QUAND
LE "NOUVEL ORDRE EUROPEEN"
DEVIENT
LA "DECLARATION DE L'EUROPE LIBEREE"...
"Yalta, c'est le
coup décisif
contre l'Allemagne", a claironné la propagande alliée
à
la suite du communiqué final des "Trois". "Le dernier espoir de
l'Allemagne fasciste s'en va, grâce à l'entente des "3
grands"
sur la future organisation de l'Europe".
Ainsi les commentaires
"enthousiastes" révèlent en premier lieu que les
sacrifices
communs imposés par les "trois" à des centaines de
millions
d'hommes pour "détruire le fascisme" ne les auraient pas
empêchés,
en cas de mésentente sur la future "organisation" de l'Europe,
c'est-à-dire
sur le partage des sphères d'influence, de tendre, chacun pour
soi,
la main à "l'ennemi". La propagande alliée nous rassure
complètement
: ce "dernier espoir" de l'Allemagne s'est effondré, car les 3
ont
réussi à s'entendre.
Puisque c'est à cette entente
sur
"l'organisation de l'Europe" par Churchill, Roosevelt et Staline que
nous
devons "définitivement" (?) la "destruction du fascisme"
(allemand),
voyons en quoi elle consiste, quel est l'avenir des peuples d'Europe
(et
du monde) décidé en Crimée.
Le "nouvel
ordre
européen"
Quand Hitler se mit à
découper l'Europe suivant les intérêts des
capitalistes
allemands, il le fit sous prétexte d'organiser un nouvel ordre
européen.
Il prétendit même avoir unifié l'Europe, pour la
seule
raison que le labeur de tous les pays était sucé par les
tentacules du capital financier allemand. A la place de l'Europe de
1919,
le nouvel ordre européen de Hitler ne représentait qu'une
aggravation terrible des maux engendrés par le traité de
Versailles : découpage d'Etats nouveaux dans la chair vive des
nations,
nouvelles barrières douanières, appauvrissement terrible
des masses, effondrement des monnaies, croissance monstrueuse du
militarisme
et de l'oppression policière. Hitler procéda au
déplacement
forcé de populations engendrant des malheurs effroyables pour
les
masses, et à la déportation par millions de la
main-d'oeuvre
des pays occupés. Ce plan et cette organisation monstrueux,
baptisés
"nouvel ordre européen" auraient signifié le rejet de
l'Europe
dans la barbarie. Ils devaient échouer et ont
échoué
!
"La déclaration de
l'Europe libérée"
Que signifie la
"déclaration
de l'Europe libérée" issue de la Conférence des
"trois"
? La déclaration est ornée du mot démocratie et
proclame
la lutte contre le "nazisme". Mais les "trois" affirment en même
temps s'être consultés non seulement dans
l'intérêt
commun de leurs peuples respectifs, mais aussi de ceux de l'Europe
"libérée",
dont cependant aucun gouvernement n'a été
consulté.
La "déclaration" des trois "démocrates" est donc un acte
de force contre tous les peuples d'Europe ; elle proclame d'ailleurs
que
créer les conditions de paix, déterminer la situation
économique
des peuples, constituer des gouvernements et contrôler les
élections
en Europe, c'est la tâche et la prérogative exclusive des
gouvernements américain, anglais et russe.
Et pratiquement dans l'Europe
déjà "libérée", nous trouvons la situation
suivante : découpage d'Etats nouveaux dans la chair vive des
nations
(le sort de la Pologne alliée, voilà le sort
projeté
de l'Europe de demain), autant de barrières douanières
que
dans "l'ordre nouveau", appauvrissement terrible des masses, la
même
inflation monétaire, les mêmes militarisme et oppression
policière
contre les peuples (Grèce, Belgique, France, etc.). Le
déplace-ment
forcé de populations et la déportation des travailleurs
sont
également prévus (Pologne, Italie et Allemagne, etc.).
Toutes ces "mesures""
alliées sont bien entendu, justifiées par le
prétexte
de la destruction du nazisme. Mais quelle victoire démocratique
est celle qui, en détruisant (provisoirement, comme en 1918)
l'impérialisme
allemand, engendre dans le monde entier les mêmes maux que
celui-ci
avait déjà produits ? L'entente des "trois" contre le
"nazisme"
ressuscite, pour tous les peuples d'Europe, le nouvel ordre
européen
de Hitler, baptisé pour la circonstance "déclaration de
l'Europe
libérée".
Mais tout comme les plans
de Hitler, les plans monstrueux des alliés doivent
échouer.
Malgré les défaites subies par la classe ouvrière,
et par conséquent par les peuples coloniaux et opprimés,
devant l'impérialisme, les exploités et les
opprimés
ont cependant encore l'exemple impérissable de la
Révolution
soviétique de 1917 qui, quel que soit le sort de celle-ci,
empêchera
l'humanité de se résigner aux plans impérialistes.
Et l'exemple révolutionnaire de 1917 sera d'autant plus vite
suivi
par les travailleurs du monde entier, que les impérialistes ne
cesseront
de les mener de catastrophe en catastrophe.
La dictature des "trois" et la
paix
En effet, la dictature
des "trois" assurera-t-elle au moins la paix du monde ? Tout d'abord,
leur
union n'existe actuellement que pour en finir avec les rivaux
impérialistes
allemands et japonais, que les "Forces Unies", d'après les
estimations
officielles alliées, ne pourront vaincre que dans un ou deux ans
! Et déjà cette union en vue d'en finir avec leurs grands
rivaux n'a été possible que sur le dos non seulement des
colonies et semi-colonies (y compris la Chine), mais aussi sur celui
des
moyennes et petites puissances capitalistes (France, Belgique,
Hollande,
etc.). En supposant que les "trois" puissent maintenir leur union
pendant
longtemps (chose impossible), le monde ne connaîtra pas la paix,
mais une lutte acharnée des peuples contre les trois grands. La
résistance de l'Europe aux plans des trois ne sera pas moins
forte
que la résistance de l'Europe à l'ordre nouveau de
Hitler.
La Grèce nous en fournit un premier exemple. Serait-ce la paix,
un monde livré aux expéditions punitives et aux coups
d'Etat
militaristes ?
Mais cette union est tellement
chancelante, que chacun des trois tient en réserve un
système
d'alliances avec des moyennes et petites puissances, système qui
en cas de conflit entre les trois, divisera automatiquement le monde en
blocs antagonistes : bloc occidental (Angleterre), union
panaméricaine
(USA), sphère d'influence russe, etc. Et la guerre
impéria-liste
déferlera à nouveau (si jamais il y a une courte
trêve)
sur le monde. Cette politique des blocs inclurait à nouveau les
impérialismes vaincus parmi les puissances mondiales, comme le
démontre
l'existence d'un Comité allemand à Moscou, formé
de
généraux de la Wehrmacht hier encore soutiens solides de
Hitler.
Le monde politique oscille
entre la dictature de deux ou trois puissances et des blocs
antagonistes,
parce que l'économie mondiale est dominée par les
capitalistes
monopoleurs qui ne peuvent se maintenir qu'en se taillant une part de
plus
en plus grande dans l'exploitation des richesses matérielles et
humaines du globe entier (marchés, pétroles,
matières
premières, colonies, etc.).
Pour une paix
véritablement démocratique
Encore plus qu'en 14-18,
cette guerre a été menée sous le couvert
idéologique
de la lutte de la "démocratie contre le fascisme". Cependant les
trois chefs de la guerre "libératrice" ont élaboré
à Yalta un projet de paix archi-impérialiste.
L'impossibilité
d'une cohabitation pacifique et fraternelle par une paix
démocratique
en régime capitaliste, s'avère ainsi
définitivement.
En 1939 les travailleurs
ont été vaincus dans leur lutte contre la guerre
impérialiste
; après tant de sacrifices consentis dans cette guerre pour les
capitalistes, ils doivent au moins gagner la paix, une paix
véritablement
démocratique.
A bas les "réparations"
qui maintiendraient pour des générations, sur le dos des
masses pauvres des pays vaincus, des charges écrasantes et dont
tout le profit irait dans les poches des capitalistes ;
A bas les déportations
de travailleurs !
A bas l'occupation étrangère
de territoires, qui engendre des conflits terribles entre les peuples
(souvenons-nous
de l'occupation de la France) ! L'occupation de l'Allemagne, loin de
démocratiser
celle-ci, ne ferait au contraire que la maintenir derrière les
chefs
fascistes.
N'oublions pas que le
nazisme (fascisme allemand) est né précisément de
la résistance au traité de Versailles, à
l'occupation
et au découpage de territoires allemands. Cette occupa-tion
perpétuerait
en outre dans tous les pays les bagnes militaires (casernes et usines
militarisées)
pour tous les travailleurs !
A bas les frontières
capitalistes, à bas les annexions !
Droit des peuples à
disposer réellement d'eux-mêmes, en premier lieu pour les
colonies et semi-colonies, y compris la séparation de leurs
oppresseurs.
Mais que les travailleurs
se souviennent que "celui qui promet aux peuples la paix
"démocratique"
sans prêcher en même temps la révolution socialiste,
celui qui nie la lutte pour un but total, la lutte dès le temps
de la guerre, celui-là dupe les prolétaires" !
(Lénine).
UNE
"INTERNATIONALE" AU SERVICE DES
MARCHANDS DE CANONS
A Londres s'est
réunie
une Conférence mondiale des Syndicats. On présente
celle-ci
comme une nouvelle force pour protéger la classe ouvrière
mondiale contre l'exploitation ; ce qui prouve, par un autre
côté,
cette vérité élémentaire, qu'à notre
époque les conditions de vie des ouvriers d'un pays ne peuvent
pas
être bonnes quand celles du pays voisin sont mauvaises.
Cependant la presse des
capitalistes, contre lesquels cette conférence est donc en
principe
dirigée, l'approuve en termes élogieux. "Quand nos
ennemis
nous louent, il faut se demander quelle faute on a fait". C'est ce
qu'il
faut donc chercher.
A la Conférence
de Londres, un représentant de la CGT, Saillant, a
déclaré
: "nous nous refusons à identifier la classe ouvrière de
n'importe quel pays avec les dictatures qui l'ont opprimée".
Cependant
cette Conférence a été intitulée par ses
participants
même comme une Conférence des "nations alliées". En
dehors de celles-ci, sept pays neutres seulement y participaient. Le
principe
de la participation des pays "ex-ennemis" (l'Italie par exemple, dont
la
classe ouvrière mène les magnifiques batailles depuis
juillet
1943) a été admis après une discussion laborieuse
; mais "si des délégations se présentent, la
commission
des mandats jugera si elles seront considérées comme
membres
de droit ou simples observateurs".
Le mode de convocation
de la Conférence de Londres, entre "nations alliées" et
jetant
l'exclusive sur les pays en guerre avec "nos" gouvernements,
dément
donc entièrement les paroles de Saillant et stigmatise cette
conférence
comme n'étant nullement une conférence des travailleurs
du
monde entier indépendamment de leurs gouvernements, mais comme
une
conférence de bureaucrates convoqués sur ordre de leur
propre
bourgeoisie et dans des buts dictés par celle-ci.
Le principal mot-d'ordre
de la Conférence a été : "faire la guerre".
Dans leur pays respectif, les bureaucrates, grâce à ce
mot-d'ordre,
aident le patronat à exploiter la classe ouvrière avec la
plus grande intensité et à faire mener la guerre de la
manière
la plus énergique, pour les intérêts du
capitalisme.
Cependant, à côté de cette unanimité
nécessaire
à la bourgeoisie de tous les pays (faire la guerre) les
bureaucrates
se sont divisés sur toutes les autres questions en fonction des
intérêts de leur propre gouvernement. Le
délégué
de la CGT, Dupuis, s'adresse pour le compte de la bourgeoisie
française
aux impérialistes alliés : "Donnez-nous des armes et des
équipements, et nous pouvons mettre en campagne un million
d'hommes".
Citrine, des Syndicats anglais, défendant le point de vue de la
bourgeoisie an-glaise, n'est pas pour l'annexion des régions
industrielles
allemandes à la France, mais pour un contrôle
"international"
(voir anglo-américain). Les plans impérialistes de
dépeçage,
de déportation de populations et de main-d'oeuvre, de
militarisation
et d'exploitation accrus ont été approuvés par les
délégués. Tous, ils sont pour
l'anéantissement
de "l'ennemi"... allemand. De même que dans tous les pays, les
ouvriers
payent les crimes de leur bourgeoisie, les bureaucrates syndicalistes
veulent
faire payer aux ouvriers allemands les crimes de la bourgeoisie
impérialiste
allemande.
Les intérêts
des ouvriers de tous les pays sont absolument identiques. Le rôle
des Syndicats serait d'organiser l'action ouvrière, de prendre
des
mesures pour qu'au moment où le danger menacerait la classe
ouvrière
d'un pays, les Syndicats des autres pays prennent sa défense,
d'entretenir
au sein de la classe ouvrière la solidarité
internationale
dans la lutte contre le capitalisme. Au lieu de cela, les
social-chauvins
en défendant les intérêts de leurs capitalistes,
spoliateurs,
rivaux, impérialistes, perpétuent pour la classe
ouvrière
son rôle de chair à canon. La politique de la bourgeoisie
a toujours été : "Si tu veux la paix (à
l'intérieur) prépare la guerre (à
l'extérieur)".
La politique
de la classe ouvrière doit être : "guerre à la
guerre",
guerre à notre propre bourgeoisie fauteur de guerre.
En échange de leur
propagande auprès des ouvriers en faveur de la bourgeoisie, les
bureaucrates réclament de celle-ci des bénéfices,
non pas pour les ouvriers, mais pour eux-mêmes : quelques
sièges
dans les conférences bourgeoises de discussion pour
l'après-guerre.
Ils continueront ainsi l'oeuvre de duperie de la classe
ouvrière,
en entretenant les illusions dans les nouvelles SDN, les nouvelles
comédies
de pacifisme, la "punition des coupables", etc. jusqu'à la
prochaine
guerre.
Les bureaucrates staliniens,
qui sont pour la dissolution de l'ancienne FSI et la création
d'une
nouvelle, où leur participation serait plus large, reprochent
à
l'ancienne Centrale de n'avoir pas su empêcher la guerre. En
effet,
en propageant devant les ouvriers les mensonges de la "lutte des
démocraties
contre le fascisme" extérieur, des bourgeoisies "pacifiques" et
des bourgeoisies guerrières, en brisant la solidarité
ouvrière
par la haine nationale, les bureaucrates de la IIe Internationale ont
permis
à la bourgeoisie de se préparer et de déclencher
la
guerre. Mais quelle autre politique ont donc menée les
staliniens,
si ce n'est exactement la même ? Qu'est devenue la IIIe
Internationale
? Elle a été dissoute et ses membres s'acoquinent
aujourd'hui
avec ceux de l'ancienne F.S.I. "qui n'a pas su empêcher la
guerre".
Et si les social-chauvins
n'ont pas su empêcher la guerre, que font-ils aujourd'hui pour
mettre
fin au carnage ? Pourquoi la Conférence de Londres n'a-t-elle
pas
lancé un appel de solidarité à la classe
ouvrière
allemande qui, en 1933, comptait plusieurs millions de militants
socialistes
et communistes ? S'il n'y avait eu maintenant qu'une chance sur cent
pour
que cet appel soit entendu, cela aurait encore valu la peine de le
lancer,
pour qu'il contribue à épargner le sang et les
souffrances
de millions d'hommes. Mais les social-chauvins sont les
représentants
vils de leur bourgeoisie qui veut, en asservissant la classe
ouvrière
allemande, as-servir les ouvriers de tous les pays.
Les Syndicats sont l'oeuvre
de la classe ouvrière à travers des dizaines
d'années
de lutte ; ils ne sont pas la propriété des bureaucrates.
Les ouvriers sauront défendre leurs syndicats en chassant de
leur
sein les bureaucrates qui s'arrogent le droit de parler en leur nom
pour
trahir leurs intérêts. C'est pourquoi aussi les ouvriers
conscients
ne reconnaîtront pas dans les bureaucrates social-chauvins
réunis
à Londres leurs porte-parole. Ils lutteront avec énergie
dans les syndicats pour que ceux-ci surmontent les tendances
contre-révolutionnaires
de la bureaucratie et servent au combat émancipateur de la
classe
ouvrière. C'est dans cette voie qu'ils jetteront les bases d'une
véritable internationale Syndicale ouvrière.
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LA
POLOGNE ENTRE LA TOMBE ET LA PRISON...
Quand en septembre 1939
Hitler attaqua la Pologne, ce fut le pacte liant celle-ci à
l'Angleterre
qui, par le jeu des alliances (Pologne-Angleterre-France)
déclencha
la deuxième guerre mondiale. "Le respect de la parole
donnée",
la "fidélité aux traités", "l'inviolabilité
des frontières polonaises", furent invoqués par les
gouvernements
de Londres et de Paris pour justifier le nouveau massacre.
Quelles étaient
ces frontières "inviolables" de la Pologne que tous les
partisans
de la liberté et de la démocratie devaient soi-disant
défendre
?
Le tracé des frontières
polonaises par les profiteurs de la première guerre mondiale,
les
capitalistes de l'Entente, firent de la Pologne le type même de
l'Etat
réactionnaire. La nation polonaise avait été
crucifiée
par l'histoire, car depuis 1772 les tsars de Moscou, les empereurs
d'Autriche
et les rois de Prusse se l'étaient trois fois partagée.
Pendant
la guerre de 14-18, tant qu'il y eut un tsar en Russie, les
alliés,
loin de songer à l'indépendance de la Pologne, devaient
au
contraire livrer à la Russie
Constantinople et les Dardanelles.
Mais
la Révolution prolétarienne victorieuse d'Octobre 17 fit
changer la politique des alliés, qui utilisèrent la
question
polonaise non pas pour libérer la Pologne mais pour en faire un
instrument contre les Soviets. C'est ainsi que la Pologne ne fut
émancipée
que pour se transformer à son tour sous la domination des
capitalistes
et des hobereaux polonais, en oppresseurs de treize millions de
Biélorussiens
arrachés à la Russie des Soviets en 1920, d'Allemands
(Dantzig)
et de minorités nationales, notamment plusieurs millions de
Juifs
qui subirent de la part des hobereaux polonais le système
d'oppression
que plus tard Hitler devait porter à la perfection.
C'est cette Pologne disparue
en 1939 par l'attaque de Hitler que veut ressusciter la clique
capitaliste
polonaise de Londres, avec l'appui des alliés. L'avance de
l'Armée
Rouge a réduit à néant ce plan.
Résolue par la bureaucratie
soviétique,
la question polonaise fut envisagée par celle-ci suivant un
système
de sécurité politique et militaire, de modèle
capitaliste.
La nouvelle Pologne fabriquée à Moscou doit
s'étendre
en territoire allemand, c'est-à-dire tracer à nouveau des
frontières dans la chair vive des nations, dresser les uns
contre
les autres Polonais et Allemands. Par ce "système" la
bureaucratie
espère non seulement écraser l'Allemagne, mais maintenir
les Polonais sous sa férule. Utilisant dans ce but le
Comité
polonais dit de Lublin, composé de canailles aussi illustres que
celles de Londres, la bureaucratie soviétique infligera à
la Pologne, au point de vue national, ce qu'elle a déjà
connu
dans le passé, tout en mainte-nant la structure capitaliste de
la
Pologne !
Pour comprendre la situation
ainsi faite à la Pologne, il suffit de rappeler que, voulant
plaider
l'entente du peuple polonais avec la Russie, Le Populaire citait les
paroles
suivantes : "Si la Russie est une prison, l'Allemagne est un tombeau".
Mais la Pologne ouvrière
et paysanne ne doit pas choisir entre la tombe et la prison. Avec les
autres
peuples opprimés, avec les exploités du monde entier, les
travailleurs polonais prendront la voie de la IVe Internationale. Car
cette
voie seule, par la révolution mondiale, mène à
l'écroulement
de l'impérialisme aussi bien allemand qu'allié, et
délivrera
l'URSS de sa bureaucratie. Dans le cadre des Etats-Unis socialistes
d'Europe
tendant une main fraternelle à l'URSS
régénérée,
la Pologne renaîtra à une vie nouvelle et libre. C'est
pourquoi
la IVe Internationale soutient le droit du peuple polonais à
disposer
de lui-même non seulement contre les impérialistes de
Berlin
et de Londres, mais aussi vis-à-vis de la bureaucratie
sovié-tique.
Une Pologne capitaliste est vouée définitivement à
l'exploitation et à l'oppression ; Vive une Pologne socialiste
soviétique,
indépendante de la bureaucratie de Moscou !
"Toute
la politique alliée depuis
l'automne 1943 donne plutôt l'impression que la révolution
interne contre le régime hitlérien leur paraîtrait
au fond extrêmement gênante. Ce qu'ils veulent -MEME S'ILS
DOIVENT LE PAYER PAR UNE PROLONGATION DE LA GUERRE DE QUELQUES MOIS-
est
l'anéantissement militaire net et incontestable des
armées
allemandes..." (Gazette de Lausanne, 14/2/45). |
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