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chronologie 1946 |
N°69 Hebdomadaire (B.I.) |
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2 Octobree
1946
Le N°: 3 francs |
QUI
TIENT LA
QUEUE DE LA POELE ?
Satisfaite
pour le moment des résultats constitutionnels
anti-démocratiques
qu'elle a obtenus en utilisant la concurrence des partis de gauche et
de
droite, tous empressés à la servir, la bourgeoisie veut
maintenant
les faire accepter par le peuple. Et alors qu'avant l'adoption du
projet
complet de Constitution elle menait une agitation fébrile contre
le "Gouvernement d'Assemblée", la "dictature des partis" et les
dangers de "l'anarchie", aujourd'hui, nous entendons un langage tout
nouveau.
Blum, revenu des "angoisses" que lui provoquait De Gaulle le 19 septembre, parle d'apaisement, de retour à la raison du Général ; Roure, le gaulliste du Monde, propose des fêtes en l'honneur de la Constitution (Monde du 28-9) et Combat qui prêchait l'abstention, Combat qui "de la Résistance" veut aller "à la Révolution", choisit comme moyen la résignation. La bourgeoisie a tout intérêt à prêcher le calme et la résignation, puisqu'on n'a le choix, au prochain référendum, qu'entre le tripartisme et De Gaulle : se résigner au "oui" ou au "non", c'est se résigner à l'inflation, à la ruine, à l'incertitude du lendemain, à la faim, en un mot, à l'oppression de l'Etat bourgeois. C'est choisir entre le daladiérisme et le pétainisme. A L'Humanité, l'on prêche aussi la résignation. Les Duclos font front unique avec les Frenay . Mais à L'Humanité l'on rappelle qu'on est démocrate, partisans d'une Assemblée unique, contre le système réactionnaire des deux Chambres. Mais, leur résignation, ils la mettent une fois de plus sur le dos de la "volonté populaire" : le 5 mai, le peuple n'a-t-il pas refusé la Constitution présentée par le P.S. et le P.C.F. qui prévoyait une seule Chambre ? N'y-a-t-il pas eu une majorité de "non" répondant à l'appel des partisans de deux et même plusieurs Chambres ? Mais, est-ce la véritable volonté des masses travailleuses qui se manifeste dans des élections contrôlées par la bourgeoisie ? Aux élections du 21 octobre 1945, c'est une majorité écrasante qui s'est prononcée pour une seule Chambre. Cette "inconséquence" de la "volonté populaire", telle qu'elle s'exprime dans le suffrage universel contrôlé par la bourgeoisie, provoque le mépris des politiciens pour le peuple, et la bourgeoisie se vante de pouvoir retourner l'opinion publique "comme une crêpe". Mais cela est dû au fait que c'est elle qui tient la queue de la poêle. Le noeud de la question est bien là. Un référendum ne peut pas être démocratique si le pouvoir qui l'organise est un pouvoir ennemi des masses travailleuses. En Grèce, où l'Etat bourgeois a d'abord réussi à écraser par la guerre civile la classe ou-vrière, le référendum a forcément amené le retour de la monarchie. En Yougoslavie, où Tito avait réduit à l'impuissance l'ancien Etat monarchique, le référendum n'a fait que sanctionner son régime. En Italie, où la bourgeoisie n'a pas réussi à écraser les travailleurs dans une lutte ouverte comme en Grèce, mais où les travailleurs non plus n'ont pas pu entamer l'Etat bureaucratico-militaire de la monarchie, le référendum a donné une légère majorité à la République : mais cela n'a amené aucun changement démocratique de l'Etat italien, de ses institutions, dans ses rapports avec le peuple ; cela n'a nullement rapproché le pouvoir du peuple. La "République" italienne n'est pas une République démocratique, mais une "monarchie sans roi", comme l'était, en 1875, la IIIe République en France, créée par une Assemblée Constituante monarchiste. Tout le système est resté intact, sauf que le monarque s'appelle maintenant Président de la République. Et le premier Président de la République italienne est un royaliste déclaré... Donc, le premier objectif est de créer un pouvoir ami du peuple, détruire la haute bureaucratie, abolir les privilèges de la caste des officiers incontrôlés, remplacer la police aux mains de la bourgeoisie par des gardes ouvrières, réaliser l'armement du peuple travailleur qui se trouve désarmé devant les entreprises de la bourgeoisie contre lui (complot Daladier, complot Pétain, complot De Gaulle) et à qui l'on ne donne des armes qui pour mourir pour les capitalistes sur les champs de bataille. Il faut créer un gouvernement démocratique appuyé sur les masses travailleuses en lutte pour la démocratisation du pays, par la destruction des privilèges capitalistes et de l'Etat bourgeois. Seul, un gouvernement appuyé sur les masses travailleuses en lutte consacrera, par une constitution démocratique, les conquêtes des classes laborieuses sur les classes riches, et personne d'autre. C'est pourquoi les travailleurs, au prochain référendum, manifesteront leur volonté de ne pas se résigner à la misère capitaliste et inscriront sur leur bulletin "GOUVERNEMENT OUVRIER ET PAYSAN".
A la suite de notre "Appel" pour une Commission dans le but de
retrouver
les assassins de notre camarade Mathieu, publié dans la Lutte
n°67, c'est du côté des ouvriers que nous est
parvenu,
comme nous nous y attendions, le premier écho. Des
ouvrières
ont été profondément touchées qu'un pareil
crime ait pu être commis et rester impuni. "Que pouvons-nous
faire
?" nous demandent-elles.
Vous pouvez, camarades, en cette matière comme dans toutes les autres, infiniment plus que tout le monde, plus que toutes les justices, plus que toutes les Commissions et toutes les personnalités qui ne daignent s'occuper d'une cause juste que si, déjà, l'intérêt et l'indignation du peuple se sont manifestés. Et de fait, jusqu'à maintenant, aucun groupement, aucune personnalité officielle ne s'est empressée de nous donner son appui. Mais, d'une façon ou d'une autre, c'est, avant tout, vous qui pouvez agir. Car de pareils faits ne pourront plus se produire si, devant votre attitude, leurs auteurs comprennent que leurs crimes se retourneront immédiatement contre eux. L'expérience a déjà montré que s'ils se heurtent à la vigilance et à la riposte des ouvriers, ils reculent. C'est la possibilité qu'ils ont eu, jusqu'à présent, de calomnier impunément les militants révolutionnaires, c'est le manque de réaction contre leurs méthodes de gangstérisme au sein du mouvement ouvrier, qui leur ont laissé les mains libres. Seule, la classe ouvrière, qui réprouve ces méthodes, peut les empêcher. La bourgeoisie fait grand cas des trahisons des dirigeants ouvriers qui passent à son service ; elle raille la classe ouvrière dont certains chefs indignes passent dans son camp. Cependant, un nombre bien plus grand de militants ouvriers, de gens du peuple, restent fidèles à leur tâche, dévoués jusqu'au bout à la cause ouvrière. Ce n'est pas de dirigeants dévoués que manque la classe ouvrière. Mais la bourgeoisie, avec la complicité des transfuges du camp ouvrier, ne réussit que trop souvent à les supprimer, à les réduire au silence par la calomnie et la persécution. Pour faire échec à la bourgeoisie, notre union et notre vigilance sauront déjouer les complots des calomniateurs et des gangsters au service de la bourgeoisie.
Nous n'avons toujours pas reçu de réponse à notre
demande d'attribution de papier ; la parution nous est ainsi rendue
plus
coûteuse. La haute bureaucratie au service des riches est
là
pour opposer toute son inertie et tous les prétextes aux
organisations
et aux journaux publiés dans l'intérêt des
exploités
; elle est là pour protéger et faire prospérer une
presse pourrie, une masse de centaines de journaux capitalistes et
réactionnaires.
C'est pour cela que nous ne pouvons espérer avoir cette
autorisation
que dans la mesure où les camarades nous soutiendront
suffisamment,
pour que ces messieurs voient que leur obstruction ne nous
empêche
nullement de vivre, de nous développer. Alors seulement, ils
deviendront
des "démocrates" et nous accorderont ce que les travailleurs
nous
auront déjà conquis par leur solidarité : ils se
décideront
à donner leur autorisation s'ils se convainquent que leurs
retards
ne parviendront pas à être un obstacle sérieux
à
notre parution.
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Les
"paroles de paix" de Wallace, Staline, Eden, font encore l'objet des
commentaires de la propagande officielle ; mais déjà
le véritable sens de
ces paroles se fait entendre dans les événements
sanglants de Grèce. Pour
restaurer un roi et soutenir un gouvernement à sa
dévotion, l'Etat-major
anglais fait intervenir ses troupes et renforce dans cette
région sa flotte de
guerre. La
réalité donne le
démenti à la propagande intérieure de Staline,
selon laquelle
"l'encerclement capitaliste de l'U.R.S.S. n'est pas possible", et qui
exprime sa "conviction des possibilités d'une coopération
pacifique entre
le capitalisme et l'U.R.S.S." Car si ce n'est pas de l'encerclement de
l'U.R.S.S. qu'il s'agit, pourquoi les conflits de Grèce, des
Dardanelles, de
Trieste, d'Iran, de Chine, etc. ? Si c'est d'une
coopération pacifique
qu'il est question, pourquoi la "diplomatie armée", les
interventions
et les expéditions militaires, la recherche de points d'appui et
de bases
stratégiques ? Pour
justifier les
souffrances infligées aux peuples, pour motiver la politique de
brigandage et
d'oppression, en si flagrant contraste avec leurs affirmations
"démocratiques" et "pacifiques", les dirigeants
impérialistes défendent cette politique comme la nouvelle
conception même de la
"sécurité internationale" : c'est soi-disant la
"politique
de fermeté pour éviter la guerre", la politique de force
pour tenir en
respect l'adversaire. Mais si,
à l'usage
intérieur, cette politique peut encore tromper les peuples et
leur faire
supporter le fardeau des dépenses de guerre, dans les rapports
internationaux
elle ne fait qu'aggraver les causes de guerre. La politique
d'oppression
des peuples et la résistance qu'elle suscite, les
expéditions militaires pour
maintenir les colonies sous le joug, la course aux armements et la
recherche
des "sphères d'influence", c'est là un état cent
fois plus près de la
vraie guerre impérialiste que de la paix. * * * Pour
sauvegarder en
Méditerranée et dans le Moyen-Orient les positions de
l'impérialisme anglais, le
gouvernement travailliste d'Attlee en 1946, comme en 1944 le
gouvernement
conservateur de Churchill, mène la guerre contre le peuple grec,
hier
"allié" et qui a tant souffert pour la "cause commune". L'Humanité
s'indigne : l'Angleterre, dit-elle, va jusqu'à restaurer en
Grèce un roi
d'origine allemande, Georges de Glucksburg. Mais n'y a-t-il pas, en
Roumanie,
un roi Michel de Hohenzollern ? Cependant,
l'E.A.M.,
organisation stalinienne grecque, vient de publier les conditions de
paix
qu'elle pose au gouvernement Tsaldaris ; il n'y est pas
question de
l'abolition de la monarchie. Les chefs staliniens demandent
seulement
l'élargissement du gouvernement pour y inclure l'E.A.M., et une
"politique
également amicale envers tous les alliés". Ce qui est
donc en jeu pour
eux, ce n'est pas la démocratie pour le peuple, mais
"l'équilibre des
forces". Ce qui leur est essentiel, ce n'est pas l'abolition de la
dictature de Tsaldaris, mais la sauvegarde de l'influence stalinienne
dans le
gouvernement. En Grèce, comme dans tous les pays, la
bureaucratie stalinienne
utilise le mouvement ouvrier en faveur de sa propre politique et le
détourne de
ses véritables tâches. * * * |
Churchill remplaçait
Hitler Vivent les travailleurs
grecs défenseurs de la cause prolétarienne !
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A la suite d'un
article sur Citroën (dans le N°
65
de la Lutte), un correspondant qui
signe B.L. nous a fait l'objection suivante (L. de Cl. N° 66) :
"...Vous nous laissez entendre que la maison Citroën peut payer
l'augmentation de ses ouvriers, parce qu'elle a fait des
bénéfices. Mais,
alors, là où la direction prétend avoir fait des
pertes, les travailleurs
seraient-ils donc obligés de continuer à s'escrimer avec
des salaires de
famine ? Les ouvriers n'ont pas à prendre en
considération de tels
arguments. Il est toujours facile à nos exploiteurs, dans le
système
capitaliste, de présenter des bilans déficitaires. Et ils
voudraient que ce
soient nos femmes et nos enfants qui supportent les conséquences
de leur
gabegie."
Il est évident que
nous n'avons pas à tenir compte des arguments patronaux.
L'exemple que nous
donne le camarade de l'usine Thomson (où les ouvriers ont
arraché 1.000 francs
en faisant irruption dans le bureau de la Direction) prouve que la
Direction
patronale avait besoin qu'on lui force la main. Mais même si,
livres de comptes
en main, elle avait prouvé ses "pertes", des milliers d'ouvriers
qui
doivent faire vivre leurs familles ne peuvent pas tenir compte du bilan
d'un
patron devenu victime du système de production de sa propre
classe ; ils
ne peuvent pas mettre en balance le sort d'un individu vivant en
exploiteur et
en parasite, avec le sort de milliers d'autres qui vivent de leur
travail,
utiles à toute la société.
Mais d'autre part, il
est extrêmement important pour les ouvriers d'exiger l'ouverture
des livres de
compte, parce que ce contrôle exercé sur tous les
capitalistes, découvrirait
les liaisons des capitalistes entre eux et leurs combinaisons avec les
banques
en France, dans les colonies, à l'étranger, la
spéculation qui est à la base de
ces relations, les plans de production dirigés contre
l'intérêt du consommateur
et dont l'unique but est le profit capitaliste, la politique du
stockage pour
faire monter les prix, les gains camouflés en "frais
généraux",
investissements, etc. Si quelques capitalistes isolés sont en
difficulté, les
gros capitalistes qui dominent toute l'économie pillent les
masses et le pays.
Le contrôle découvrirait donc que loin d'être "en
difficulté",
ceux-ci encaissent des bénéfices d'autant plus fabuleux
que la misère des
masses est plus grande.
Mais cette question du
contrôle et de l'ouverture des livres de compte est d'autant plus
importante,
qu'actuellement il ne s'agit pas seulement d'une question de salaires.
Les
capitalistes essaient d'étouffer la classe ouvrière en la
rendant responsable
de l'inflation, pour la contraindre de ne plus revendiquer. Le
contrôle ouvrier
peut donc seul mettre la vérité à la portée
de toutes les couches
travailleuses, et leur montrer que l'inflation n'est pas due aux
salaires, mais
au pillage et à la spéculation capitalistes. Le
contrôle montrerait la
véritable situation des salaires et leur part dans les prix.
Pour cela, il faut
des révélations imposées par les ouvriers dans
chaque secteur, chaque usine.
Cette tâche, nous ne
pouvons pas laisser aux "officiels". Car nous avons vu, par exemple, L'Humanité
dénoncer, à l'occasion, la politique de pillage des
capitalistes et les causes
véritables de l'inflation (budget de guerre,
spéculation) ; mais quand
Duclos a eu l'intérêt "gouvernemental" de serrer la main
à Bidault,
il a repris à la Chambre, contre les revendications des
fonctionnaires, le même
prétexte que les capitalistes : "nous devons tenir compte
du danger
d'inflation" ; alors que le salaire des fonctionnaires, des
véritables, et non de la haute bureaucratie parasitaire, est la
rétribution
d'un travail indispensable au fonctionnement de la
société et ne provoque pas
l'inflation, dont la cause est dans le budget de guerre, la hausse des
prix
organisée par le patronat, etc...
Aujourd'hui, à
nouveau, L'Humanité dénonce l'offensive de hausse
des prix du patronat,
basée uniquement sur la spéculation, et non sur
l'augmentation des salaires.
Les délégués de la C.G.T. qui siègent dans
les diverses Commissions avec les
patrons n'y ont aucun pouvoir et ne font que "protester". Ils se
plaignent, par exemple, que les capitalistes ne déclarent pas
leurs stocks
anciens de matières premières et fassent porter les
majorations nouvelles sur
ces stocks !
De même que dans une
grève pour arracher une augmentation de salaires, c'est
seulement la pression
de la classe ouvrière sur les capitalistes qui peut aussi les
démasquer, les
obliger de déclarer les stocks, etc... Seuls les ouvriers
peuvent veiller en
permanence sur leurs intérêts, et non pas les politiciens
pourris au service de
la bourgeoisie. Seule, la classe ouvrière peut porter atteinte
au droit divin
du patronat.
Il ne s'agit pas là
d'une tâche irréalisable. Si les bureaucrates ouvriers s'y
opposent, c'est
seulement comme ils s'opposent en général à toute
mesure de mobilisation
indépendante des masses ouvrières ; on n'a jamais vu
ces gens prendre
l'initiative d'une action ouvrière hardie. Pour la
première fois, en juin 36,
pour forcer la main à un patronat puissamment organisé,
c'est la classe
ouvrière elle-même qui prit l'initiative des grèves
avec occupation, qui
constituent une atteinte aux droits de la propriété
capitaliste. Il faut
aujourd'hui propager l'idée du droit qu'ont les ouvriers de
connaître autant
que les capitalistes les "secrets" qui concernent la production et
les affaires économiques. Car il faut donner à la lutte
de la classe ouvrière
des objectifs qui lui permettent de parer à toutes les attaques,
directes ou
camouflées, de la bourgeoisie et de l'empêcher de
reprendre aussitôt d'une main
ce que notre action l'avait obligée de lâcher de l'autre.
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Chez
Gnome-et-Rhone A Kellermann,
mouvement dû au
mécontentement
Malgré leur classification, qui est la
même que celle d'ouvriers d'autres services, ceux de la
Mécanique générale
avaient un salaire inférieur. Décidés à
mettre fin à cette injustice et
agissant avec ensemble, 10 compagnons de ce service ont demandé
à être, ou
mutés ou réajustés, menaçant la direction,
s'ils n'avaient pas satisfaction, de
quitter collectivement l'usine. Comme à chaque fois que
nous menons
notre lette avec ensemble, ces camarades vont obtenir l'augmentation,
la
direction s'étant inclinée.
A l'outillage, des compagnons avaient
demandé au délégué de les introduire
auprès du chef de service pour être
classés P.3. Devant le refus du délégué,
ils y sont allés eux-mêmes. Le chef de
service a pris note de leur demande et les a prié d'attendre.
Depuis que la catégorie P.3 existe, la
solution de lutte contre la vie chère pour beaucoup d'ouvriers
est de monter de
catégorie et ainsi de gagner plus. C'est l'arbre qui cache la
forêt, car si
nous voulons avoir un pouvoir d'achat plus grand, nous devons lutter
sur notre
terrain et non sur celui du patron. Demander à changer de
catégorie, c'est être
sur son terrain, la direction pouvant toujours prétexter que
nous n'avons pas
la valeur voulue, même si elle existe. Lutter pour l'augmentation
de notre
catégorie et appeler les autres catégories à nous
appuyer, c'est lutter sur notre
terrain. La solution momentanée pour nous n'est pas d'aspirer
à un changement
de catégorie, mais de lutter pour une augmentation de nos
salaires et pour la
suppression des trop nombreuses catégories qui nous divisent. ANDRE |