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Prolétaires de tous les pays, unissez-vous
La Lutte de Classes
Organe de l'Union Communiste (IVe Internationale)
 
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  NUMERO SPECIAL
 6 Mars 1945 
 
 
 
AU PILORI DE L'HISTOIRE 

    Le 14 Août 1936, le monde entier, stupéfait, apprenait qu'à Moscou, les compagnons de Lénine, les dirigeants de la Révolution de 17, Zinoviev, Kamenev, Smirnov, etc..., accusés de "terrorisme" d'être des "agents de l'étranger", de "liaisons avec la Gestapo", allaient comparaître devant le collège militaire du Tribunal Suprême.  

    Ce fut le procès des Seize Fusillés. D'autres suivirent : celui de Radek-Piatakov en 1937, en 1938 celui des meilleurs généraux de l'Armée Rouge : Toukhatchevski, Iakir, Ouborévitch... En marge de ces procès, des dizaines de milliers de vieux bolcheviks, d'opposants, frappés des mêmes inculpations, disparurent sans bruit, exécutés, déportés dans les isolateurs ou aux travaux forcés.  

    Sur ces vétérans de la guerre civile, sur ces dirigeants de la Révolution et de l'Armée Rouge pesaient des charges incroyables : depuis la révolution, ils étaient à la solde du capitalisme, du fascisme ! Trotsky lui-même, le défenseur de Pétrograd, l'organisateur de l'Armée de la Révolution, déjà banni de l'U.R.S.S., était le chef de cette immense conspiration destinée à étrangler les conquêtes d'Octobre. Par l'intermédiaire de Rudolf Hess, en échange de son retour au pouvoir à l'issue d'une guerre victorieuse des nazis contre l'U.R.S.S., Trotsky cédait de larges portions de l'Ukraine et de la Russie Blanche à l'Allemagne.  

    C'est au nom de ces crimes contre le bolchevisme, contre l'Union Soviétique, contre le prolétariat du monde entier, que fut liquidée la "Vieille Garde" bolchevique.  
C'est au nom de ces crimes que Léon Trotsky fut assassiné en août 1940, au Mexique, par un agent du G.P.O.U.  

    C'est au nom de ces crimes que, chaque jour, dans tous les pays, les staliniens accusent et traquent les militants de la IVe Internationale, les trotskystes.  

    Mais, au procès de Moscou, pas une seule preuve de ces crimes monstrueux n'était fournie. Les sentences furent rendues sur la base des aveux des accusés ; mais tous les aveux vérifiables DES CETTE EPOQUE se révélèrent faux.  

    AUJOURD'HUI, l'Allemagne nazie est vaincue.  

    AUJOURD'HUI, les Alliés (y compris l'U.R.S.S.) détiennent les documents secrets retraçant l'histoire du Parti National-Socialiste, ses complicités en dehors de l'Allemagne, les plans d'agressions contre les différents pays (y compris l'U.R.S.S.), sans qu'aucun des Alliés se soit plaint qu'un seul document ait été escamoté.  

    AUJOURD'HUI, et depuis des mois, on juge à Nuremberg les personnages que les procès de Moscou représentaient comme les complices des trotskystes depuis de longues années.  

    NI L'EXAMEN DES DOCUMENTS, NI L'INTERROGATOIRE DES CHEFS HITLERIENS, N'ONT REVELE LA MOINDRE PREUVE DE LA COLLABORATION HITLERO-TROTSKYSTE. CAR IL NE POUVAIT Y AVOIR AUCUNE COLLABORATION ENTRE LES NAZIS, LES PLUS ACHARNES SOUTIENS DU REGIME CAPITALISTE, ET LES TROTSKYSTES, LES PLUS ACHARNES ENNEMIS DU REGIME CAPITALISTE.  

*   *   * 
     Mais alors, pourquoi ces procès ? 
    Avant de défendre l'Union Soviétique contre Hitler, par la guerre, les staliniens défendirent leurs privilèges bureaucratiques contre l'aile prolétarienne révolutionnaire à l'intérieur de l'U.R.S.S. Pour défendre leurs titres, leurs villas, leurs autos, leurs sabres à poignée de diamants, les bureaucrates dirigeants n'ont pas hésité à affaiblir dangereusement l'Union Soviétique, en éliminant les meilleurs généraux, et les trotskystes, les MEILLEURS DEFENSEURS DE L'ECONOMIE PLANIFIEE.  
Affaiblissement qui conduisit, A TRAVERS LE PACTE GERMANO-SOVIETIQUE, à l'invasion de 1941,  et à une série de défaites qui mirent l'U.R.S.S. jusqu'à Stalingrad, à deux doigts de sa perte.  

    Or, pour lutter contre l'aile prolétarienne de l'U.R.S.S. à laquelle on ne pouvait rien reprocher, la bureaucratie ne pouvait utiliser que l'arme des "procès en sorcellerie", de la calomnie. Comme Croizat l'a fait dernièrement contre les ouvriers rotativistes, qui menaçaient par leur action la tranquillité gouvernementale des bureaucrates ouvriers.  

    A Nuremberg, les chefs nazis, les meilleurs défenseurs et représentants du régime capitaliste pourrissant que défendent aussi les Truman, les Franco, les Churchill, ont été convaincus des pires crimes contre l'humanité entière et mis au pilori. Mais Nuremberg, en apportant la preuve de l'innocence des accusés trotskystes des "procès de Moscou", a mis aussi au pilori de l'histoire Staline et ses acolytes, comme fossoyeurs de la révolution prolétarienne mondiale qu'ils ont assassinée dans la personne de leurs chefs et salie par leurs calomnies contre-révolutionnaires.  

    Et aujourd'hui, la sécurité de l'U.R.S.S., de même que la situation des peuples du monde entier, malgré les victoires sur l'impérialisme allemand, est encore plus précaire qu'en 1936, au moment de la révolution espagnole et de la lutte victorieuse des travailleurs français contre le fascisme et le capitalisme. Les dirigeants soviétiques sont obligés, après six années de guerre mondiale, de reconnaître que la victoire des démocraties n'a mis fin ni à la guerre, ni au fascisme, ni au danger que court l'U.R.S.S. tant que subsistera le capitalisme sur les 5/6 du globe.  

    A NOUVEAU, LA REVOLUTION PROLETARIENNE MONDIALE APPARAIT COMME LE SEUL SALUT DE L'U.R.S.S. ET DES PEUPLES.  

    Au centre de cette lutte pour la révolution mondiale, lutte la IVe Internationale (trotskyste) et dans la prochaine étape, c'est elle qui ouvrira une ère nouvelle pour toute l'humanité ensanglantée et humiliée !  

 LA LUTTE DE CLASSES. 
 
 

 
 

LES CHIENS DE GARDE DU CAPITAL 

    Nous apprenons par les journaux que 32 militants trotskystes, réunis à Paris en conférence internationale, ont été arrêtés par la police.  

    Au ministère de l'Intérieur siège le "socialiste" Le Trocquer.  

    En lançant sa police contre des militants ouvriers venus légalement d'Angleterre, d'Amérique, de Suisse, de Belgique, ou résidant en France en tant que réfugiés politiques, réunis pour lutter contre la guerre qui menace de rebondir, contre l'esclavage colonial, contre l'écrasement des peuples par la misère et l'ignorance provoquées par les capitalistes, M. Le Trocquer continue la tradition du policier Chiappe et du socialiste Dormoy, son devancier au ministère de l'Intérieur, qui, en 1937, répandit du sang ouvrier à Clichy. M. Le Trocquer démontre une fois de plus que les renégats de la classe ouvrière sont les meilleurs chiens de garde des capitalistes. Leur étiquette "socialiste" sert à cacher partiellement le caractère anti-ouvrier de cette action.  

    Mais la sympathie de couches ouvrières, de plus en plus larges, va vers la IVe Internationale. Et tout ce qu'imagineront et diront les persécuteurs de la IVe Internationale contre elle, ne fera finalement que renforcer celle-ci en rendant aux masses de plus en plus évident le visage hideux des défenseurs de la misère capitaliste.  

    AU CENTIEME ANNIVERSAIRE (1948) DU MANIFESTE COMMUNISTE, LA IVe INTERNATIONALE SERA LA FORCE REVOLUTIONNAIRE DETERMINANTE SUR LA PLANETE ENTIERE.