QU'EST-CE
QUE LE R.P.F. ?
Le "Rassemblement
du
peuple
français" fondé par De Gaulle, est-il un parti FASCISTE ?
Voilà ce que la majorité des ouvriers se refuse à
croire, même quand elle reconnaît son caractère
réactionnaire.
Car le fascisme, c'est des bandes armées
spécialisées
dans le massacre des ouvriers conscients et qui
s'emparent à cette fin de
l'appareil
de l'Etat. Or, De Gaulle a été pendant des années
le porte-parole de tous les dirigeants officiels de partis actuels, qui
l'ont présenté comme le libérateur du peuple
français,
et a ensuite gouverné la France avec eux, pendant deux ans !
"Par
conséquent", disent de trop nombreux ouvriers, avec De Gaulle
ça
ne peut être pire que maintenant. L'accusation de fascisme
lancée
contre De Gaulle n'est qu'une arme électorale pour les besoins
d'un
parti : CELA NE NOUS REGARDE DONC PAS.
Peut-on blâmer
ces
ouvriers pour la faute qu'ils commettent en raisonnant ainsi ? Les
dirigeants
du P.C.F. ont beau crier aujourd'hui au fascisme en parlant de De
Gaulle
: ce sont eux les responsables de cette confusion, doublement
responsables.
Non seulement ils ne dénoncent De Gaulle que maintenant que
celui-ci
se dresse contre eux-mêmes, mais encore leur attitude
antidémocratique
au sein du mouvement ouvrier donne un cachet d'hypocrisie à
leurs
cris !
L'expérience
que
les travailleurs ont faite de De Gaulle ne leur permet en effet PAS
ENCORE
de savoir que c'est CONTRE EUX, avant tout, que De Gaulle mobilise ses
troupes, qu'il mobilise des "bandes armées antiouvrières"
! Car la plus élémentaire prudence oblige celui-ci
à
ne pas recommencer les coups de main prématurés, comme le
firent ses prédécesseurs du 6 février 1934, et
risquer
ainsi de mobiliser contre lui toute la population. Plus habile, il fait
surtout des "discours", pour PREPARER à cette intervention les
masses
les plus révoltées contre le régime actuel ; c'est
seulement après ce travail, en direction de millions d'hommes
que,
sous prétexte de restaurer l'ordre, en finir avec "l'anarchie
communiste",
etc., il passera à l'action.
De Gaulle attend pour
dévoiler ses batteries, D'ETRE LE PLUS FORT, de prendre la
classe
ouvrière A L'IMPROVISTE. Voilà où réside le
plus grand danger pour le mouvement ouvrier : LE R.P.F. EST UN PARTI
FASCISTE,
MAIS L'ATTITUDE PASSEE ET PRESENTE DES ORGANISATIONS OFFICIELLES DE LA
CLASSE OUVRIERE, LA C.G.T. LE P.C. ET LE P.S., EMPECHE LA GRANDE MASSE
DES TRAVAILLEURS DE LE REALISER !
Ceci doit devenir le
sujet
de réflexion le plus important pour les travailleurs qui SAVENT
ce qu'est De Gaulle, mais continuent à s'imaginer que c'est
leurs
dirigeants actuels du P.C.F. ou du P.S. qui les défendent contre
le fascisme.
Pour vaincre De
Gaulle,
qui est l'espoir du patronat, qui est protégé par
l'appareil
de l'Etat et qui est en train de trouver certains échos parmi
les
gens les plus égarés ou fatigués par le
régime
actuel, il faut que la majorité de la classe ouvrière
soit
et DISPOSEE et CAPABLE de mener une lutte DURE et ACHARNEE.
Or, par leurs
méthodes
anti-démocratiques, par leur collaboration avec le patronat et
les
ministres bourgeois, par leur politique du "produire" (pour les
capitalistes),
qui a plongé la classe ouvrière dans une misère
indescriptible,
les chefs du P.C.F. ont au contraire AFFAIBLI la capacité et la
volonté de lutte de la classe ouvrière.
Et même
maintenant,
malgré leurs cris contre le fascisme, ils ne sont pas davantage
disposés à la renforcer. Il faudrait pour cela, non
seulement
qu'ils rompent avec le ministérialisme bourgeois (ce qui peut
arriver,
mais pour des raisons diplomatiques), mais qu'ils soient
réellement
avec la classe ouvrière dans toutes ses luttes. Et le signe
CERTAIN
d'une attitude ouvrière, c'est le respect de la
démocratie,
c'est-à-dire, DE LA VOLONTE DE LA MAJORITE DES TRAVAILLEURS,
même
quand
celle-ci se trompe. Car c'est
seulement
dans l'action et par la démocratie que les travailleurs peuvent
apprendre à corriger leurs erreurs.
Il faudrait, avant que
De Gaulle soit prêt, que les chefs du P.C.F. aident les
travailleurs
D'UNE MANIERE DECISIVE, à se relever
des suites de leur attitude antiouvrière depuis trois ans,
qu'ils
luttent vraiment avec eux pour un salaire décent, pour une
semaine
de travail de 40 heures, pour le contrôle ouvrier sur le trafic
capitaliste
! Mais cela, ils sont incapables de le faire. Les chefs du P.C.F., de
la
C.G.T. et du P.S.S. sont des PRIVILEGIES et ne peuvent plus redevenir
des
militants ouvriers ! Toutes les illusions à leur sujet de la
part
des travailleurs de base qui militent dans ces organisations sont aussi
dangereuses que l'illusion des nombreux ouvriers qui ne croient pas au
danger fasciste.
Il n'y a qu'un moyen pour les
militants
communistes, socialistes ou cégétistes de base (que le
fascisme
se destine comme ses premières victimes) de renverser la vapeur
et EPROUVER leurs chefs : c'est
qu'ils
commencent eux, à la base, à agir
démocratiquement,
en liaison avec toutes les tendances du mouvement ouvrier, d'accomplir
sur les lieux de travail ce que les chefs se refusent de
réaliser
: L'UNITE D'ACTION PROLETARIENNE POUR DES OBJECTIFS PROLETARIENS PAR
DES
METHODES PROLETARIENNES !
Il est minuit moins
cinq
pour rompre avec le passé "suiviste" afin d'éviter un
avenir
fasciste !
LA
VOIX DES TRAVAILLEURS.
VICTIMES
DE LEUR NEGLICENCE OU
DE LA RAPACITE PATRONALE ?
Une affiche de la
Sécurité
sociale a été placardée chez Renault, donnant
cette
sinistre statistique : "Un accident par minute, un blessé grave
tous les quarts d'heure, un mort toutes les heures".
Que de prestations
à
payer ! N'est-ce pas ruineux ? La Sécurité sociale, cette
soi-disant conquête des ouvriers, risque de devenir un mauvais
fromage
pour les rats qui y prospèrent.
Aussi, quel cri
d'angoisse
: "Ouvriers, aidez-nous !". Ne vous faites pas prendre les mains dans
les
machines, ne vous laissez pas arracher les cheveux, cela nous revient
trop
cher !
A croire qu'il
dépend
des ouvriers de se blesser, ou de ne pas se blesser. Quel est l'homme
qui,
après un journée harassante de travail, après
avoir
été obligé de soutenir un rythme d'enfer des
heures
durant, peut se dire suffisamment maître de ses nerfs pour rester
à l'abri d'un accident qui le guette, de la machine
meurtrière
qui, à la moindre défaillance, happe un morceau de sa
chair
?
Des statistiques
prouveraient
que la plupart des accidents se produisent en fin de journée, et
surtout en fin de semaine, quand l'ouvrier, exténué,
cesse
d'être maître de ses réflexes.
Et n'est pas pure
hypocrisie
que de s'adresser aux victimes ? Alors que les vrais responsables sont
ceux qui forcent la cadence, qui entassent les ouvriers et leurs
dangereuses
machines dans des espaces si réduits qu'il leur est impossible
de
remuer sans se gêner mutuellement, qui négligent d'adapter
à ces machines des dispositifs de sécurité
suffisants,
considèrent avec étonnement l'ouvrier qui ose
réclamer
des moyens de protection efficaces, et ne voient en lui qu'un
rouspéteur
ou un "agitateur à surveiller".
Si les dirigeants de la
Sécurité
sociale n'étaient pas des tartuffes, ils n'apposeraient pas des
affiches demandant aux ouvriers leur aide (quelle aide ?), mais
obligeraient
les patrons à protéger un peu mieux la santé et la
vie de ceux qui sont la source de leurs profits.
H. DURIEUX.
Cet article était à
peine
terminé
quand notre camarade Durieux a été lui-même victime
d'un "accident du travail" : jeudi dernier, à 6 h. 30 du soir
(en
fin de journée et en fin de semaine !) une meule lui a ouvert le
poignet droit, sectionnant l'artère et les tendons.
Nous demandons à tous les
camarades
du 88 qui, en son absence, ne pourront pas se procurer le timbre
syndical
sur place, de passer le chercher à la permanence, ainsi que La
Voix,
et de veiller à ce que la vente en soit assurée dans le
département,
en passant le journal à ceux qui ne l'auront pas eu.
La Rédaction.
VIVE
LA GREVE GENERALE !
A l'heure où
nous
écrivons, la solidarité qui se manifeste parmi les
ouvriers
à l'égard des grévistes du métro, montre
que
toute la classe ouvrière est prête à livrer
à
nouveau une grande bataille.
Après des mois
de luttes partielles, les conflits qui ont éclaté ou qui
menaçaient d'éclater chez les ouvriers du gaz et de
l'électricité,
des chemins de fer, des mines, couronnés maintenant par la
grève
générale du métro, montrent que la classe
ouvrière
est résolue à entamer un mouvement général
pour mettre fin à une politique qui a réduit des millions
d'hommes au désespoir.
Aux revendications des
grévistes du métro, le gouvernement répond
aujourd'hui
par des menaces et en employant la force policière --honteuse
atteinte
au droit de grève ! Plus la situation est intenable pour les
ouvriers,
et plus le gouvernement aux ordres des capitalistes se montre dur.
Ramadier
ne veut pas délibérer "sous la menace de la
grève".
Il ne sait délibérer qu'à la solde des
capitalistes
: il y a quelques jours à peine dans un discours sur les
nouvelles
mesures financières, il n'était question que d'un nouveau
tour de vis pour les masses travailleuses et les petites gens de la
ville
et de la campagne ; il n'y avait pas un mot qui envisage même de
loin un impôt sur le grand capital.
Mais il serait
impossible
au gouvernement d'opposer la force à l'action unifiée de
tous les travailleurs dans une grève générale
"tout
de suite et dans toute la France".
C'EST LE MOMENT DE
FAIRE
CAPITULER LE GOUVERNEMENT !
Tous les travailleurs
ont, à l'heure actuelle, les mêmes revendications. S'ils
mènent
simultanément la lutte, ils imposeront les solutions qui seules
peuvent nous sortir de la situation actuelle :
Le contrôle
ouvrier
sur l'établissement des prix.
Un salaire minimum
vital
garanti contre la hausse du coût de la vie, par l'échelle
mobile.
Application des 40
heures.
Faire payer les
impôts
aux riches.
Dans toutes les
usines,
l'action des ouvriers doit s'organiser. Les événements de
Verdun, la grève du métro, montrent que le gouvernement
est
prêt aujourd'hui à verser le sang ouvrier pour
défendre
les privilèges des capitalistes. Il faut faire face aux attaques
de la police et des bandes fascistes que le gouvernement est
disposé
à laisser agir contre les travailleurs. Les ouvriers doivent
rester
maîtres des usines en grève, en occupant les lieux, en
élisant
démocratiquement des comités de grève et des
piquets
qui doivent organiser et chercher les moyens matériels pour
être
capables de résister à toute attaque.
VIVE LA GREVE GENERALE !
"CE
QUE LA CLASSE OUVRIERE VEUT,
ELLE
LE PEUT"
Déclenchée
par le "Syndicat autonome de traction" et le "Syndical
général
autonome", la grève du métro était, le premier
jour,
pour les dirigeants de la C.G.T. une nouvelle occasion de
déverser
les calomnies habituelles sur les grévistes et leurs
organisations.
Le troisième
jour
cependant, changement complet dans l'attitude de ces mêmes
dirigeants.
L'Humanité publie un ordre du jour dans lequel les
grévistes
décident une procédure entièrement
démocratique
pour l'élection d'un comité central de grève, et
consacre
l'unité d'action de toutes les organisations syndicales, C.G.T.
et syndicats autonomes.
Voilà la
deuxième
grande victoire ouvrière depuis juin 1936, décisive s'il
en fut, car c'est à cette seule condition que le mouvement
ouvrier
peut non seulement battre les capitalistes, mais simplement exister !
Le début de la
grève du métro (voir compte rendu 5° colonne) prouve
jusqu'à l'évidence que la nouvelle attitude des
dirigeants
cégétistes n'est pas due à une conversion
miraculeuse
à la démocratie, qu'ils ont toujours bafouée, mais
à la volonté des ouvriers de ne pas se laisser mener
aveuglément
et de décider eux-mêmes de leur propre sort.
Mais ceux qui ont pris
l'habitude, pendant de trop longues années, de bafouer la
volonté
ouvrière ne manqueront pas de la bafouer à nouveau, si la
vigilance des travailleurs à leur égard se
relâchait,
ne fût-ce qu'un instant.
Ne pas se laisser
griser
par la victoire, c'est donc la première condition pour en
cueillir
les fruits. Pas un instant il ne faut faire confiance à ces
loups
déguisés en bergers !
Si les dirigeants
cégétistes
sont sincèrement avec les grévistes du métro et
pour
l'aboutissement de ses revendications, ils ne peuvent être que
pour
la solidarité de toute la classe ouvrière avec ces
travailleurs.
Or les dirigeants cégétistes restent des briseurs de
grève.
Aujourd'hui, mardi, ils se sont opposés par tous les moyens en
leur
pouvoir à la grève de solidarité
déclenchée
par les ouvriers du secteur Collas, pour l'empêcher de
s'étendre
aux trente mille ouvriers de l'usine Renault.
"Ce que la classe
ouvrière
veut, elle le peut !", écrivait La Voix, il y a quelques
semaines.
Elle a pu déclencher ses luttes revendicatives contre la
volonté
des dirigeants officiels de la C.G.T. passés au service de la
bourgeoisie,
elle a pu aujourd'hui leur imposer la démocratie. Elle pourra
tout,
si elle le veut vraiment.
Et ce qu'il lui faut
vouloir
aujourd'hui, c'est s'organiser tout entière pour la bataille,
fraternellement
unie, en rangs serrés et disciplinés - une discipline
librement
déterminée et librement consentie !
Pierre
BOIS.
VIGILANCE
!
La grève du
métro
est générale. La C.G.T., après avoir
désavoué
le mouvement déclenché à son encontre, vient de
s'y
joindre.
Cette grève,
dont
l'importance est comparable, par ses répercussions, à
celle
des cheminots, intéresse tous les ouvriers et trouve leur
sympathie.
Devant les
légitimes
revendications des travailleurs du métro, le gouvernement prend
l'attitude "forte". La radio et la presse de service déversent
leurs
mensonges, tandis que Ramadier fait appel à la police pour
expulser
les piquets de grève et les ouvriers qui occupent les locaux.
Les
événements de Verdun, de Nancy et d'ailleurs nous ont
déjà
montré de quoi un gouvernement, qui ne touche pas un cheveu des
trafiquants et des milliardaires, est capable contre les masses
travailleuses
dans la misère.
La lutte
engagée
doit être menée à bien. Pour cela elle a besoin non
seulement de la ferme résolution des travailleurs du
métro,
mais de l'appui actif et éclairé de toute la classe
ouvrière.
Il faut que les
ouvriers
sachent d'abord comment a été déclenchée la
grève du métro.
C'est le syndicat
autonome
des conducteurs (groupant la majorité des travailleurs de cette
catégorie : environ 1.250 sur 1.700 à 1.800) qui, par
vote
secret, en assemblée générale, le vendredi 10,
décide
de déclencher la grève pour l'aboutissement de ses
revendications.
Le lendemain, à
10 h. 30, le Syndicat général autonome du métro,
après
s'être mis d'accord avec le Syndicat des conducteurs sur le
cahier
de revendications, décide à son tour la grève.
Ainsi,
dès le matin du 11 octobre, la grève du souterrain
paralyse
le trafic du métro, mais en partie seulement. Car la C.G.T. (de
même que la C.F.T.C.) désavoue le mouvement. Elle donne
l'ordre
à ses adhérents de travailler et, qui plus est, de
renforcer
leur service sur les lignes dissidentes. Comme dans la grève
Renault,
elle essaie de briser le mouvement, non seulement en faisant faire
à
ses membres un travail de jaunes, mais en le discréditant par la
calomnie et les falsifications. L'Humanité du 11 octobre
écrit
que c'est une minorité qui a déclenché la
grève
et s'insurge contre le fait que l'action de cinq cent trente-cinq
employés
paralyse l'activité d'une corporation de trente-quatre mille
agents.
Après ce petit calcul, au moyen d'une arithmétique de son
cru, elle assimile aux gens de L'Epoque les grévistes qui
auraient, d'après elle, mis en avant la
réintégration
des collaborateurs, alors que rien de pareil ne figure dans leur cahier
de revendications. La section du P.C.F. de Billancourt publie un tract
ronéotypé où elle accuse le syndicat autonome
d'être
lié avec le gouvernement pour provoquer des troubles que
celui-ci
réprimera par les gaz lacrymogènes...
Cependant, comme chez
Renault, "cette minorité qui paralyse" est en
réalité
la majorité, non seulement chez les conducteurs, mais dans le
métro
en général. Les ouvriers en grève dès le
matin
du 11, et dont le nombre dépasse trois mille,
représentent
la volonté de tous leurs camarades pour les mêmes
revendications.
Dès le 11, certaines lignes d'autobus voient leur trafic
ralenti,
surtout celles qui dépendent du Point-du-Jour.
Parmi les
employés
adhérant à la C.G.T., l'indignation grandit contre cette
organisation qui leur fait faire des heures supplémentaires pour
remplacer les grévistes, en échange d'un litre de vin
offert
par le gouvernement. Au dépôt du Point-du-Jour par
exemple,
le responsable cégétiste déclare publiquement,
dans
une réunion du syndicat autonome, qu'il est d'accord avec les
revendications
de celui-ci et prend l'engagement de défendre la position en
faveur
de la grève à la réunion de la C.G.T., qui doit
avoir
lieu le soir même à la Bourse du Travail.
A la réunion de
la Bourse du travail, convoquée par la C.G.T. le 11 au soir, de
nombreux délégués se prononcent en faveur de la
grève
et déplorent que la C.G.T. ait attendu que le syndicat autonome
déclenche le mouvement. Les bonzes essaient de remettre de
l'ordre
en accusant le syndicat autonome d'être à la solde de
Truman
! Mais l'assemblée ne se sépare qu'après avoir
dû
voter une résolution par laquelle la C.G.T. s'engage à
donner
le mot d'ordre de grève que si satisfaction n'est pas
accordée
aux revendications avant lundi midi.
Le lendemain, 12
octobre,
L'Humanité écrit : "Durant la journée d'hier,
l'esprit
de lutte des travailleurs du métro et des autobus s'est
manifesté
avec force." (Beau travail d'une minorité !) Par un grand titre,
elle annonce l'éventualité de la grève
générale.
La C.G.T. cherche à reprendre la grève à son
compte.
Après avoir désavoué le mouvement, la C.G.T. se
déclare
prête à l'envisager et déplore seulement la
division
! Mais, tout en déplorant la division, elle continue à
faire
faire à ses adhérents, pendant la journée du
dimanche
et du lundi, le travail de briseurs de grève.
Comme au moment de la
grève Renault, la C.G.T. se déclare aussi d'accord avec
les
revendications des travailleurs en lutte et entame, en leur nom, des
négociations
avec le gouvernement. En fait, elle essaie de limiter les objectifs de
la grève. C'est ainsi que la C.G.T. ne fait figurer, dans ses
revendications,
ni l'application effective des quarante heures, ni la revalorisation
des
salaires, garantie par l'échelle mobile, qui figurent dans le
cahier
de revendications du syndicat général autonome et qui,
seules,
permettraient au mouvement d'obtenir des résultats durables.
Il est important, pour
les ouvriers, de connaître comment ont agi les dirigeants de la
C.G.T.
pour savoir à quoi s'attendre, non seulement de la part
d'ennemis
déclarés de la classe ouvrière, mais aussi de la
part
des "amis de la dernière heure".
E
C H O S
CHEZ
RENAULT ... LA
C.G.T. EN BAISSE
Nous avons
déjà
relaté que les effectifs de la C.G.T. étaient en baisse,
notamment dans des secteurs où son influence s'était le
plus
manifestée, tels qu'aux roulements à billes et dans
l'île.
D'après des
renseignements
fournis par des délégués cégétistes,
l'effectif actuel serait de 5.000 syndiqués pour toute l'usine
(30.000
personnes).
De plus en plus, les
ouvriers
abandonnent les bureaucrates, mais il ne faut pas que ce soit une
raison
pour abandonner toute activité syndicale, car c'est de la
passivité
des ouvriers que se nourrit la politique des bureaucrates.
Il faut que les
ouvriers
se regroupent s'ils ne veulent pas être une proie facile pour le
patronat.
Laisser tomber les
bonzes,
c'est bien.
S'organiser sans eux,
c'est mieux.
PARUTION
DE BULLETINS LOCAUX
Les camarades des
départements
49 et 88 ainsi que ceux de l'usine O viennent de publier des bulletins
locaux du S.D.R. pour tenir les ouvriers au courant de la situation
dans
ces départements, et défendre leurs revendications
particulières.
Le bulletin des
départements
49 et 88 signale, pour ce dernier, l'anarchie intolérable dans
le
système de paye qui aboutit à léser directement
les
ouvriers sur le montant du salaire.
TOUJOURS
LES CHRONOMETRAGES
Les temps
nouvellement
chronométrés
sont mis en application.
La direction
prétend
que les temps sont augmentés parce que les anciens figurant sur
les onglets ont été quelque peu majorés. Mais, par
rapport aux temps effectivement payés jusqu'à maintenant,
c'est-à-dire majorés des
suppléments
par "bons chamois", ils sont considérablement diminués.
Il
y a environ dix-huit mois avec ces temps, majorés des
suppléments,
les ouvriers réalisaient 68' à 70' dans l'heure. 70
minutes
étaient le plafond et les ouvriers allaient rarement
jusqu'à
72' de crainte de voir descendre le chrono. Mais la loi Croizat
supprimant
le plafond est intervenue. Cette loi précisait qu'en aucun cas
il
ne pourrait être effectué de diminution de temps. Depuis
dix-huit
mois la vie a augmenté dans de telles proportions que, bon
gré
mal gré, les ouvriers ont été contraints
d'augmenter
leur cadence.
Aujourd'hui ils sont
arrivés
au minimum à 80' dans l'heure, nombreux sont ceux qui livrent
à
85' et certains dépassent même les 90'.
La direction respecte
la loi Croizat, elle ne diminue pas les temps, seulement,
prétextant
que les ouvriers, avec les suppléments (qui étaient
inclus
dans les temps effectivement payés avant la loi Croizat),
montent
à une cadence supérieure à 80' dans l'heure (ce
qu'ils
ne font qu'au détriment de leur santé) en profite pour
supprimer
les suppléments.
Evidemment la
direction
a toujours des arguments en réserve. Elle est toujours
prête
à analyser (sic) tous les cas qui ne donnent pas satisfaction
aux
ouvriers.
Si elle se permet
cette
"libéralité", c'est qu'elle sait que la plupart des
ouvriers,
sachant quel combat ils auront à soutenir s'ils revendiquent
leurs
droits, préféreront se laisser exploiter plutôt que
d'engager la bataille.
La direction donnera
satisfaction,
après bien des démarches, aux ouvriers les plus
récalcitrants.
Quant aux autres, ils
n'ont qu'à travailler ferme.
Voilà comment
la
direction d'une usine étatisée interprète à
son profit une loi du ministre "ouvrier" Croizat avec la protection
légale
du ministre "ouvrier" Daniel Mayer.
CHEZ
HISPANO (Colombes)
D'après les
échos
de La Voix des travailleurs n° 22 (concernant Renault,
Citroën-Clichy,
Le matériel téléphonique), nous
avons pu établir beaucoup de rapprochements avec notre situation
chez Hispano-Suiza (Colombes), en particulier pour les salaires, les
conditions
de travail et l'attitude de la C.G.T.
Actuellement un O.S.
arrive
à se faire 60 à 62 francs de l'heure. Mais si nos
salaires
ont été augmentés de 11%, le prix de la cantine
est
passé de 26 francs, en août, à 45 francs fin
septembre,
c'est-à-dire qu'il a augmenté de presque 50%, comme tout
le reste d'ailleurs. Si nous arrivons à joindre à peine
les
deux bouts, nous faisons pourtant nos quarante-huit heures de travail
par
semaine, c'est-à-dire :
- Pour les O.S. : quatre
journées
de douze heures.
- Pour les ouvriers de l'entretien :
quatre
journées de dix heures et une de huit heures.
En plus de cela, toute
la journée, on a sur le dos les contremaîtres, qui sont un
vrai régiment dans l'usine.
Par contre, la C.G.T.
ne se montre guère. Depuis que le comité d'entreprise
(C.G.T.)
il y a six mois environ, s'est opposé à la fabrication du
moteur Hercules et que, par suite, dix huit cents ouvriers ont
été
licenciés (nous sommes actuellement de trois mille à
quatre
mille ouvriers à Hispano-Colombes), sans que la C.G.T.
s'occupât
d'eux, la plus grande partie des ouvriers ne prennent plus leur timbre.
Les collecteurs ne passent pas, la plupart du temps. Et les
cégétistes
ne vendent même plus la "V.O."
Toute
l'activité
de la section syndicale se borne, en temps ordinaire, à procurer
des bleus de travail aux "petits amis". Aux mois de mai-juin, quand
presque
tous les ouvriers de la région parisienne sont entrés en
lutte, à ce moment-là, la C.G.T. s'est
démenée,
dans toute notre usine, pour empêcher les ouvriers de faire
grève,
et on était pourtant en majorité pour la grève
!...
Ces jours derniers, la section syndicale nous a annoncé que le
comité
d'entreprise venait d'acheter un château de 3 millions pour
l'aménager
en maison de repos pour les ouvriers. En réalité,
à
l'heure actuelle, malade ou pas malade, l'ouvrier est obligé de
travailler. Car ce n'est pas avec ce que donnent les Assurances
sociales
que peut vivre sa famille pendant que l'ouvrier se soigne.
De nombreux ouvriers,
dans l'usine, surtout des jeunes, sont prêts à lutter. Ils
n'attendent rien de la C.G.T., pas plus que des prochaines
élections
ou de De Gaulle, dont le caractère réactionnaire et
antiouvrier
est reconnu par la majorité des ouvriers de notre usine. Ils
sentent
bien qu'ils ne doivent compter que sur eux-mêmes. Ce qui leur
manque
pour pouvoir mener à bien la lutte pour améliorer leur
condition,
c'est l'organisation sur le plan de l'usine. Mais la base de cette
organisation
existe déjà, grâce à l'exemple d'ailleurs et
à la combativité de ces ouvriers.
Un
ouvrier
de l'entretien
(Hispano-Colombes).
CHEZ
CITROEN-CLICHY
Il y a un mois, les
ouvriers
de chez Citroën ont touché les 11%. En fait, la direction a
profité de l'occasion pour leur retenir la prime horaire de 3
francs
accordée en mai. Ce qui fait que, grâce à
l'interprétation
"savante" des accords C.G.T.-C.N.P.F. par la direction, l'application
des
11% se traduit, pour les ouvriers, par une augmentation de 2 francs de
l'heure ! Comme dans toutes les entreprises où aucune action
syndicale
ne s'est manifestée, le résultat des accords
C.G.T.-C.N.P.F.
n'a été que la reconnaissance des quelques augmentations
arrachées au patronat à la suite des mouvements qui ont
suivi
la grève Renault.
Mais, chez
Citroën,
la direction ne s'est pas contentée de récupérer
la
prime de 3 francs. Elle est allée jusqu'à retenir les
1.000
francs d'acompte provisionnel avancés en juin. Les ouvriers ont
été contraints de rembourser les 1.000 francs en trois
fois
: une première fois 700 francs (ce qui a fait un sérieux
trou dans le budget), une seconde fois 200 francs et la
troisième,
100 francs. Contre ce vol commis par M. Boulanger sur le salaire de
famine
qu'il donne à ses ouvriers, la section syndicale (C.G.T.) n'a
pas
réagi ! Toutes les occasions sont bonnes au patronat pour voler
les ouvriers. Mais, d'après ce qu'on a pu lire dans La Voix, au
sujet de l'application des 11% chez Renault, là-bas aussi, la
direction
a essayé de reprendre les 1.000 francs. Seulement elle s'est
heurtée
du côté des ouvriers à une résistance
organisée,
notamment à celle du Syndicat démocratique. C'est ce qui
l'a obligée de revenir sur sa décision. Il est certain
que
s'il n'y avait eu, chez Renault, comme chez Citroën, que la
section
syndicale cégétiste, la direction de la Régie
aurait
réussi à faire ce qu'a fait M. Boulanger.
A quoi rime
l'accusation
de "diviseurs" que lancent à toute occasion les
cégétistes
contre les ouvriers de chez Renault qui ont formé le Syndicat
démocratique
alors que, chez Citroën, où elle n'a pas de "concurrent",
la
C.G.T. est incapable de mener la moindre action pour défendre
les
ouvriers ?
UN
OUVRIER DE
CITROËN-CLICHY.
AU
MATERIEL TELEPHONIQUE
Au Matériel
téléphonique,
le prix de la cantine, passé en août de 32 fr. 50 à
48 fr., vient d'être fixé, ces jours-ci, à 70
francs.
Sous prétexte de l'augmentation du prix des denrées, le
Comité
d'entreprise a augmenté le prix du repas pour l'ouvrier, mais le
patron, lui, continue toujours à verser la même subvention
depuis 1944 ! En réalité, le patron doit aux ouvriers la
subvention à la cantine comme appoint à leur salaire
payé
en dessous de son prix de revient (ce qui lui permet de faire des
superbénéfices).
Mais les ouvriers ne peuvent admettre
que
le patron les vole à tous les coups : sur le salaire et sur
la
cantine. Tant qu'il paie aux ouvriers un sous-salaire, c'est au patron
à supporter intégralement les subventions à la
cantine.
CHEZ
ALSTHOM-LECOURBE
Les ouvriers se
regroupent
A la suite d'une
réunion
syndicale commune, le mardi 7 octobre, la section syndicale C.G.T. de
l'Alsthom
(Lecourbe), qui a aidé pécuniairement le Comité de
grève Renault, a décidé d'établir une
liaison
permanente avec le S.D.R.
Bien que la section
syndicale
Alsthom soit affiliée à la C.G.T., cette affiliation ne
l'empêche
pas d'établir un contact avec le S.D.R. Les organisations
syndicales
de base tireront les conclusions quant aux meilleures formes
d'organisation
selon leur propre expérience. Mais d'ores et déjà,
ce qui importe, c'est qu'un contact direct soit établi à
la base entre tous les ouvriers et entre toutes les usines.
TOUJOURS
AU NOM DE LA LEGALITE
La reconnaissance
de
leurs
syndicats autonomes comme organisations légalement
représentatives,
le droit d'avoir des délégués librement choisis,
font
partie des revendications des travailleurs du métro, en
grève.
La pression de
l'action
gréviste a déterminé le ministre des Travaux
publics
à "suggérer un système de désignation des
délégués
du personnel plus souple que le système en vigueur".
En effet, en fait de
souplesse,
la législation mise en vigueur par Croizat, avec l'appui du
gouvernement,
au sujet de l'élection des délégués, a
donné
en réalité à la C.G.T. le monopole de la
représentativité.
Ainsi, chez Renault,
où
dans certains départements, l'écrasante majorité
des
ouvriers avait voté contre les délégués
cégétistes,
ce sont quand même eux qui font fonction de
délégués
du personnel auprès de la direction.
Dans un des
départements
où cette contradiction est flagrante, le S.D.R. a
récemment
demandé par lettre à la direction de procéder
à
des élections partielles, deux des délégués
sur les quatre auxquels les ouvriers ont droit n'étant pas en
fonction.
Mais la direction ne se montre pas empressée de répondre.
La loi ne l'oblige pas à procéder à une
élection
partielle et peu lui importe que les ouvriers soient privés du
droit
d'élire des délégués de leur choix ou
même
se trouvent sans délégués du tout. Au contraire,
cela
ne peut qu'arranger ses affaires, c'est se servant de cette
législation
qu'elle a refusé récemment de discuter avec le S.D.R. la
question des salaires, que celui-ci avait posé sur un plan
favorable
aux ouvriers, sous prétexte qu'il n'était pas
"représentatif".
Dans le Métro,
les ouvriers qui ont exigé par l'action la
représentativité
des délégués de leur choix, ont obligé le
ministre
à envisager un changement dans le système
d'élection
des délégués. Cet exemple vient de nous montrer
que
la volonté des ouvriers fait plier la loi.
PAS
DE LOCAUX OUVRIERS, PAS
DE VOIX OUVRIERES !
En tant que
syndicat
ouvrier
légalement reconnu, le "Syndicat démocratique Renault"
avait
demandé, il y a deux mois, à la mairie de Boulogne, un
local
afin d'y établir son siège. La mairie a donné une
réponse négative, en la justifiant par le fait que la
ville
de Boulogne n'a plus de maison des syndicats.
Celle qui existait
avant
la guerre a été détruite par les bombardements. La
C.G.T. et la C.F.T.C. se sont installés dans les locaux de
l'ancien
hôpital Ambroise-Paré, rue Yves-Kermen. Ces locaux
appartiennent
à l'Assistance publique et non à la ville de Boulogne.
Ils
sont donc à la merci d'une expulsion à une plus ou moins
brève échéance. La Régie Renault a
d'ailleurs
des visées sur les terrains pour agrandir ses usines. Quant aux
syndicats qui se constituent, ils n'ont qu'à loger dehors, car
il
n'existe encore aucun projet de construction d'une maison des syndicats.
Ainsi,
théoriquement,
les travailleurs ont le droit de réunion, mais pratiquement ils
n'ont pas le moyen de s'assembler ; ils ont le droit syndical, mais
dans
une ville où il n'y a presque que des usines, ils n'ont
même
pas une maison des syndicats à leur disposition. Or ce n'est pas
seulement une ville à population ouvrière, mais aussi
à
municipalité socialiste ! Une municipalité socialiste ne
peut pas fournir à un syndicat ouvrier une chambre pour lui
servir
de local, tandis que les bourgeois possèdent partout salles et
locaux
et ont à leur disposition, pour comploter contre les ouvriers,
non
seulement leurs salons, mais les ministères et les
bâtiments
publics !
Cela n'empêche
pas
les gens qui sont à la tête de cette municipalité
à
étiquette socialiste de solliciter les voix ouvrières
pour
les nouvelles élections municipales. Mais si une
municipalité
socialiste n'est même pas capable d'offrir aux travailleurs une
maison
des syndicats, les ouvriers ne voient pas pourquoi ils voteraient plus
pour eux que pour de simples bourgeois qui en feraient tout autant.
D'autant
plus que cette municipalité soi-disant socialiste, ne nous a en
rien aidé pendant la grève !
"Votez pour avoir des
municipalités ouvrières !..." Mais ce qui
intéresse
les ouvriers, ce ne sont pas les étiquettes. Si la
municipalité
de Boulogne se dit socialiste et ouvrière, qu'elle se comporte
d'abord
comme telle. Pas de locaux pour les syndicats ouvriers, pas de voix
ouvrières.
A
PROPOS DE BLE
La "Tribune
économique"
se donne la peine de faire un tableau pour expliquer que nous avons
besoin
de 43 millions de quintaux de blé ; que la collecte
escomptée
est de 22 millions de quintaux - qu'il y a donc un déficit de 21
millions de quintaux qu'il faudra importer - mais si ce déficit
existe, outre l'anarchie capitaliste dans la production, il est
dû
au fait que le blé est exporté : "3.500 quintaux de
blé
fournis à la principauté d'Andorre en vertu des
"obligations
traditionnelles de la France" glisse Le Monde du 2 octobre.
A Montgé
(Seine-et-Oise),
pays de grosses cultures de blé et de betteraves
sucrières,
la population, qui ne peut trouver un kilo de farine, voit partir des
trains
plombés chargés de blé en direction de la Suisse.
Et voilà comment les richesses du sol partent à
l'étranger
pour se transformer en or pour les capitalistes, en famine pour la
population.
La rédaction de
La Voix invite les travailleurs qui habitent les 15°, 19° et
20°
arrondissements à voter pour la liste "d'Unité
Révolutionnaire"
présentée par les "Jeunesses socialistes" et le "Parti
communiste
internationaliste".
Il n'y a pas lieu ici
de commenter en quoi nous sommes séparés, au point de vue
tendance, de ces camarades. Ce qui importe, c'est que, dans la mesure
de
leurs forces, ces camarades ont aidé la grève Renault ;
d'autre
part, les "Jeunesses socialistes" viennent de rompre avec le parti
socialiste
(Ramadier !) qui voulait leur INTERDIRE d'aider les ouvriers. Le "Parti
communiste internationaliste" a pour origine le même motif : la
lutte
indépendante des travailleurs contre le patronat.
Ces raisons sont plus
que suffisantes pour que les travailleurs les préfèrent
à
toutes les autres listes actuellement présentées.
LA
VOIX DES TRAVAILLEURS.
SOUSCRIPTIONS
Un syndicaliste pur ...... 100
fr.
Un internationaliste 14-18 100
fr.
ABONNEMENTS
3 mois .......... 40 fr.
6 mois .......... 80 fr.
Abon. de soutien 200 fr.
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