LE
BUT ET LES MOYENS
Si les événements de
Prague
ont
grandement inquiété les travailleurs, ce n'est pas qu'ils
se soient laissés impressionner par les lamentations hypocrites
des soutiens de Franco et du roi de Grèce sur la fin de la
"démocratie"
tchécoslovaque. En effet, la démocratie capitaliste (et
celle
de Benès en était une) a-t-elle jamais assuré le
pain
à celui qui travaille ?
C'est pour une autre raison que leur
émoi
est grand. Cette crise est un nouveau coup porté à leurs
espoirs d'une trêve durable entre les grandes puissances
militaristes,
elle représente --comme tous les autres événements
diplomatiques, économiques ou politiques-- un pas vers la guerre
et non pas un effort vers la paix.
C'est cette même crainte de la
guerre
qui, par ailleurs, tempère l'enthousiasme de ceux qui voient,
dans
ces changements intervenus en Tchécoslovaquie, la naissance
d'une
forme nouvelle --meilleure-- de la démocratie et
l'avènement
des travailleurs au pouvoir.
Car la presse du "bloc oriental" n'a
pas
manqué, cette fois-ci non plus, de "consoler" les travailleurs
avec
le même conte bleu : ce que Moscou fait, c'est "la marche vers le
socialisme", et on ne fait pas d'omelette sans casser des oeufs !
Cependant, cet aspect, soi-disant
progressif
du coup d'Etat stalinien en Tchécoslovaquie, n'est qu'une
funeste
illusion. Elle ne repose que sur le tapage fait par la presse (y
compris
L'Humanité) autour des "milices" qui ont fait leur apparition au
plus fort de la lutte et qui auraient décidé de son
dénouement.
Que ce soit la présence
à
Prague de ces hommes armés et la pression de l'appareil syndical
tchèque qui aient contraint Benès, le président de
la "République des exploiteurs", à s'incliner devant
Gottwald,
secrétaire de la "République des bureaucrates" (le P.C.
tchèque)
cela est incontestable : les choses ne sauraient se passer autrement
que
par la violence dans une société divisée en
classes.
Mais ces hommes en armes et ces "responsables syndicaux", même
venus
des usines, ont-ils agi pour la classe ouvrière ?
Nullement ! 24 heures auparavant, les
travailleurs
tchèques ne se doutaient pas de ce qui allait se passer. Les
ministres
démissionnés par Gottwald, chef du gouvernement,
collaboraient
avec lui depuis l'effondrement de la domination hitlérienne ; la
Tchécoslovaquie, gouvernée par le "Front national", leur
était présentée comme le meilleur des mondes ; et
c'est en son nom que toute initiative vraiment démocratique
révolutionnaire
des travailleurs tchèques était réprimée.
Tout
comme en France les travailleurs ne savaient pas la veille du jour
où
ils se brouillèrent, que De Gaulle, le porte-drapeau du P.C.F.
sous
la résistance, était un fasciste et un traître !
Mais si la majorité des
travailleurs
tchèques n'a pas été préparée,
matériellement
et idéologiquement, à l'action qui devait être
engagée,
la mobilisation par le P.C. tchèque d'une minorité de
travailleurs
enrégimentée par lui, n'a rien de commun avec une lutte
progressive
et émancipatrice.
"L'émancipation des
travailleurs
sera l'oeuvre des travailleurs eux-mêmes", proclame le socialisme
scientifique. Elle ne peut, EN AUCUN CAS, résulter d'actions
où
son rôle se borne à assister, plus ou moins passivement,
aux
entreprises d'une minorité dont la portée des buts et le
choix des moyens leur échappent complètement.
LA
VOIX DES TRAVAILLEURS.
POUVOIR
D'ACHAT ET DEPENSES MILITAIRES
L'hypocrisie
capitaliste est sans mesure.
Au gouvernement, au
"Conseil
économique",
on fait mine de discuter s'il convient ou non d'accorder une nouvelle
augmentation
de salaires, ou d'organiser la baisse ; tandis que, dans la pratique,
d'une
part, des usines comme Renault n'ont même pas encore versé
aux ouvriers l'augmentation accordée au 1er décembre de
l'année
dernière, et que, d'autre part, les prix ne font que monter ;
non
seulement des légumes et de la viande, mais il est question
aussi
de majorer le tarif du métro.
Mais si, sur la
question des salaires et
des prix, on discute depuis des mois et des années, sans autre
résultat
que la ruine toujours plus poussée du pouvoir d'achat des masses
laborieuses, il est des mesures devant lesquelles le gouvernement
n'hésite
pas à prendre des décisions que personne ne discute,
malgré
la gravité de leurs conséquences, et auxquelles le
Parlement
lui-même n'a rien à voir.
C'est ainsi que le
gouvernement vient de
décréter le maintien sous les drapeaux de la classe 47
pour
trois mois de plus, et le rappel de la classe 48. La charge
écrasante
à laquelle se montent les dépenses directes pour les
crédits
militaires est de 300 milliards de francs par an.
Qui couvre ces
frais considérables
? Ce sont les ouvriers, les paysans, les classes moyennes. Et ce sont
ces
frais qui, en provoquant l'inflation, sont cause de la ruine de leur
pouvoir
d'achat.
Les seuls qui ne
sont pas ruinés
par ces dépenses improductives, ce sont les capitalistes, les
gros
industriels, qui vivent au contraire des commandes de guerre et s'en
enrichissent.
Vis-à-vis
des patrons et des
capitalistes,
profiteurs de ce qui fait la ruine de la nation, les ouvriers,
exploités
et pressurés plus que tout autre, ont donc raison de revendiquer
la hausse de leurs salaires.
Seulement, les dépenses
inflationnistes
de guerre de la bourgeoisie réduisent à néant les
augmentations nominales obtenues.
C'est pourquoi,
pour être victorieuse,
la lutte pour de meilleurs salaires doit être menée sur
tous
les fronts à la fois. Avec la lutte pour l'échelle
mobile,
et la lutte pour le contrôle ouvrier sur les prix, c'est la lutte
pour la démobilisation immédiate des classes
libérables,
pour la réduction immédiate et massive du budget de
guerre,
qui décide également du pouvoir d'achat des
salariés
et du niveau de vie des masses travailleuses.
SI
TU VEUX LA PAIX PREPARE... LA REVOLUTION
Avec le
prétexte offert par l'affaire
tchécoslovaque, la campagne pour la guerre est entrée
dans
une nouvelle phase. Les représentants des colosses militaristes
ne se gênent plus. Une propagande
délibérément
destinée à affoler les peuples est en cours : nous
serions
à la phase dite de "Munich" ; sous peu la guerre sera là
; il faut se coaliser, il faut armer, il faut instituer un
régime
"fort" pour faire face au "danger intérieur", il faut travailler
toujours davantage...
Il faut, il faut !
Mais toutes ces exigences
pèsent sur les travailleurs tandis que les marchands de canons
s'enrichissent.
Et partout la course aux armements
fait
des bonds inouïs, partout on renforce le contrôle de l'Etat
policier sur le peuple, partout l'appareil militaire enfle de plus en
plus.
Pour
intéresser les peuples à
toute cette folie criminelle, ils invoquent tout naturellement
l'argument
classique : "Etre forts, voilà qui fait reculer l'ennemi !"
Seulement,
comme chaque gouvernement applique cette maxime, son seul
résultat
pratique c'est d'accélérer la course vers l'abîme,
c'est de hâter la marche de l'humanité vers son
anéantissement.
La sagesse des
classes
privilégiées
"si tu veux la paix, prépare la guerre" était
justifiée
quand il s'agissait de défendre, avec leur domination, le
développement
de toutes les classes de la nation. Maintenant, il ne s'agit plus, dans
la guerre, que de pillage des peuples coloniaux, perte de toutes les
libertés,
appauvrissement inouï et chute dans la barbarie.
Les capitalistes
poussent à la guerre
parce que de toutes
façons leur sort en est
jeté
par l'histoire. Ils sont condamnés à être
renversés
par la classe ouvrière ; dans la guerre, s'ils ne peuvent se
sauver,
ils empêchent au moins les travailleurs de remplir leur mission
historique.
Pour eux, la guerre est un moindre mal.
Les travailleurs
sont pleinement avertis.
Ils savent ce qui les attend de la part de leurs dirigeants. S'ils ne
veulent
s'exposer à nouveau à des maux sans nom, ils doivent
oeuvrer
sans relâche au renversement des capitalistes. A la place de la
course
aux armements, la lutte pour le salaire vital ; à la place de
l'oppression
des peuples coloniaux, la lutte pour le droit des peuples à
disposer
d'eux-mêmes ; au lieu de la course à la guerre, la course
à la révolution. Il faut remplacer la sagesse antique des
classes privilégiées par ce qui est la raison
d'être
de la classe ouvrière : "Si tu veux la paix, prépare...
la
révolution."
A.
MATHIEU
LA
C.G.T. ET LE "MINIMUM VITAL"
Chaque fois que la
C.G.T. avance un nouveau
chiffre pour le minimum vital (le dernier en date étant de
12.900
francs), elle ne manque pas de faire remarquer que "personne ne peut
contester
que ce soit là un minimum".
Mais en
décembre 1946
déjà,
la C.G.T. avait fixé le salaire minimum vital à 103.8OO,
spécifiant que c'était là la limite au-dessous de
laquelle on ne pouvait descendre sans risquer de mettre en péril
la santé et les capacités de production des travailleurs.
Or, cela ne l'a pas empêchée, quelques jours après,
de céder à la pression gouvernementale et patronale et de
réduire de 20% ce qu'elle reconnaissait comme le minimum, pour
le
rabaisser à 84.000 francs !
Aujourd'hui, non plus, personne ne
peut
contester que 12.900 francs par mois soit un minimum, puisque,
même
avec cette somme, l'ouvrier n'arriverait pas à manger à
sa
faim.
Mais quelle
garantie avons-nous que la
C.G.T.
soit plus disposée qu'en décembre 1946 à lutter
réellement
pour défendre ce que tout le monde reconnaît comme un
minimum
de crève-la-faim ? Aucune, surtout si l'on en juge
d'après
le zèle unanime avec lequel, chez Renault, par exemple,
direction
et C.G.T. mènent en ce moment campagne, coude à coude,
pour
la défense de l'industrie automobile française ! Dans son
numéro du 26 janvier 1948, L'Acier écrit :
"Défendons
notre usine, défendons l'automobile française ! Aux
volontés
américaines, opposons, dans l'union la plus large, afin de
sauvegarder
notre pain et notre indépendance, un puissant comité de
défense
de l'industrie automobile française ! De son côté,
M. Lefaucheux, directeur de la Régie, tient un langage identique
dans son bulletin de janvier-février 1948 : "Tenons les
cadences...
C'est le moyen dont nous disposons à la Régie pour
contribuer
au redressement de la situation de notre pays, pour lutter contre le
danger,
chaque jour plus menaçant, de la concurrence anglaise et
américaine".
Comme on le voit,
patronat et C.G.T.
continuent
à poursuivre le même but : "sauvegarder l'industrie
française".
Et en régime capitaliste, il n'y a qu'un moyen pour
protéger
une entreprise contre la concurrence d'une autre. Ce moyen, c'est de
réduire
au minimum le salaire ouvrier, tout en poussant la cadence au maximum.
Le patronat, donc,
est conséquent
avec lui-même en continuant sa politique anti-ouvrière de
réduction des salaires et d'augmentation du rendement.
Mais la C.G.T. ment
effrontément
en avançant des chiffres sur un soi-disant minimum vital. Comme
par le passé, comme en décembre 1946, elle
n'hésitera
pas à jeter par-dessus bord ses revendications, dès que
le
patronat acceptera le front unique qu'elle ne cesse de lui proposer
"pour
la défense de l'industrie française".
P.
BOIS.
JUSTICE
DE CLASSE
Trois mois
après la grève de
novembre,
le gouvernement traîne encore des ouvriers devant les tribunaux
et
les jette en prison.
Chez Renault, des
membres de la C.G.T. sont
poursuivis pour homicide parce que, dans la bagarre à laquelle
ils
ont participé chez Salmson (où ils étaient
allés
faire débrayer les ouvriers), un agent a été
tué.
Mais il n'y a pas
homicide quand la police,
sur l'ordre du gouvernement, matraque, mitraille, torture, assassine
des
ouvriers, par centaines, dans de simples grèves ou
manifestations
de rues, comme cela s'est encore produit, ces jours derniers, à
Marseille.
Au contraire, ce
sont là les
méthodes
en vigueur et on les pratique sur toute l'échelle. Le plus petit
incident est l'occasion, pour les policiers, d'exercer leur talent de
tortionnaires.
C'est ainsi qu'il y a environ deux mois, dans le Nord, un ouvrier, pour
avoir volé un lapin, était battu jusqu'à ce que
mort
s'ensuive. Il y a quelques jours, un employé du parc
d'artillerie
de Valence, arrêté au cours d'une altercation un peu vive
avec une ouvreuse de cinéma, succombait, à
l'hôpital,
le lendemain, des suites d'un passage à tabac en règle,
administré
au commissariat. Dans le premier cas, l'inspecteur de police,
responsable
de la mort, s'en est tiré avec 4.000 francs d'amende ; dans le
second,
le brigadier a été révoqué... autrement
dit,
déplacé !
Ces deux exemples
prouvent suffisamment
que si ces méthodes sauvages sont si largement
pratiquées,
c'est parce qu'elles sont couvertes par la loi. La soi-disant "justice"
n'est qu'une justice de classe.
Devons-nous
revendiquer la prime
d'ancienneté ?
De nombreux
ouvriers sont partisans de la
revendication de la prime d'ancienneté. Puisque le personnel
mensuel
a droit à cette prime, puisque, dans beaucoup d'usines, toutes
les
catégories de travailleurs la touchent, pourquoi tous les
ouvriers
à l'heure n'en bénéficieraient-ils pas ?
Si les ouvriers
réclament les primes
d'ancienneté en même temps qu'ils combattent les primes de
production, c'est qu'en réalité une prime de production
exige
d'eux un effort supplémentaire, tandis que la prime
d'ancienneté
est un avantage auquel ils ont droit automatiquement au bout d'un
certain
temps de travail dans la même usine.
La C.G.T. est
contre la prime
d'ancienneté,
sous prétexte qu'elle lie l'ouvrier à l'entreprise. Pure
hypocrisie de la part d'une organisation qui s'est montrée le
défenseur
le plus acharné des primes de production !
Nous sommes contre
le système des
primes, quelles qu'elles soient ; mais nous sommes aussi contre le
salariat.
Est-ce une raison pour abandonner toute revendication de salaire ? De
la
même façon, devons-nous renoncer à revendiquer
aucune
prime ?
Quand un ouvrier
fait un travail insalubre,
quand il travaille dans l'huile, il a droit à une prime. Un
ouvrier
qui travaille depuis des années dans une usine a droit, au
même
titre qu'un mensuel, à la prime d'ancienneté.
CHEZ
RENAULT RESULTATS DES
ELCTIONS
PARTIELLES
de
délégués du 24
février
1948
On comprend
pourquoi L’Humanité qui
fait tant de tapage toutes les fois qu’elle a l’occasion de montrer
qu’elle
a infligé une défaite à Force Ouvrière, ait
complètement passé sous silence le résultat de ces
élections. Cependant chez Reanuault, tous les candidats F.O. ont
été battus. Mais les chiffres montrent avant tout que
l’influence
du S.D.R. est maintenue intacte depuis la grève de mai ; ils
montrent
que la C.G.T. peut bien triompher de F.O., qui est iune agence
gouvernementale
et patronale concurrente, mais qu’elle ne peut pas triompher d’une
organisation,
cependant «petite» des ouvriers de base, qui expriome
réellement
leur volonté.
On comprend aussi
que L’Acier, comme par
hasard, ne soit pas paru cette semaine, pour ne pas être
obligé
de commenter ces résultats. Car comment expliquer aux ouvriers
que
la «grande C.G.T» n’ait recueilli en moyenne que 47% des
voix
à peine ?
Dpt |
Inscrits |
Votants |
nuls |
CGT |
FO |
Abst |
abst +nul |
observation |
6 |
844 |
275 |
32 |
243 |
0 |
569 |
71% |
Titul |
18 |
195 |
54 |
3 |
46 |
6 |
141 |
73% |
supp |
76 |
206 |
124 |
14 |
73 |
32 |
82 |
46% |
titul |
72 |
360 |
272 |
23 |
192 |
67 |
88 |
31% |
suppl |
46-47 |
434 |
332 |
23 |
250 |
69 |
102 |
29% |
titul |
38 |
680 |
550 |
46 |
324 |
180 |
130 |
26% |
suppl |
20 |
175 |
143 |
11 |
94 |
28 |
32 |
26% |
suppl |
74 |
729 |
594 |
40 |
384 |
170 |
135 |
24% |
suppl |
19-34 |
424 |
298 |
15 |
167 |
116 |
126 |
22% |
suppl |
32-25 |
316 |
266 |
20 |
160 |
86 |
49 |
21% |
titul |
5 |
299 |
252 |
18 |
124 |
40 |
47 |
20% |
titul |
4 |
238 |
211 |
12 |
161 |
33 |
27 |
17% |
suppl |
17 |
163 |
147 |
9 |
63 |
70 |
16 |
13% |
suppl |
tol |
5062 |
3518 |
266 |
2361 |
936 |
1544 |
35,4% |
|
pourcentage |
|
|
|
46,6% |
18% |
|
|
|
Les
ouvriers du département 18 ne veulent pas d'un
délégué
non élu par eux
Par une pétition portant cent
vingt-six
signatures, les ouvriers du département 18 viennent de
protester,
auprès de l'inspection du travail, contre les manigances
électorales
qui ont abouti à leur imposer un délégué
élu
par quarante-six votants sur cent quatre-vingt-quinze.
Les ouvriers réclament
l'annulation
de la décision arbitraire de la direction, qui a fait voter dans
un même collège deux départements qui n'ont rien de
commun, le 17 et le 18, alors que le 18 a toujours été
rattaché,
jusqu'à la grève de mai, au département 6.
Cette décision arbitraire a
abouti
au résultat suivant : le candidat cégétiste, battu
au département 17 par le candidat F.O., battu au
département
18 par l'abstention massive des ouvriers au premier tour, est cependant
élu avec 31% du total des voix des deux départements. Il
a été proclamé délégué du
département
18 où il ne recueille que 24% des voix !
Les ouvriers du département 18,
qui
réclament l'annulation du vote, ont chargé le S.D.R. de
défendre
leurs intérêts auprès de l'inspecteur du Travail.
La pratique montre le caractère
antiouvrier
de la loi sur les délégués en vigueur, et le sens
démocratique de la revendication du S.D.R. du scrutin nominal et
par département.
Aux dernières nouvelles, nous
apprenons
que l'inspecteur (patronal) du Travail refuse de prendre en
considération
la protestation des ouvriers du 18, en leur opposant une fin de
non-recevoir.
Il les renvoie en une "action en justice". M. l'Inspecteur du Travail
voudrait
bien faire enliser les ouvriers dans le marais de la procédure.
Mais les ouvriers savent comment
procéder
avec les capitalistes, ils savent se battre avec leurs propres armes.
Ils
en ont de nombreuses, et ne manqueront pas d'en faire usage au moment
opportun
pour battre en brèche l'action antidémocratique du
patronat.
LA
DIRECTION DISPOSE DES OUVRIERS
Au département 49, le mois
dernier,
de
nombreux ouvriers étaient mutés par "manque de travail".
Or, aujourd'hui, on voit les ouvriers de ces ateliers travailler de 6
h.30
du matin à 6 heures du soir pour rattraper, soi-disant, le
retard
dû au ralentissement du mois dernier.
Ainsi, le patron manoeuvre les
ouvriers
comme des pantins. De même qu'on avait vu, au département
6, la direction proposer de venir travailler un jour de repos pour
rattraper
les heures perdues par des ouvriers qu'elle avait
congédiés
en plein après-midi, à 15 heures, pour arrêt de
moteur.
De même, on voit au 49 que le manque de travail du mois dernier a
été un bon prétexte pour déplacer les
éléments
"indésirables".
|