LA
HIERARCHIE : instrument de division
On
peut aujourd'hui, par
maint exemple, illustrer la disproportion que présente
l'écart
hiérarchique des salaires.
L'acompte, intitulé
"prime de fin d'année" en est un : plus de 1.000 fr.
d'écart
entre le manoeuvre et l'OS2, plus de 2.000 fr. entre le manoeuvre et le
P1. Un cadre au coefficient 800 touche 40.000 fr., donc 35.000 fr. de
plus
que le manoeuvre, 34.000 fr. de plus que l'OS2.
Ainsi, ceux qui peinent
le moins ont droit au festin, tandis que ceux qui suent les profits,
qui
sont rivés à la production dont tout le monde jouit,
n'ont
droit qu'à un os !
La hiérarchie des
salaires et la production capitaliste sont intimement liés. Les
hommes ont des besoins égaux, or les capitalistes en favorisant
certains par rapport aux autres, leur permettent de mieux satisfaire
ces
besoins.
Les travailleurs conscients,
qu'ils soient ouvriers ou cadres, et qui savent comment la
qualification
est répartie dans le système capitaliste, doivent tendre
à une étroite solidarité pour entrer ensemble en
lutte
contre les moyens qui cherchent à scinder cette unité.
Les
ouvriers sont le nombre, et dans la lutte pour abolir le salariat, les
cadres ne peuvent se passer d'eux ; mais en échange, les cadres
sont techniquement qualifiés et leur qualification pesant dans
la
balance capitaliste, ils sont nécessaires à l'effort des
ouvriers en lutte. Ils ne doivent pas oublier également que
leurs
avantages iront en s'amincissant par suite de la diminution du niveau
de
vie des ouvriers. Il leur reste à choisir le rôle qu'ils
pourront
jouer : renforcer le front des ouvriers pour l'amélioration des
conditions de travail, les leurs comprises, ou bien,
alléchés
par des salaires qui les classent en favorisés vis-à-vis
des ouvriers, faire comme ceux des cadres qui à la grève
générale sont venus à l'usine devant les machines
délaissées par les ouvriers pour montrer leur servile
fidélité
au patron, ou pire encore ceux d'entre eux qui à la grève
du service électrique ont dépanné les machines,
exécutant
ainsi un travail de jaunes.
Augmenter les bas salaires
des ouvriers est le seul moyen de rapprocher les exploités les
uns
des autres. Voilà à quel effort doivent se joindre les
cadres
conscients.
M.
Bucholtz
ANASTASIE
PAS MORTE
Au Comité
d'Entreprise,
la Direction a protesté vivement contre le fait qu'il ait
été
trouvé à la Bibliothèque de l'usine des tracts
politiques
et syndicaux.
De leur côté
les membres CGT s'opposent à ce que des livres "pourris" tels
que
"J'ai choisi la liberté" de Kravchenko soient mis en service
à
la Bibliothèque.
De quel droit la Direction
et le C.E. censurent-ils la Bibliothèque ? Les travailleurs sont
assez grands pour choisir la littérature qui leur convient,
littérature
qui après tout est payée avec leurs gros sous.
A
PROPOS DE LA "LIBERTE DU TRAVAIL"
On a beaucoup
parlé
ces dernières années de la "liberté du travail".
Dans
le langage de la bourgeoisie apeurée par les grèves,
cette
"liberté" servit aux capitalistes à briser l'unité
des travailleurs en lutte. L'année passée, c'est sous le
couvert de cette "liberté" que Moch mobilisa ses armées
de
flics contre les grévistes et notamment les mineurs. La
"liberté
du travail" pour les patrons, Lefaucheux en tête, c'est la
liberté
de licencier les grévistes, la liberté de briser les
grèves
par les jaunes, appuyés par les flics, la liberté de
supprimer
ce qu'il nous reste de liberté.
La grève est une
des armes les plus indispensables que possèdent les travailleurs
dans leur lutte contre les capitalistes, et pour qu'elle soit
réellement
efficace, elle ne peut tolérer des fissures. Et il va de soi,
que
l'on ne peut tenir compte des hurlements de la bourgeoisie sur le
manque
de "liberté" dans les grèves.
Un exemple tout récent,
la grève des électriciens : dans la plupart des secteurs,
malgré une grève totale, après une journée
et demie de lutte, les électriciens ont repris le travail parce
que les réparations de pannes étaient effectuées
par
les gardes-chiourmes, briseurs de grève de la Direction.
Les camarades électriciens
après
tant d'autres, ont appris à leurs dépens que la
"liberté
du travail" aux jaunes rend impossible le succès.
J.
Pichot
SECRET
COMMERCIAL
A la
dernière réunion
du Comité d'Entreprise M. Lefaucheux a refusé
catégoriquement
de communiquer les prix de revient des véhicules
fabriqués
à la Régie sous prétexte que c'était un
secret
commercial. Depuis sa création en 1945, le CE a toujours
été
mis au courant des prix de revient. Tant qu'il s'agissait de prouver
aux
travailleurs qu'il fallait produire pour abaisser les prix de revient,
il n'y avait pas de secret commercial, mais lorsque les prix de revient
risquent de prouver qu'on peut augmenter les salaires, la Direction
oppose
le veto du secret commercial.