TOUS
A L'ACTION LE 25 NOVEMBRE !
Non seulement le gouvernement
refuse d'accorder à tous les travailleurs la prime de 3.000 fr.,
mais encore, il entend leur servir ce qu'il ose appeler des
"Conventions
Collectives" dans lesquelles le salaire sera établi en fonction
non pas d'un minimum vital dont le principe avait été
reconnu
à la suite de tous les mouvements revendicatifs de 47, mais en
fonction
du salaire de la région où le coût de la vie est le
moins élevé (minimum minimorum - sic).
Tous les syndicats
sont unanimes à reconnaître que ces décisions vont
encore faire empirer les conditions de vie des travailleurs.
Devant cette situation,
F.O. fait appel à tous les travailleurs pour une grève
générale
de 24 H, le vendredi 25 novembre.
La C.G.T. également
appelle les travailleurs à faire du 25 novembre une
journée
d'unité d'action. Quels que soient les motifs avoués ou
inavoués
qui poussent les leaders syndicaux à s'engager dans la voie de
l'action,
une chose est certaine : c'est qu'à l'offensive patronale et
gouvernementale,
les travailleurs doivent riposter par la lutte.
Quels sont les objectifs
de cette lutte ? Discussion immédiate des conventions
collectives
sur la base d'un minimum vital garanti par l'échelle mobile des
salaires et immédiatement versement d'une indemnité de
3.000
fr. par mois jusqu'à signature des conventions collectives.
La grève de 24
heures fera-t-elle céder le gouvernement sur toutes les
revendications
ouvrières ? Personne ne le prétend. Mais une grève
générale même limitée à 24 heures
peut
modifier complètement le rapport de force en faveur de la classe
ouvrière.
Travailleurs ! Vous vous
souvenez que l'année dernière, une grève
générale
limitée à 2 heures et en fin de semaine a
été
un facteur décisif pour contraindre le gouvernement à
accorder
la prime de vie chère à 7 fr. de l'heure égale
pour
tous et à supprimer l'impôt cédulaire.
Vous vous souvenez aussi
d'une grève générale de 24 heures qui, le 12
février
34, ouvrit une série de nombreuses luttes revendicatives dont
l'aboutissement
fut Juin 36.
De plus, vous avez l'expérience
d'une grève générale de 24 heures sabotée
par
les dirigeants syndicaux le 30 novembre 38.
C'est parce que vous avez
ces traditions et cette expérience que vous ferez de la
journée
du 25 novembre une victoire ouvrière. Le 25 novembre, vous
saurez
montrer à la bourgeoisie et à son gouvernement de
misère
que lorsque vous le voulez, vous savez réaliser l'unité
et
agir tous ensemble pour faire aboutir vos revendications.
Vous saurez leur montrer
que contre la combativité de la classe ouvrière, ils
doivent
s'incliner.
Vous saurez faire preuve
aussi de vigilance pour ne pas vous laisser écarter de vos
objectifs,
et pour ne pas vous laisser diviser ni démoraliser par les
manoeuvres
de prétendus dirigeants qui voudraient transformer votre
mouvement
en une journée de repos supplémentaire.
La grève n'est
pas une manifestation de passivité. C'est une lutte qui doit
démontrer
ne 3serait-ce que pour une journée, que lorsqu'ils sont
décidés,
les travailleurs sont les plus forts.
Le 25 novembre, les travailleurs
de la Régie ne se limiteront pas à croiser les bras. Ils
se rassembleront dans leurs localités ou leurs arrondissements
pour
faire respecter le mouvement, pour convaincre les hésitants et
pour
s'opposer aux jaunes que toujours, en pareil cas, la bourgeoisie ne
manque
pas d'utiliser à la fois pour diviser les ouvriers et pour
justifier
son intervention sous prétexte de liberté du travail.
Travailleurs, tous à
l'action pour nos revendications !
La
C.E. du S.D.R.
LES
TRAVAILLEURS VEULENT DES CONVENTIONS
COLLECTIVES QUI
AMELIORENT LEUR SITUATION !
A l'heure qu'il
est, par
la présentation à la Chambre d'un projet de loi
gouvernemental,
la lutte pour les Conventions Collectives entre dans une nouvelle
phase.
Il s'agit maintenant de déterminer quel sera le contenu
réel
de ces conventions, dans quelle mesure elles seront favorables aux
ouvriers
?
Comment donc se présente
la situation pour les travailleurs ? Contrairement à ce qui
s'est
passé en Juin 36, l'octroi de conventions collectives ne
survient
pas comme le résultat d'une grande victoire ouvrière. La
bourgeoisie s'y est résignée parce que la situation
économique
et la situation du mouvement ouvrier lui paraissent favorables pour
remplacer
la politique ouvertement anti-ouvrière du blocage des salaires
par
une politique plus astucieuse d'abaissement du niveau de vie des
salariés.
Par conventions collectives,
en effet, elle n'entend nullement améliorer la situation
actuelle
de la classe ouvrière. Au contraire, en ce qui concerne par
exemple
les salaires, sous prétexte de "libre discussion", la
bourgeoisie
ne veut plus reconnaître la notion de "minimum vital" garanti
nationalement
qui avait été accordé comme contrepartie au
blocage
des salaires. Or, étant donné la situation de nombreuses
industries, en cette période de chômage, cela signifie un
abaissement de salaires pour des millions de travailleurs.
Comble de l'impudence,
si le minimum vital est pratiquement supprimé, par contre, dans
les industries favorisées (plein emploi), les travailleurs ne
pourront
pas revendiquer des hausses de salaire avant un délai de six
mois
! Pas de garantie contre la baisse des salaires, pour la
majorité
des travailleurs, mais garantie contre la hausse des salaires, pour les
magnats des industries privilégiées. Et tout cela, sous
prétexte
d'accorder l'échelle mobile !
L'opposition des organisations
ouvrières ne manquera pas de mettre en lumière ce recul
qu'on
veut imposer aux travailleurs, ainsi que d'autres aspects
réactionnaires
des projets gouvernementaux. Nous y reviendrons dès que ces
projets
seront connus dans leur détail.
Mais déjà
les travailleurs commencent la riposte. La grève
générale
du 25 novembre sera le meilleur argument contre les projets affameurs
de
la bourgeoisie, et ce ne sera pas le dernier. La bourgeoisie se trompe
en croyant que la classe ouvrière sort affaiblie des luttes
qu'elle
a menées jusqu'à maintenant.
Quels qu'aient été
les échecs de ses actions, il n'y a pas eu, et de loin, que des
échecs. Et elle puise des forces toujours renouvelées
dans
la certitude que seule, la résistance aux capitalistes peut la
sauver
du pire.
A.
Mathieu.
Utilisation
des
compétences
Le
Ministère du
Commerce et de l'Industrie vient de nommer, pour le représenter
au Conseil d'Administration de la Régie, M. Marcel Wiriath,
lequel
est Directeur adjoint du Crédit Lyonnais. Elles ont bonne mine
les
"nationalisations", livrées aux spécialistes de la haute
finance ! |