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chronologie 1945 |
Pour
une Assemblée Constituante
souveraine! MOBILISATION
GÉNÉRALE DES TRAVAILLEURS CONTRE
LA DICTATURE MILITAIRE ET
POLICIERE, (5 octobre 1945) Travailleurs, Alger, De
Gaulle avait fait des promesses
démocratiques. Mais depuis qu'il a succédé
à Pétain, il n'a fait que continuer
le travail de son prédécesseur. Il a maintenu une
bureaucratie monstrueuse et
tous les organismes vichyssois économiques et autres, il a
reconstitué un corps
d'officiers cagoulard, une Gestapo baptisée DGER, il
protège et arme les
fascistes, tout cela pour qu'une poignée de capitalistes, de
spéculateurs et de
trafiquants puisse continuer à exploiter et à affamer le
peuple. C'est en
perpétuant un régime de pouvoir
souverain et irresponsable, que De Gaulle a pu accomplir à son
aise ce travail
en faveur des 200 familles. Jusqu'à
maintenant, il justifiait ce
régime comme n'étant que provisoire, en l'absence
d'organismes élus.
Aujourd'hui, à la faveur des élections
générales, au lieu de reconnaître le
pouvoir souverain de la future Assemblée, il y trouve au
contraire l'occasion
de réaliser un coup d'État d'apparence légal, tout
comme Pétain s'était fait
"légaliser" par un vote du Parlement en juillet 1940 En effet, que
font De Gaulle et ses
ministres? Au lieu
d'organiser directement l'élection
d'une Assemblée au scrutin démocratique (RP
intégrale avec le vote sans entrave
de tous à partir de 18 ans) - devant laquelle le pouvoir
Exécutif serait
immédiatement responsable -, par un soi-disant
référendum, ils demandent aux
électeurs d'accorder au gouvernement une irresponsabilité
« temporaire et
limitée » pour « assurer la
continuité gouvernementale »; ILS
DEMANDENT EN FAIT LA PROLONGATION LÉGALE DU PÉTAINISME
ACTUEL. Or, du point de
vue de la démocratie, le
maintien d'un gouvernement irresponsable devant les
députés élus est illégal,
même si cette irresponsabilité est sanctionnée par
un vote du peuple. Car cela
reviendrait à abolir
"démocratiquement" la démocratie. Ce n'est pas autrement
qu'ont
procédé les Daladier et les Pétain à l'aide
du Parlement, les Bonaparte et les
Hitler en s'adressant au peuple. Mais le coup
d'État "légal" de
De Gaulle ne s'arrête pas là. Par
l'institution d'un scrutin électoral
réactionnaire, il réduit un vote ouvrier à la
moitié de la valeur d'un vote
rural, diminuant ainsi fortement le nombre des députés
des centres industriels;
à leur place il fait nommer par une poignée de colons de
"l'Empire"
100 députés fascistes. De cette
façon, quel que soit le résultat
du référendum, par des élections carrément
falsifiées, De Gaulle s'assure dans
la future Assemblée, à l'encontre de l'opinion de
l'écrasante majorité des
travailleurs, une représentation réactionnaire
destinée à couvrir légalement
les agissements de la bureaucratie, de la police, des bandes fascistes
et de
tous les autres instruments extra-parlementaires aux mains de la
bourgeoisie. Travailleurs, Seule
l'Assemblée Constituante Souveraine
est conforme aux promesses démocratiques de De Gaulle. Si De
Gaulle refuse
d'accomplir ces promesses, c'est qu'il est décidé d'aller
jusqu'au bout dans la
voie de l'écrasement des classes pauvres. Sa volonté de
dictature met en jeu
non seulement le sort du mouvement ouvrier, mais aussi celui de la paix
et de
la guerre. Car à l'abri de la "paix sociale" et du "gouvernement
stable" de De Gaulle, la bourgeoisie veut utiliser les forces vives du
pays pour les pires aventures de brigandage colonial et de combinaisons
impérialistes. C'est pourquoi,
au complot de De Gaulle
les travailleurs doivent répondre par les décisions
suivantes: 1/ Boycottage
du référendum pétainiste,
comme étant illégal. Quelque soit le résultat de
ce référendum, la nouvelle
Assemblée doit être une Assemblée constituante
souveraine. 2/ Les 100
députés fascistes élus par les
colons ne doivent pas avoir accès à l'Assemblée. 3/ Les
sièges des députés doivent être
répartis suivant la RP intégrale, c'est-à-dire
qu'une voix ouvrière vaille au
moins une voix rurale. 4/ Le retour
à la responsabilité
gouvernementale doit s'accompagner des revendications suivantes: L'abolition de
toute restriction pour les
ouvriers aux droits de presse, d'association, de réunion, de
grève et
d'armement; L'échelle
mobile des salaires et des
heures de travail; À
travail égal, salaire égal; L'institution
du contrôle ouvrier sur la
production; L'expropriation
des monopoleurs capitalistes
et des grande banques. Travailleurs, Pour imposer
ces décisions, sans
lesquelles la bourgeoisie marchera sur nos os, notre seule arme c'est
la
PRÉPARATION DE LA GRÈVE GÉNÉRALE comme en
Juin 1936. Tous les
Partis, y compris les chefs du
Parti socialiste, marchent derriŠre De Gaulle, champion des 200
familles. Quant aux chefs
du Parti
"Communiste" Français, ils vous invitent à
répondre sur le papier
non" à De Gaulle, mais pour eux-mêmes ils
préfèrent rester dans son
gouvernement et collaborer avec lui. Cependant le
moment est venu pour les
classes travailleuses de se défendre contre leurs exploiteurs.
Depuis des
années, les promesses et l'attente n'ont fait qu'aggraver la
situation. Car il
n'y a qu'un moyen de faire reculer la bourgeoisie, c'est la peur que
lui
inspire l'action décidée des masses populaires. Que tous les
ouvriers, communistes,
socialistes et de toute autre tendance, dévoués à
leur classe et soucieux de
l'avenir, prennent contact entre eux dans leurs usines ou leurs
quartiers pour
tomber d'accord sur l'action à entreprendre; Qu'ils
préparent l'élection de Comités
d'usine et de quartier pour diriger la lutte; Qu'ils
constituent des milices ouvrières
pour protéger la classe ouvrière des attaques fascistes
et des briseurs de
grève. POUR
RÉPONDRE AU COUP D'ÉTAT DE DE GAULLE,
MOBILISATION GÉNÉRALE DES TRAVAILLEURS POUR
PRÉPARER LA GRÈVE GÉNÉRALE CONTRE
LA DICTATURE MILITAIRE ET POLICIÈRE. 5 Octobre 1945 UNION
COMMUNISTE (IVe Internationale)
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