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chronologie 1944 |
« CAMARADES
COMMUNISTES,
PENDANT DES
ANNÉES…. »
(19 août
1944)
Camarades
Communistes, Pendant
des années des milliers d'hommes, de femmes et de jeunes
communistes ont risqué
leur liberté et leur vie, ont été traqués,
torturés et assassinés par la
police, en croyant lutter pour la Révolution Communiste,
c'est-à-dire pour le
renversement de la bourgeoisie et la construction d'une
société socialiste par
la dictature des ouvriers et des paysans. Mais
pendant ce temps, les dirigeants du Parti Communiste se sont
engagés dans une
politique de plus en plus chauvine de renoncement à la lutte de
classes pour
faire l'union avec la bourgeoisie en vue de la "libération
nationale". La presse "communiste" a tellement perdu tout
caractère communiste, qu'on ne la distingue de la presse
patriotique gaulliste
que par la signature. De nombreux militants étaient
persuadés d'avoir à faire à
des faux. Mais
aujourd'hui le doute n'est plus possible: les Chefs du Parti viennent
de
prendre une responsabilité terrible devant la classe
ouvrière en engageant les
militants communistes à massacrer, EN UNION AVEC LES POLICIERS
ET LES
REACTIONNAIRES CHAUVINS, nos frères de classe, les ouvriers et
les paysans de
l'armée allemande en retraite. Cette
politique chauvine livre la classe ouvrière comme, chair
à canon à la
bourgeoisie pour ses guerres meurtrières; elle empêche la
révolution socialiste
en détournant la juste haine des opprimés contre les
capitalistes sur d'autres
peuples. La politique de revanche perpétue les guerres au profit
des marchands
de canons, et les travailleurs français sous l'uniforme qui
seront envoyés en
occupation en Allemagne s'attireront la même haine que les
soldats allemands
pendant leur occupation en France. Cette
politique, comme celle des "socialistes" d'union sacrée de 1914,
mène
inévitablement à la trahison de la classe
ouvrière- c'est à cause de cette
trahison des socialistes que les militants communistes ont fait la
scission au
Congrès de Tours en 1921(1) La seule
politique rendant possible la paix entre tous les opprimés,
c'est LA
FRATERNISATION ENTRE LES SOLDATS TRAVAILLEURS DE TOUTES LES
ARMÉES
IMPÉRIALISTES sans distinction, contre leurs propres
états-majors. Pour nous
militants communistes il y a une grande différence à
faire entre le soldat
ouvrier ou paysan embrigadé de force et ses bourreaux, les
officiers et les généraux,
ou ses gardes-chiourme tels que les SS. Notre
conscience communiste nous oblige à déclarer que LA SEULE
POLITIQUE CONFORME
AUX INTERETS DE LA CLASSE OUVRIÈRE EST LA POLITIQUE
INTERNATIONALISTE, basée
sur la solidarité ininterrompue des travailleurs de tous les
pays. Deux
tâches urgentes s'imposent à l'heure actuelle à
tout ouvrier communiste: 1) Le
regroupement des éléments communistes internationalistes
sur la base
strictement conspirative (pour ne pas s'exposer à la
répression chauvine) pour
la lutte contre la politique nationaliste et bourgeoise au sein de la
classe
ouvrière. 2)
Profiter des circonstances pour nous armer non pas en vue d'une lutte
fratricide entre travailleurs français et allemands, mais en vue
DE NOS LUTTES
FUTURES CONTRE NOS PROPRES EXPLOITEURS. Tout
militant communiste a le devoir de forcer par son activité les
dirigeants du
Parti à choisir entre la voie des renégats socialistes
comme Blum ou Dormoy et
celle du retour à la véritable politique
révolutionnaire de LÉNINE, LIEBKNECHT et
R. LUXEMBOURG, dont la formule reste: "PROLÉTAIRES DE TOUS LES
PAYS,
UNISSEZ-VOUS!" Un groupe de MILITANTS COMMUNISTES 19 Août 1944.
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