AVEC
EUX OU SANS EUX, L'UNITE
SE FERA !
Le large écho trouvé
par notre action "pour les 10.000 f" parmi les travailleurs de la
Régie
a obligé les autres organisations syndicales, C.G.T., C.F.T.C.
et
F.O. à la reprendre à leur compte. Elles ont
décidé
d'aller ensemble à la Direction. Mais, comme d'habitude, en
feignant
d'ignorer le travail déjà effectué par le S.D.R.
et
son rôle dans une telle lutte. Cependant notre syndicat
s'était
adressé, dès le 25 Décembre, à la C.E. de
ces
organisations en leur proposant "une prise de contact immédiate
entre toutes les organisations syndicales de l'usine, y compris F.O. et
la C.G.C., pour se concerter, en liaison constante avec les ouvriers,
sur
les moyens à utiliser pour faire aboutir rapidement cette juste
revendication".
Mais bien que de nombreux ouvriers
soit
C.G.T., soit F.O., approuvent notre action et aient signé nos
pétitions,
les petits bonzes de la Régie, au lieu de suivre la
volonté
d'unité d'action des travailleurs de base, ont
exécuté
docilement les consignes de leur Frachon et Jouhaux : pas
d'unité
d'action avec le S.D.R. Ces bureaucrates craignent, en effet, tout
mouvement
authentique et indépendant de la base ; ils craignent pour leurs
postes et cotisations. Seule la C.F.T.C. nous a répondu
affirmativement,
mais attendons les actes !
L'attitude des bonzes
de la C.G.T. et F.O. prouve, une fois de plus, qu'ils n'ont
été
d'accord, en paroles, avec la revendication du S.D.R. que pour mieux la
saboter dans les faits. M. Lefaucheux ne s'y est pas trompé qui
les a envoyés promener quand ils ont effectué leur
soi-disant
démarche (d'où était absente la principale force
qui
soutient la lutte revendicative, le S.D.R.).
Mais, malgré les
bonzes, l'unité d'action se fera ! Les travailleurs veulent
obtenir
leur juste revendication. Ce n'est possible que par l'union ; donc
l'union
se fera ! Puisque les bonzes ne veulent pas qu'elle se fasse avec eux,
les travailleurs la feront contre eux !
La
C.E. du S.D.R. NOTRE
OBJECTIF
Une fois de plus, M. Lefaucheux
vient de préciser ses objectifs. Son plan ? Doubler la
production
par rapport à celle d'avant-guerre, alors que le pouvoir d'achat
des ouvriers est à peu près à un tiers de celui de
1938.
M. Lefaucheux ne mâche
pas ses mots : "Il ne faut pas se soucier de la paye, ce qui compte,
c'est
la production". Voilà, en guise de "prime de
persévérance",
son cadeau de Nouvel An aux ouvriers !
Cependant, en même temps, il
déclare
avoir réalisé 2000 millions de bénéfices
(100.000
f par tête d'ouvrier) et il tait, naturellement, les dizaines de
milliards investis et les fortunes payées aux gros et moyens
parasites
qu'engraisse la Régie.
Augmenter la production
pour qu'en fin de compte notre sort s'améliore ! M. Lefaucheux
nous
chante là une chanson que ses propres auteurs, les bonzes
cégétistes
qu’il y a trois ans, Frachon et Jouhaux, ont dû renier depuis, en
présence des catastrophes qui en ont résulté pour
la classe ouvrière. Car nous sommes toujours en régime
capitaliste
où la production n'appartient pas à ceux qui produisent
mais
à ceux qui possèdent, où le producteur n'est qu'un
salarié dont le salaire n'est pas en fonction du travail qu'il
fait
mais en fonction du rapport de forces entre capitalistes et ouvriers.
L'objectif de M. Lefaucheux
reste celui du "Seigneur de Billancourt", feu Renault : exploiter
sauvagement
les ouvriers. Le nôtre ne doit pas non plus changer : un salaire
suffisant et des loisirs. Nous sommes des hommes et non des serfs !
Au
Département 38 :
Il a fallu que nous
consultions
le bulletin de M. Lefaucheux pour apprendre, deux mois après,
les
revendications qui ont été déposées. Dans
aucune
assemblée générale ces revendications ne nous ont
été proposées, puisque, comme nous l'avions
déjà
signalé, aucune assemblée n'a eu lieu depuis les
élections.
On s'étonne ensuite que nous
n'obtenions
rien. Comment nos revendications pourraient-elles aboutir, quand nous
ne
connaissons même pas celles qui ont été
déposées
? Ce n'est pas le Saint Esprit qui le fera, ni du reste les
délégués
qui répètent tout le temps que pour obtenir satisfaction,
il faut que les ouvriers fassent quelque chose... alors qu'ils ne sont
même jamais consultés. Ainsi, au sujet des 10.000f, on
répond
aux ouvriers qui s'y intéressent que c'est de la "blague", alors
qu'à moi seule j'ai recueilli environ 250 signatures sur la
pétition
!
Il est inadmissible que
les délégués ne revendiquent que ce que leurs
organisations
décident, sans tenir compte de notre volonté. Une grande
confusion règne, en ce moment, au sujet de la prime et des
salaires.
Nous exigeons qu'une assemblée générale des
ouvriers
du département soit convoquée afin que nous puissions
voir
quels moyens utiliser pour faire aboutir nos revendications, y compris
les 10.000f (avec la hausse des prix, du loyer, nous en aurons besoin).
Andrée
Hardy
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