvrier ; celui-ci, tout naturellement, s'oppose
sur
le lieu de travail à son exploiteur, à son patron,
à
son capitaliste ; ce qui fait que l'ensemble des ouvriers s'oppose
à
l'ensemble des capitalistes. Contrairement à la classe
ouvrière,
la petite-bourgeoisie n'a pas une idée concrète de ce
que c'est que le capitalisme.
C'est en tenant compte
de cette situation que la bourgeoisie, pour sauver l'ensemble de sa
domination,
organise par l'intermédiaire des politiciens fascistes, une
"lutte
anti-capitaliste" dirigée démagogiquement contre des
capitalistes
isolés : "banquiers juifs", "patrons anti-sociaux", etc. Le
fascisme
les prend comme boucs émissaires de la crise économique,
des louches combinaisons financières, etc. Sur le plan politique
il s'en prend à la "démocratie", au système
parlementaire,
à l'impuissance de ce régime devant la misère des
masses (impuissance qui est due au fait que ce régime ne
camoufle
que la dictature de la bourgeoisie). Mais là où se
dévoile
la nature du fascisme, c'est qu'il identifie la dictature
bourgeoise
parlementaire à l'existence des partis ouvriers, des
organisations
autonomes, politiques ou professionnelles de la classe ouvrière,
maudit le "communisme" et "l'anarchie" et sous prétexte de
lutter
contre le régime pourri, lance ses troupes à l'assaut
des organisations de la classe ouvrière.
Le fascisme, instrument
politique de la grande bourgeoisie, et qui peut prendre n'importe
quelle
étiquette et n'importe quel masque, utilise donc la
révolte
des couches exploitées de la petite-bourgeoisie en les attirant
par sa démagogie anti-capitaliste et son apparence de force et
d'intransigeance.
Mais comme solution aux maux dont souffre la petite-bourgeoisie et
l'ensemble
des masses exploitées, il ne peut offrir que les aventures
guerrières
: c'est pourquoi le petit-bourgeois devenu fasciste ressemble à
l'homme dont les vêtements ont pris feu et qui se jette dans
l'eau
qui l'engloutira. Cependant cela permet aux capitalistes de prolonger
leur
domination.
Mais le prolétariat
peut lui aussi utiliser la révolte des masses exploitées
petites-bourgeoises et les empêcher de se tourner vers le
fascisme
; et il empêche par là-même non seulement son propre
écrasement mais aussi celui de toute la nation sous la botte de
la dictature.
La classe ouvrière
le peut parce qu'elle est la seule force politique et sociale dans la
nation
qui est réellement capable d'abolir le capitalisme avec ses
maux,
sa corruption, sa misère. Mais il faut aussi que les autres
couches
opprimées de la nation puissent s'en rendre compte. Pour cela l'action
de la classe ouvrière doit être dirigée contre
l'existence
même du régime capitaliste, contre les fondements de
l'ordre
existant, c'est-à-dire l'exploitation capitaliste par la
propriété
privée des moyens de production. Seule l'expropriation du
Capital
fera naître une société dans laquelle le petit
paysan,
le petit rentier, le petit commerçant, etc. seront
libérés
par l'ouvrier, par le Gouvernement ouvrier et paysan, des maux
engendrés
par le capitalisme.
Une classe ouvrière
prisonnière de la politique bourgeoise (Front Populaire,
Résistance,
etc.) qui prétend lutter contre le fascisme dans le cadre du
régime
capitaliste ne peut pas attirer à elle les couches
exploitées
de la petite-bourgeoisie.
Les politiciens bourgeois
et social-traîtres prétendent que pour lutter contre le
fascisme,
il faut abandonner le programme révolutionnaire et faire front
avec
la bourgeoisie et la petite-bourgeoisie pour la défense de la
"démocratie".
Mais ce qui intéresse les couches exploitées de la
petite-bourgeoisie
ce n'est pas tant la "démocratie", qu'une issue à
leurs
conditions de vie intolérables. Quant aux ouvriers, la
démocratie
c'est le droit d'association, de presse, de grève, etc. pour
mieux
se défendre contre les capitalistes. Or le système
bourgeois
"démocratique" et ses politiciens maintiennent pour les petits-
bourgeois aussi bien que pour les ouvriers l'exploitation et la
misère,
tandis qu'ils s'efforcent le plus possible de limiter les véritables
droits démocratiques. Si bien qu'à la longue les couches
exploitées de la petite-bourgeoisie cherchent une issue hors du
régime "démocratique" (capitaliste) ; mais cette issue
elles
ne peuvent pas la trouver du côté du prolétariat si
celui-ci, à cause de la politique de ses dirigeants, est
cramponné
aux "démocrates" c'est-à-dire aux représentants de
"gôche" du capitalisme ; elles la chercheront alors du
côté
fasciste.
De tout ceci il résulte
que le principe fondamental de la lutte contre le fascisme est le
suivant
: pas d'union avec la bourgeoisie de "gauche" sur un programme
"démocratique"
capitaliste, mais union de tous les démocrates véritables
autour de la lutte prolétarienne contre la bourgeoisie.
La petite-bourgeoisie
craint-elle cette action, comme le disent les bureaucrates ouvriers ?
Rappelons
seulement qu'entre le 12 février 1934 et juin 1936, la classe
ouvrière,
ayant fait montre d'une grande décision d'action qui laissait
espérer
à l'ensemble de la population laborieuse la lutte
décisive
pour un régime nouveau, la petite-bourgeoisie fit bloc (surtout
dans la lutte) autour de l'action ouvrière. Ce n'est qu'à
partir du "il faut savoir finir une grève" de Thorez,
pendant
les grèves de juin 1936, que l'espoir des masses fut
déçu.
Les bureaucrates ouvriers ayant trahi le Front Unique
prolétarien
en faveur d'un front avec Daladier (Front Populaire), ce
"front"
sombra dans le marasme parlementaire et la désillusion des
masses
ouvrit la voie à la réaction à partir de 1937.
La véritable lutte
contre le fascisme est seulement la lutte anti-capitaliste.
C'est
donc, comme nous le disions au début, par leur position de
classe
que les ouvriers se trouvent être les vrais champions de la lutte
anti-fasciste. Mais pour que la classe ouvrière constitue
pour
les couches exploitées petites-bourgeoises un pôle
d'attraction
dans cette lutte, elle doit réaliser son unité de
combat,
pour devenir assez forte pour renverser la bourgeoisie. D'autre part
elle
doit pouvoir défendre un programme capable de satisfaire les
revendications de la petite-bourgeoisie, sur le terrain de la lutte
révolutionnaire. Comment réaliser cette unité,
quel
est ce programme qui peut déterminer la petite-bourgeoisie
à appuyer une classe ouvrière révolutionnaire ?
C'est
ce que nous nous proposons d'étudier dans le prochain
numéro.
(A Suivre) |