ASSEZ
DE PITRERIES !
Pour
de VERITABLES CONVENTIONS COLLECTIVES,
les
travailleurs doivent se préparer à UNE
VERITABLE ACTION
La manifestation du
12 avril pour les conventions collectives, décidée par la
C.G.T. et la C.F.T.C., consistera, à la Régie, en un
débrayage
d'un quart d'heure, l'après-midi ; c'est ce que nous apprend
l'Humanité.
Ainsi, de la minute de silence aux arrêts d'un quart d'heure, les
bonzes syndicaux mettent en scène des pitreries tout juste
bonnes
à leur fournir des titres dans les journaux.
Que sont les
conventions
collectives ? Depuis dix ans (décret du 10 novembre 39), les
conventions
collectives sont abrogées et remplacées par une
législation
de guerre qui fait de l’état l'arbitre, en faveur du patronat,
de
tous les problèmes ouvriers. Ecarter l'arbitrage étatique
serait une défaite pour le patronat.
Une action pour une
chose
aussi importante que les conventions collectives suppose donc d'autres
méthodes de lutte qu'un arrêt symbolique. Mais les bonzes
syndicaux sabotent l'unité de la classe ouvrière et sa
capacité
d'action.
Quand nous avons
proposé,
dès décembre dernier, à toutes les organisations
syndicales,
une action commune, en liaison constante avec tous les ouvriers, pour
un
acompte immédiat de 10.000 fr. sur le rappel des salaires, les
responsables
syndicaux, malgré l'accord des ouvriers, se sont
dérobés.
Aussi les tracts que publie aujourd'hui la CGT pour cette même
revendication
ne sont-ils que du vent.
Quand nous avons
proposé,
contre les méfaits du travail au rendement, de soumettre
à
l'approbation des ouvriers et de présenter ensemble à la
direction la revendication du retour au plafond à 116%, la
C.G.T.
s'est encore dérobée ; aussi la minute de silence qu'elle
a organisée après l'accident des presses n'a-t-elle pas
empêché
la direction de continuer à agir à sa guise.
Comme dans ces deux
cas,
seule une action commune, menée dans des conditions
démocratiques,
donnerait à la lutte pour les conventions collectives son
véritable
sens.
Les ouvriers ont
d'autant
plus intérêt à exiger la discussion des
différents
projets de conventions collectives élaborées par les
organisations
syndicales que les projets présentés jusqu'à
maintenant
maintiennent la législation en vigueur actuellement (travail au
rendement, catégories de salaires, etc.), si bien qu'au cas
où
le patronat accepterait de telles conventions, les bonzes se
prévaudraient
d'une victoire auprès des ouvriers, dont la situation serait la
même qu'avant.
De véritables
conventions
collectives ne peuvent être que celles que les ouvriers ont
débattues.
Une véritable action
ouvrière
ne peut être que préparée par les ouvriers
eux-mêmes
et menée avec confiance, sous leur propre contrôle.
Nous sommes
prêts,
pour notre part, à mener cette action avec toutes les
organisations
syndicales, à agir selon toute décision librement
exprimée
de la majorité des ouvriers.
Pierre Bois
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