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AVANT PROPOS
Des camarades d'une génération
plus jeune que la mienne ont estimé opportun, dans la
conjoncture actuelle, de publier un recueil des numéros 1
à 49 de La Lutte de Classes, parus entre 1942 et 1945.
Cinquante ans après, quel intérêt présentent ces textes ? C'est qu'aucune des tâches posées à l'humanité à l'époque n'est résolue. La pauvreté et les guerres, et davantage encore la flambée des nationalismes et de la réaction montrent, pour citer Brecht, que "le ventre est encore fécond d'où peut sortir la bête immonde". L'histoire a pris un autre cours que celui que les révolutionnaires pouvaient espérer dans les années 40 et les mêmes problèmes se posent aujourd'hui sous des formes différentes. Mais il est indispensables d'apprendre du passé. Les textes reproduits ici ont été écrits par Barta, qui militait dans le mouvement trotskyste depuis 1933. Soutenu à l'époque (depuis 1940) par un noyau de jeunes camarades, dont je faisais partie, il était le seul à avoir l'expérience et la culture politique lui permettant d'exprimer, au moyen de cette feuille polycopiée, une propagande internationaliste fidèle aux enseignements du Vieux. Ses articles font ressortir, sans ambiguïté, la division du travail au bénéfice de la bourgeoisie entre Pétain et De Gaulle, et l'identité des intérêts, du point de vue de classe, entre les impérialismes en guerre. La Lutte de Classes continua de paraître après la "libération". Les nouvelles conditions permirent à l'organisation, enrichie de nouveaux militants, de passer de la propagande pour nos idées à l'action militante en terrain ouvrier. Dans La Lutte de Classes, désormais imprimée, sur un plus grand format, et avec de nouveaux collaborateurs, Barta rédigeait les éditoriaux (non signés) et de nombreux articles signés A.Mathieu, ou parfois Gauthier. Le combat pour la démocratie ouvrière, étouffée par le parti dit communiste et la bureaucratie syndicale, combat dans lequel nous nous trouvions pratiquement seuls, y tient une place essentielle. je cite, à ce propos une lettre adressée par l'Union Communiste, le 6 juin 1947 à la revue dirigée par Pierre Monatte La Révolution Prolétarienne : "si nous sommes séparés des camarades qui, groupés dans le PCI, se réclament eux aussi du trotskysme, c'est parce qu'en fait depuis 1940 jusqu'à maintenant l'action de ces camarades a toujours été à la remorque de groupes et idéologies non révolutionnaires (résistance, PCF ou gauche socialiste)." Mais bien d'autres thèmes étaient traités dans le journal : la dénonciation du gaullisme et des politiciens de tout poil après De Gaulle, le combat anti-colonialiste, l'internationalisme prolétarien opposé au chauvinisme outrancier des staliniens. Il serait souhaitable que ces textes soient également publiés et portés à la connaissance des jeunes générations. Le dernier numéro de La Lutte de Classes est daté du 16 mai 1947. Son éditorial fait le bilan de la grève Renault d'avril-mai, déclenchée et dirigée par des militants de l'UC, et conclut : "ils [les travailleurs de chez Renault] ont appris que, pour briser la politique du patronat, de famine pour les masses, il faut d'abord surmonter, par le regroupement et l'organisation, le sabotage stalinien au sein du mouvement ouvrier". La Voix des Travailleurs, qui prend alors le relais de la Lutte de Classes, se donne pour objectif "d'influencer et d'éduquer les ouvriers qui cherchent une nouvelle voie". Mais l'organisation succombe en dépit de nos efforts. C'est la conséquence, dira Barta, d'un manque de "sève révolutionnaire", c'est-à-dire de l'appui militant d'une avant-garde ouvrière pour notre action. La Lutte de Classes paraître à nouveau, sous forme de trois cahiers polycopiés, de février à avril 1949 avec notamment la série d'articles "Qui unifiera l'Europe ?" ; Neuf numéros imprimés, les derniers, paraissent encore de janvier à mars 1950, Août 1992,
LOUISE |
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AVERTISSEMENT
La présente réédition
des Lutte de Classes a été établie par le GET qui
en a assuré la dactylographie,, la relecture, l'index et la
présentation avec
la collaboration de plusieurs camarades, certains ayant milité
à l'UC, d'autres plus jeunes.
Ces textes ne sont pas, à proprement parler, des inédits : outre leur publication originale (dont des exemplaires peuvent être trouvés dans diverses bibliothèques et centres de recherche), 34 des 49 numéros de La Lutte de Classes présentés ici avaient déjà été reproduits, il y a plus de vingt ans, par Lutte Ouvrière sous forme de fac-similés. Mais, si ce procédé avait l'avantage de préserver leur caractère de document aux Lutte de Classes, il en conservait aussi l'aspect difficilement lisible, conséquence des conditions dans lesquelles elles avaient été imprimées pour la première fois et de leur ancienneté. Les quelques exemplaires originaux reproduits en annexe donneront une idée de l'apparence qu'avait ce journal clandestin. Les Lutte de Classes ont été retapées pour les rendre plus lisibles, en respectant, autant que faire se pouvait, la présentation et la dactylographie des originaux. Dans le même ordre d'idées, si les rares fautes de frappe des originaux ont été corrigées, leurs quelques fautes de syntaxe et leurs quelques néologismes ("affamement" par exemple) ont été conservés. Les textes ont paru suffisamment clairs pour qu'à l'exception d'une brève présentation, ils puissent se passer de notes qui en auraient alourdi la lecture. Le vocabulaire politique de Barta et ses recours constants à la terminologie marxiste surprendront peut-être les lecteurs les plus jeunes. Ils portent, en effet, la marque d'une période où, parmi les militants ouvriers, mais aussi dans la conscience de larges fractions de la classe ouvrière, ces termes étaient chargés de sens. Qu'aujourd'hui personne n'écrive plus comme Barta témoigne peut-être davantage de la profondeur des changements politiques survenus depuis son époque que d'une évolution de la langue. Ces 49 numéros de La Lutte de Classes ne constituent qu'une partie de la collection complète de ce journal qui, jusqu'en mai 1947 compta 90 parutions, plus trois numéros en 1949 et neuf en 1950. Il a paru impossible de tout publier en un seul volume. Le choix a été fait de commencer par le commencement et de s'arrêter à la fin de la guerre, même si nombre de ses textes ultérieurs présentent, du propre aveu de Barta, davantage d'intérêt encore. En effet, après la "libération" de Paris, l'UC est en mesure d'agir et est amenée à se prononcer sur des problèmes nouveaux : décolonisation, attitude face à des gouvernement à participation "communiste", politique vis-à-vis des syndicats, main-mise de l'URSS sur son glacis, guerre froide, etc... A partir de la fin 1944, ses publications reflètent la multiplicité des questions auxquelles elle dut faire face. Quelques uns des textes de Barta, comme sa brochure de novembre 1940 La lutte contre la deuxième guerre impérialiste mondiale, ont été régulièrement réédités. Plus récemment, quelques autres (datant principalement de la guerre d'ailleurs) ont paru. On trouvera ci-dessous une liste de ceux actuellement disponibles et les moyens de se les procurer. Mais l'essentiel reste inédit. Pour sa part, le GET envisage de publier, dans les mois qui viennent, d'autres textes de Barta. Ecrire [GET, BP n'12, 92260 Fontenay-aux- Roses] pour être informé de ces publications. G.E.T.
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