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chronologie 1947 |
ENTREVUE DU
COMITE CENTRAL DU PCI AVEC LES
DELEGUES DE L'UNION COMMUNISTE 9 mars 1947 CRAIPEAU[1]. Nous vous avons appelé
pour avoir une bonne fois pour toutes
avec vous des explications précises sur le problème
posé et par le Comité
exécutif de l'Internationale et par notre Comité Central
sur l'unification de
nos organisations. Je ne veux pas introduire la discussion autrement
qu'en vous
demandant combien de temps vous avez besoin pour exprimer votre opinion
ou
votre réponse aux propositions que nous vous avons faites. En
suite de quoi,
les camarades du Comité Central vous poseront les questions
qu'ils auront à
poser pour l'éclaircissement des débats. LA CAMARADE DE L'UC. Nous n'avons beaucoup de choses
à dire aujourd'hui. On a reçu
la lettre assez tard. De toute façon, la lettre que vous nous
avez envoyée est
une réponse en principe a une que nous vous avons
adressée, il y a quelques
temps, qui, en réalité, ne reçoit pas de
réponse. Nous demandons d'abord si
vous entendez donner une réponse à cette lettre à
laquelle vous répondez sans
répondre. Je veux vous rappeler cette lettre qui demandait un
démenti à la
"mise en garde".qui avait été publiée dans La
Vérité, fin
décembre dernier. Voilà la première question.
À cette question-là, vous ne nous
répondez pas dans la lettre que nous avons reçue. Nous
vous avons écrit quels
contacts politiques entre nos organisations étaient
désormais possibles. Si la
mise en garde d'était pas démentie officiellement dans La
Vérité, maintenant,
si vous voulez savoir pourquoi nous demandons un démenti de
cette mise en
garde, il faudrait donner des explications. Mais je crois que c'est une
chose
qui va de soi. Nous demandons le démenti. Nous disons que cette mise en
garde nous apparaît comme un procédé
de style Guépéou. Il s'agit de savoir si vous entendez
mener une politique de
duplicité qui consiste à discuter d'entre nous, y compris
d'unification, et,
vis-à-vis des ouvriers, dans votre presse, à nous
considérer comme des gens qui
n'ont rien de commun avec vous. Si c'est une politique de
duplicité volontaire,
il est évident que vous ne pouvez pas démentir. Nous
avons écrit, à la suite
d'autres entreprises et d'autres procédés de même
style, que c'était une
attitude de duplicité. Nous pourrions dire que les staliniens
sont les champions
de l'unité même à coups de matraques. MARCOUX.[2] Il me semble qu'on n'est pas
prêt d'arriver à quelque chose de
concret ainsi. Il y a un fait très précis, c'est que le
journal Luttes de
classes [sic] s'intitule trotskyste, il n'y a de trotskyste que la
section
reconnue par l'Internationale. Je ne pense pas qu'il faille faire comme
vous le
faites une assimilation entre notre politique et la politique
stalinienne. Nous
voulons faire l'unité avec vous. Vous vous dites trotskystes,
nous le sommes
aussi. Il y a la perspective d'un Congrès mondial de la
IVème Internationale.
Je ne comprends pas pourquoi on obscurcit l'histoire. La mise en garde
est très
simple et très claire. Notre organisation est la section
française de la IV ème
Internationale. Or, vous faites paraître un journal qui
s'intitule trotskyste
et IVème Internationale. Vous ôtez "Quatrième
Internationale" et vous
laissez "trotskyste". Là-dessus, on propose l'unité des
deux organisations.
La camarade n'a pas donné de réponse. CRAIPEAU. Il n'est pas inutile de
prolonger la discussion sur ce plan.
Sans préjuger des discussions du Comité Central, nous
pouvons dire aux
camarades un certain nombre de choses très précises. La
première sur le fond de
cette mise en garde. Il est clair que notre camarade Marcoux a raison.
Cette
mise en garde disait simplement une chose précise aux camarades
qui reçoivent
un journal de la 4ème Internationale, c'est que les positions
dans ce journal
ne sont pas celles de la 4ème Internationale et sa section
française. Pour moi,
j'ai regretté cette mise en garde parce qu'elle paraissait
inamicale. Je me permets de dire aux
camarades de l'Union Communiste
qu'ils nous., semblent poser le problème d'une façon plus
étroite que tout ce
que nous pouvions imaginer. Si nous voulons faire l'unification, il n'y
a pas
impossibilité de mettre les choses au point sur la "mise en
garde",
mais, c'est voir le problème de la façon la plus
étroite. Quelle est votre attitude
à l'égard de l'organisation internationale? Quelle
possibilité de présence voyez-vous
de nos militants et des nôtres [sic] dans une même
organisation? Nous
demandons aux camarades de répondre à cela politiquement
et
organisationnellement. GEOFFROY[3]
Nous n'avons pas reçu une
lettre spéciale de l'Union Communiste
au sujet de la mise en garde. Peut-être cette lettre s'est-elle
perdue, mais
nous n'avons pas reçu de lettre sur cette question. Nous avons
reçu seulement
assez récemment une lettre sur un autre sujet où il
était aussi question de la
mise en garde et qui faisait allusion à des incidents qui
auraient eu lieu
entre vendeurs de La Vérité et de Luttes de
classes [sic] à
Belleville et place d'Italie. Nous ne cherchons pas à provoquer
des incidents.
Nous sommes partisans de l'unification au sein d'une même
section. La direction
de la région parisienne dit qu'il n'y a rien eu de
spécial aux lieux signalés
par l'Union Communiste. Nous sommes prêts à ouvrir la
discussion là-dessus.
Mais nous posons aux camarades une question précise: le
Congrès mondial de la
4ème Internationale va se réunir. Je pense que vous
demanderez la participation
au Congrès mondial. Or, le Comité Exécutif a
statué sur la participation en
disant que dans tous les pays où existe une section reconnue de
la 4ème
Internationale, ceux qui veulent participer doivent s'unifier avec la
section.
C'est à cette question que nous attendons une réponse.
Comment envisagez-vous
votre participation au Congrès mondial? Est-ce que vous voulez
faire
l'unification? Comment est-ce que vous pensez que se posent les
questions
politique et de forme? FRANK.[4] L'été dernier, le
Secrétariat International a tenté quelque
chose en vue de l'unification. Nous avons vu une lettre de la part de
ces
camarades où ils voulaient une commission d'enquête
préalable. Lorsque j'ai
demandé sur quoi, il a été impossible de savoir
sur quel problème. Nous avons
écrit aux camarades une lettre à laquelle nous n'avons
pas reçu de réponse. .. LA CAMARADE DE L'UC. Au sujet de l'unification, nous
avons déjà répondu. Nous avons
eu des entrevues avec des camarades. Pour nous, il ne se pose pas
effectivement
de question d'unification. Nous n'éludons pas, nous avons
répondu. Il n 'y a
rien jusqu'à présent qui nous ait mené dans la
voie de l'unification. Nous ne
comprenons pas sur quelle base peut se mener une discussion quand les
organisations
existent de telle façon. On ne peut pas dans une
assemblée du Comité Central et
ailleurs faire le procès de ce comportement en détail,
c'est pourquoi nous
demandons la commission d'enquête. Elle devenait effectivement
inutile quand, au
moment où on nous dit "nous ne voyons pas
d'inconvénients",
paraissait la mise en garde de caractère de provocation
policière. Nous avons
été les seuls à nous délimiter et à
critiquer votre politique. Ce qui nous a
même valu le surnom de "poisson-pilote". Nous ne cherchons pas
à nous
confondre, mais à nous délimiter. Tout le monde, comme
cela, peut semer la
confusion. Sur le sujet de l'unification effective, nous avons
répondu assez
clairement qu'il n'y a pas pour nous de problème d'unification.
On n'est pas
contre n'importe quelle unification. Je répète que,
jusqu'à maintenant, avec ou
sans question d'unification entre organisations qui ont quelque chose
de commun
(si l'on a quelque chose de commun, car selon la "mise en garde",
"il n'y a rien de commun. ") On aurait dû être,
jusqu'à présent des
frères de combat. Jusqu'à présent, les camarades
du Parti Communiste
Internationaliste sont apparus vis-à-vis de nous comme des
adversaires, et même
des ennemis. C'est de la duplicité. Pour savoir ce qu'il en est
au juste, nous
demandons au Comité Central s'il désapprouve le
procédé de La Vérité, eh
bien, qu'il exige le démenti. LAMBERT[5]. Quelles sont les conditions de
l'unité possible? Quelles sont
les propositions des camarades de Luttes de classes [sic] actuellement
en vue d'une unification possible? LA CAMARADE DE L'UC. Nous n'avons pas de conditions
d'unification. Rien jusqu'à
présent ne nous a mené dans la voie de l'unification. LE CAMARADE DE L'UC. On ne peut parler d'unification
que sur la base de rapports sains
entre organisations et nous estimons que ces rapports ne sont pas
sains. Nous
avons demandé une commission d'enquête. Quand on nous
répond on publie
l'annonce dans La Vérité et nous avons
cessé toute relation avec le
Parti Communiste Internationaliste tant qu'elle ne sera pas démentie
publiquement.
Le démenti d'abord, après les rapports politiques
viendront. BEAUFRÈRE.[6] Il me semble que ce soit une
question d'atmosphère plus qu'une
question politique. Est-ce que pour créer cette
atmosphère de camarades de
combat, ils ne penseraient pas qu'il ne penserait pas qu'il soit utile
de faire
des réunions communes à la base de cellule à
cellule, ou bien, même pour créer
une atmosphère encore meilleure, sur le plan d'assemblées
générales, les camarades
de Luttes de classes [sic] pouvant venir dans une
assemblée régionale du
Parti Communiste Internationaliste et réciproquement? MARIN[7]
La camarade a parlé de
provocation policière. Pour nous, cela
veut dire faire tomber la"répression policière sur les
camarades. Est-ce
que vous croyez que le texte de La Vérité réponde
à ce sens de
provocation policière? SOUDRAN[8]
. La question se pose de cette
façon, il y a un congrès en
préparation de la 4ème Internationale. La question
d'unification se pose dans
les faits par la similitude d'un certain nombre de mots d'ordre et
parce que
vous vous réclamez de la Quatrième Internationale, et
aussi du fait qu'il y a
un Congrès mondial de l'Internationale. Vous avez deux
réponses possibles: ou
bien vous dites: démentez la mise en garde ou nous allons nous
coucher ou bien
vous dites: la question de l'unification se pose comme un
problème politique.
Vous voudriez bien vous cacher derrière l'obligation du
démenti pour ne rien
entreprendre dans le sens de l'unification révolutionnaire. GEOFFROY. Les camarades de l'Union
Communiste posent des questions
d'ordre formel. S'ils pensent que les problèmes se posent de
cette manière et
s'ils pensent que nous avons des moeurs malsaines, je ne suis pas
contre
d'envisager un certain nombre de choses précises. Il y a la
possibilité de
faire paraître dans La Vérité quelque
chose qui mise que nous n'avons
pas voulu mettre en garde contre une politique malhonnête, mais
nous ne
pourrons pas démentir que votre organisation n'est pas la
nôtre. Il faut nous répondre
sur ces questions. Tous les problèmes formels peuvent être
déblayés. Je vous ai
demandé de préciser sur quels faits il faut
enquêter, comment sera composée la
commission d'enquête. Il faudra aller un peu plus loin et nous
dire: "si
vous n'avez pas mis en doute l'honnêteté de l'organisation
Union Communiste,
nous pouvons vous donner une réponse sur le problème le
plus important - le
problème politique." Est-ce que vous êtes oui ou non
partisans de votre
entrée dans l'Internationale? Où est-ce que vous estimez
que l'Internationale
toute entière est malsaine? Si vous ne jugez pas que oui,
comment déblayer
toutes les questions de forme qui sont posées par vous dans nos
deux
organisations? Comment se pose pour vous la question de l'unification? À quelles conditions
croyez-vous qu'il est possible d'engager
sérieusement des pourparlers pour l'unification? MARCOUX. La camarade a dit que
c'était une question de comportement,
d'où nécessité de rapports sains, d'où
commission d'enquête. Pour la question
du comportement, vous dites: vous avez publié une mise en garde
contre nous.
Nous sommes quand même deux organisations différentes.
Nous sommes
organisationnellement en droit de prendre certaines mesures.
Là-dessus, voyons
comment s'est posée la question de la fusion entre Parti
Communiste
Internationaliste [sic- en réalité: Parti
Ouvrier Internationaliste] et
Comité Communiste Internationaliste. Il y avait deux
organisations qui avaient
publié respectivement des mises en gardes parfois vives.
Cependant, quand elles
se sont rencontrées, nous avons émis des conditions. Au
bout de huit jours de
congrès, il y a eu le Parti Communiste Internationaliste. Les
rapports sains
s'établissent en même temps que s'établit la
clarté politique et une
plate-forme politique. Comment mettre la charrue avant les boeufs et
discuter
d'abord de rapports sains? CRAIPEAU. Je résume: les camarades
doivent présenter une série de conditions
de l'unité: 1°/ quels rapports devraient avoir dès
maintenant les
organisations? 2°/ Comment
est-ce que nous pouvons entamer et poursuivre la discussion entre nous?
3°/ Quels
sont les points de discussion politique qui nous paraissent divergents?
4°)
Quelle est votre attitude vis-à-vis de l'Internationale,
particulièrement à
l'égard du Congrès? LA CAMARADE
DÉLÉGUÉE DE
L'UC. Les camarades semblent d'accord
avec le démenti. Je crois que
nous serions plus à l'aise pour répondre sur les autres
questions si nous
lisons le démenti dans le prochain numéro de La
Vérité. Le camarade
demande le travail à la base. Le travail est une des questions
pour nous hors
de discussion parce que pour tous les camarades qui se trouvent sur le
même
terrain de travail, la première chose qui tombe sous les
sens, c'est le
travail en commun. Nous n'attendons pas qu'ils discutent de toutes
sortes de
questions, mais qu'ils travaillent en commun. Ainsi, par exemple, quand
nous
vendions devant Gnome et Rhône, il y a la lutte physique contre
les staliniens,
nous avons demandé aux camarades du Parti Communiste
Internationaliste de nous
soutenir, il nous a été répondu que cela
mènerait à la confusion. Vous voyez
donc que nous posons le travail commun réellement face aux
staliniens et au
patronat. Pour vous, il y a des handicaps. Il n'est pas vrai non plus
que nous
ayons exposé à ce sujet que nous étions contre
l'unification. C'est une
absurdité, parce qu'il est évident que des gens qui se
réclament de principes
et du même programme doivent être dans la même
organisation. À ce sujet aussi,
pour la discussion concernant la défense de ces principes et de
ce programme,
nous avons essayé, bien avant que vous l'ayez fait, d'entamer la
discussion et
la clarification. Nous l'avons fait dans le journal. Au sujet de la clarification
politique, nous n'avons jamais
reculé ni éludé cette question, bien au contraire.
Nous l'avons posée les
premiers et il ne nous a pas été répondu. Que nous
soyons ou non partisans de
l'Internationale, cela aussi nous l'avons déjà
clarifié. Nous l'avons écrit
dans le journal à ce sujet. Mais il semble qu'en France,
l'Internationale soit
le Parti Communiste Internationaliste. Ne posons donc pas deux
problèmes: les
rapports avec le Parti Communiste Internationaliste et
les rapports avec l'Internationale puisque
l'Internationale semble être vous. Nous avons donc
été obligés d'enlever le
titre 4ème Internationale. Vous vous identifiez avec
l'Internationale, il n'y a
donc pas deux problèmes de rapports avec deux organisations,
mais un seul. Nous
n'avons aucun document, aucun texte au sujet des discussions qui auront
lieu au
futur congrès. Nous ne connaissons pas l'ordre du jour pour la
préparation du
congrès. En ce qui concerne les rapports entre le Parti Ouvrier
Internationaliste et le Comité Communiste Internationaliste,
cela reste à
prouver. Nous avons vu une chose, nous constatons une chose, c'est
qu'il n'y a
pas au journal La Vérité la collaboration des
tendances qui composent le
Parti Communiste Internationaliste. Déjà, il y a
plusieurs mois, au moment du premier référendum,
nous avons proposé politiquement un comité de
coordination, un comité de discussions
communes. Déjà au moment des élections, nous avons
demandé un contact avec le
Parti Communiste Internationaliste pour discuter parce que nous avons
voulu autant
que possible nous concerter au sujet de la politique à avoir au
moment des
élections. Il ne faut pas dire que nous éludons la
discussion politique. Nous
l'avons menée ouvertement, ce qui est la seule bonne
manière de la mener. À
part les questions qui concernent le mouvement à
l'intérieur, ce sont les
questions qui doivent faire l'objet de cette commission d'enquête. TANGUY[9]
La camarade me semble n'avoir
pas répondu précisément au fond
de la question, à la question précise, nous admettons le
démenti, nous publions
le démenti, quelle est votre position à ce
moment-là? La camarade a répondu que
vous nous donneriez réponse quand nous aurons publié le
démenti. Il s'agit
d'une différenciation à caractère politique. Si,
un jour, l'Humanité publie
une lettre dans laquelle elle dit que le Parti Communiste n'a rien de
commun avec
le Parti Communiste Internationaliste, nous ne nous jugerons nullement
calomniés. Le problème actuel qui nous est posé,
c'est la réunion du Congrès
mondial de la 4ème Internationale. Si vous pensez être
dans la bonne voie,
c'est à vous de réclamer d'être la section
officielle de la 4ème
Internationale. Si vous pensez que ces divergences ne justifient pas
cette
attitude, il n'y a qu'à passer au problème de
l'unification. La camarade nous
dit qu'elle n'est pas contre l'unification. Pensez-vous qu'il y ait un
intérêt
en France à arriver à l'unification? Êtes-vous pour
l'unification si l'on
arrive à surmonter ces questions que vous posez? Cette question
n'est pas
nouvelle, elle se pose avec plus d'acuité à cause du
congrès. Jamais nous
n'avons pu aborder les différents problèmes politiques,
ce qui est tout a fait
désastreux. Sur la non-collaboration des différentes
tendances de La Vérité, c'est un fait inexact,
cette collaboration existe. BRASSAMIN[10]. Je veux parler d'une
expérience en cours, "depuis le
démenti (sic - en réalité: "depuis la mise
en garde], nous avons
cessé toute relation avec le Parti Communiste
Internationaliste", nous dit
la camarade. Cela est faux. Dans la région sud-ouest, nous avons
échangé notre
expérience; il ne serait pas sérieux de poser comme base
indispensable à
l'unification la publication d'un démenti. Les divergences qu'il
peut y avoir
ne peuvent être que des divergences politiques. Si ces
divergences politiques
sont telles qu'elles empêchent l'unification, alors, dites-le. Si
ces divergences
politiques ne sont pas telles qu'elles impliquent l'appartenance
à deux
organisations différentes, alors, nous pouvons discuter au sein
d'un même
parti. La question posée est de savoir s'il y a des divergences
politiques
telles qu'elles empêchent la cohabitation dans une organisation
commune. MICHÈLE[11]. Les camarades ont mis la
discussion sur un plan faux. Sur la
"mise en garde", il a été répondu. La question
préalable posée par
les camarades est donc finie. Ils doivent maintenant nous
répondre sur le plan
où nous nous posons: sur le terrain politique. SÉVERIN[12]
Comme la camarade n'a pas
répondu à la question d'une façon
franche, je voudrais répéter cette question. Est-ce que,
oui ou non, la
camarade, sans attendre la semaine prochaine, veut bien envisager de
poser les
bases d'unité et quelles bases? DUMAS.[13] Je veux reposer la question sous
un jour différent. La
camarade a dit bien clairement que quand deux organisations se
réclament du
programme de la 4ème Internationale, il est souhaitable qu'elles
s'unissent. Il
est clair qu'il est nécessaire qu'il n'y ait qu'un parti
révolutionnaire et que
les différentes ailes se rassemblent. Cela pose la question sous
un autre
angle. Peut-être la camarade ne considère-t-elle pas le
Parti Communiste
Internationaliste comme un parti révolutionnaire?
Peut-être ne pense-t-elle pas
que nous soyons un parti avec lequel ils peuvent s'unifier? Dites-le.
Répondez
que nous sommes un tel parti révolutionnaire et comment les
camarades entendent
mener le travail d'unification. Nous leur proposons un bulletin
intérieur
commun, la préparation d'un congrès commun et des
discussions communes. FRANK. Sur le congrès, la
camarade a dit qu'elle n'avait rien reçu.
Le Comité exécutif a adopté une résolution
qui a paru dans la revue Quatrième
Internationale qui envisage les différents pays et qui se
prononce pour
l'unification comme étant le moyen pour ces groupes de
participer au congrès
mondial. En plus de la question du comportement, y a-t-il entre vous et
nous
des incompatibilités politiques? Nous ne voyons pas qu'il y ait
de telles
incompatibilités. MARIN . La camarade a parlé de
provocations policières et
guépéoutistes. Il faut nous expliquer comment nous nous
sommes conduits en
guépéoutistes. CRAIPEAU. 1°/
Comptez-vous de participer au Congrès sur votre programme
politique? 2°/
Considérez-vous le Parti Communiste Internationaliste comme une
organisation
réformiste ou centriste avec laquelle on ne puisse pas s'unifier? 3°/ S'il y
a démenti et commission d'enquête, quelles sont vos
propositions précises pour
organiser des rapports fraternels entre nous? 4°/ Quelles
sont les différentes têtes de chapitres selon vous des
divergences politiques
de nos organisations? LA CAMARADE DE L'UC. Au sujet de la 4ème
Internationale, le camarade a dit qu'il y
a une annonce du congrès, mais je répète que nous
n'avons pas eu de textes
concernant la discussion du congrès. En général
vous avez posé la question: si
nous voulions nous unifier, alors on pourrait faire attention à
nos
conceptions, à nos idées. Mais l'Internationale ne s'en
occupe pas. Nous sommes
tous d'accord sur le programme, à savoir que nous avons eu des
divergences,
mais c'est sur des questions concrètes de luttes dans le pays.
Nous avons
défendu nos positions dans La Lutte de Classes, il n'y
a pas faire un
résumé de nos divergences. Nous sommes d'accord avec les
quatre premiers
Congrès de l'Internationale Communiste et le programme
transitoire de la
Quatrième Internationale. La position nationaliste n'a jamais
été ouvertement
critiquée et révisée. À chaque étape
importante de la lutte, il n'y a rien de
commun dans nos positions: Russie, nationalisme,
référendum, attitude vis-à-vis
des staliniens qui contraste singulièrement avec l'attitude en
France des
autres groupes. Nous avons dit dès le début de la
réunion que nous ne posons
pas de conditions d'unification parce que, jusqu'à
présent, chaque fois qu'il
s'agit d'une lutte précise à mener, les principes sont
piétinés et ainsi pour
l'unification, rien ne nous a menés jusqu'à
présent dans cette voie. Il n'y a
pas pour nous de conditions d'unification. Si vous démentez la
mise en garde,
si une commission d'enquête a lieu, si, dans l'avenir,
malgré que nous soyons
des organisations différentes, il se fait que nous pouvons
travailler coude à
coude sur des points communs statuer [ sic ] qu'est ce que le
Parti]
Communiste Internationaliste. Jusqu'ici le Parti Communiste
Internationaliste
ne présente aucune garantie. Marin a dit qu'il ne voyait pas en
quoi la mise en
garde était quelque chose de guépéoutiste. Cette
mise en garde commence à falsifier
notre sous-titre que nous avons ôté sur votre demande et
dit que nous semons
volontairement la confusion. Pour le congrès
international, j'ai répondu; pour la participation
aux débats, il faudrait savoir sur quoi ces débats auront
lieu et avoir des
textes. L'Internationale aurait dû s'occuper d'un autre groupe en
France qui
défend les principes trotskystes. Nous ne comprenons pas. Il est
ensuite
demandé: comptez-vous demander au congrès de vous
considérer comme une section
officielle. PATRICE.[14] La camarade n'est pas
informée. Les principaux sujets de discussion
sont: la question de l'URSS, la question nationale en Europe, la
question de
comment construire les sections de l'Internationale, les applications
du
programme transitoire. LA CAMARADE DE L'UC. Pour résumer, nous sommes
délégués ici pour savoir si, oui ou
non le démenti à la mise en garde sera publié.
Nous avons une réponse
affirmative. Pour notre part, si la réponse vous
intéresse nous pouvons vous la
donner. Pour le congrès, j'ai commencé par dire que je ne
comprenais pas très
bien cette question parce qu'après plusieurs années
d'existence, nous avons
reçu, il n'y a pas très longtemps une lettre du
Secrétariat International nous
disant: "nous apprenons
votre existence." Dans ces conditions, nous ne sommes pas trop bien
placés
pour avoir des rapports avec l'Internationale. N'empêche quoi, si
sur les
questions sur lesquelles nous pouvons intervenir, notre intervention
est
advisé, nous ne demandons pas mieux que de le faire. Deuxième question: sur
toutes les questions principales, nous
n'avons rien de commun avec le Parti Communiste Internationaliste et
nous avons
demandé pour cela un comité de coordination politique,
mais uniquement sur la
base d'un assainissement préalable des rapports entre
organisations. Sur la
base actuelle, on ne peut pas s'unifier. Troisièmement: il n'y a
pas de proposition en l'air. Cela
découle d'un comportement de combat fraternel entre deux
organisations partout
où elles peuvent se rencontrer. Si elles ne sont pas
fraternelles, c'est que la
direction du Parti Communiste Internationaliste a une attitude de
duplicité. Nous
n'avons jamais agi de cette manière. Pour la question de
l'Indochine, nous
avons dit que le Parti Communiste Internationaliste était la
seule organisation
ayant une attitude révolutionnaire. Quelles sont les
divergences? J'ai répondu
déjà à ce sujet. Un bulletin intérieur peut
être envisagé. L'Internationale
a tous les éléments pour
juger de notre attitude, de notre politique et de notre travail: c'est
à elle
de prendre position à notre égard. GEOFFROY.
Il semble que la camarade ait répondu à
toutes les questions. Il ne peut y avoir de réponse nette dans
le sens de
l'unification. Il y a une question pourtant où une
réponse positive a été
donnée, c'est celle du bulletin commun. Je voudrais faire une
proposition. Je
veux demander si elle accepte au nom de leur organisation une
délégation de
notre Comité Central à leur Comité Central ou
à une assemblée générale. LA CAMARADE DE L'UC.
Je porte la proposition devant
l'organisation en question sur la base de la réponse que
j'apporte à la
question que j'ai posée aujourd'hui. CRAIPEAU. Au nom du Comité Central,
je vous remercie des éclaircissements
que vous nous avez apportés. Je dois un peu regretter que vous
n'ayez pas
répondu aussi politiquement que nous l’avions pensé. Mais
il serait bon que
vous mettiez sur le papier les réponses aux questions que nous
vous avons
posées afin que la discussion puisse être claire. C'est la
seule façon de
montrer si nous avons ou non agi avec duplicité. Nous pensons
que nous pourrons
reprendre à un développement ultérieur nos
pourparlers. [1] "Craipeau", c'est Yvan Craipeau (né en 1911) [2] "Marcoux", c'est Nelu Gnmber& dit aussi "Nicolas Spoulber" [3] "Geoffroy", c'est Paul Parisot (né en 1917) [4]
"Frank",
c'est Pierre Frank (1.5.1984) [5] "Lambert", c'est Pierre Boussel, dit aussi "Pierre Lambert" (né en 1920) [6] "Beaufrère", c'est Marcel Baufrère (1914-1998) [7] "Marin", c'est Marcel Gibelin, dit aussi "Lamarc" (né en 1920) [8] "Soudran", c'est Marc Paillet [9] "Tanguy", c'est Marcel Bleibtreu, dit aussi "Pierre Favre" (né en 1918) [10] "Brassamin", c'est Julien Brassamin, dit aussi "Bradier" (1923-1996) [11]
"Michèle",
c'est Lucienne Abraham,
dite aussi "Michèle Mestre" (1916-1970) [12]
"Séverin",
c'est Lucien Schmitt
(1916-1962) [13]
"Dumas",
c'est Jacques Grinblat,
dit aussi "Privas" (1917-1997) [14]
"Patrice",
c'est Sherry Mangan
(1904-1961) |