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PRESENTATION
Des trois numéros de L'Ouvrier dont David Korner (Barta) et
Louise assurèrent la publication à la fin 1939 et au
début 1940, seuls le numéro 2 et son annexe «
le numéro spécial sur le Livre jaune »
présentés ci-dessous nous sont parvenus.Le mouvement révolutionnaire est, au moment de leur parution, totalement désorganisé. La répression des « activités communistes » menée par le gouvernement Daladier remplit les prisons et les camps de militants ouvriers et de réfugiés politiques étrangers. La mobilisation a privé les organisations de beaucoup de leurs militants et de leurs cadres. Enfin, et surtout, le choc politique du pacte germano-soviétique et de la déclaration de guerre a désorienté nombre d'entre eux. Le Parti Socialiste Ouvrier et Paysan (PSOP) -- né en 1938 de l'exclusion de la tendance de gauche de la SFIO et auquel les militants trotskystes ont fini, sur le conseil insistant de Trotsky, par adhérer -- a volé en éclats. Dans ce contexte, Barta, qui a coupé les ponts avec les Comités pour la Quatrième Internationale -- la fraction trotskyste au sein du PSOP -- en septembre 1939, -à la suite d'un incident, a néanmoins conservé, grâce à Louise, des contacts avec de jeunes militants JSOP de la section République. Revenant sur cette période, Barta écrit, dans une lettre de février 1947 adressée à la veuve de Trotsky, Natalia Sedova: « En 1939, au moment de la dispersion des groupes et des cadres trotskystes, nous avons fait notre premier travail indépendant pour des raisons avant tout organisationnelles, et avons sorti, en collaboration avec quelques jeunes camarades, un organe ronéotypé, L'Ouvrier, de lutte contre le daladiérisme, la guerre, le rôle des social-démocrates dans la destruction des syndicats » (1) Cet unique numéro de L'Ouvrier permet de se faire une idée de l'orientation rigoureusement internationaliste défendue par Barta. En particulier l'article consacré à la Finlande présente une position analogue à celle défendue par Trotsky sur cette même question alors que, bien entendu, Barta n'avait pas connaissance des textes du dirigeant de la Quatrième Internationale. Mais, le 15 janvier 1940, Louise et deux autres militantes du groupe sont arrêtées à la suite d'une imprudence d'un jeune militant. La confection et la diffusion de L'Ouvrier reposant en grande partie sur elle, la parution cesse, Les emprisonnées seront libérées trois mois plus tard, à la veille de la débâcle qui achève de disperser les militants. A l'automne 1940 il faut pratiquement tout reprendre à zéro. Richard Moyon
(1) Union Communiste (Trotskyste) , Lettre à Natalia Sedova (20 février 1947), dans David Korner (Barta)-Natalia Sedova, Correspondance (1946-1949), Quaderni del Centro Studi Pietro Tresso, Serie: « Dagli archivi del bolscevismo », n* 8, mai 1991, p. 8. |
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