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chronologie 1946 |
Numéro 12 | BULLETIN INTERIEUR | 30
Avril
1946 Prix : 2 francs |
A l'heure actuelle, où les ouvriers sont livrés par la bureaucratie cégétiste, sous différents prétextes, à la pire exploitation patronale, les ouvriers révolutionnaires se trouvent tout naturellement à la pointe du combat pour les revendications quotidiennes et les plus minimes des travailleurs. La lutte ouvrière dans les usines est une des formes de la lutte générale du prolétariat contre la bourgeoisie. Les communistes, qui représentent les intérêts généraux du prolétariat (le renversement de la classe capitaliste), luttent donc de la façon la plus conséquente et la plus opiniâtre pour les revendications économiques des travailleurs. La Voix des Travailleurs répondait à une nécessité urgente et aux intérêts de tous les ouvriers, indépendamment de leur position politique. Mais l'effort matériel des ouvriers qui approuvent La Voix des Travailleurs est de beaucoup en retard sur la sympathie qu'ils lui manifestent. Nous avions cependant espéré, et nous étions en droit de le faire, que le concours plus large des travailleurs permettrait la vie d'un journal d'usine soutenu directement par eux. Mais tel n'a pas été le cas. Dans une usine par exemple, où un camarade diffuse 30 Voix, ces 30 lecteurs ne font pas à leur tour l'effort d'en diffuser au moins 3, ce qui ferait 90 à 120 lecteurs. Tout le travail du journal, y compris sa diffusion, retombe sur les camarades ayant pris l'initiative de sa création, en plus de toutes les autres difficultés qu'ils avaient à vaincre (défense contre des énergumènes staliniens, obstacles légaux, mouchardage dans les usines, etc.). Les ouvriers n'ont pas eu suffisamment conscience des difficultés qu'un tel journal avait à vaincre. Devant ainsi en assumer nous-mêmes toutes les charges, il s'est créé un déséquilibre dangereux au détriment de notre organe politique. Car, en l'absence d'un effort sérieux de la partie consciente des ouvriers, nous n'avons pas les moyens de faire paraître et diffuser régulièrement, au moins toutes les deux semaines, 2 journaux, l'un luttant pour les buts politiques généraux du prolétariat, l'autre accordant une place dominante aux faits quotidiens de la vie des travailleurs. Or, de même que nous sommes, en tant que révolutionnaires, à la pointe du combat pour les revendications immédiates des travailleurs, de même nos camarades des usines ne peuvent pas négliger le soutien et la diffusion du journal politique, l'un ne se concevant pas sans l'autre, surtout dans la situation actuelle où la lutte ouvrière la plus minime se heurte à la résistance du patron, de l'Etat et de la bureaucratie syndicale. Il ne s'agit pas pour nous d'abandonner un seul instant la lutte revendicative en faveur de la lutte politique. Mais pour équilibrer l'ensemble de notre travail, nous serons obligés dorénavant de réserver dans La Lutte de Classes une place proportionnée aux articles, rubriques et échos de La Voix des Travailleurs, qui reparaîtra comme journal spécialement consacré à la défense économique des ouvriers le jour où ceux-ci, par leur concours actif de diffusion et de soutien matériel, le permettront. -"Je
ne voudrais
pas critiquer Thorez, mais il va dans les mines pour faire produire les
mineurs, et il n'y a pas à manger ! Pour travailler, faut le
ventre
plein".
J'explique la position de Thorez au gouvernement bourgeois. L'ouvrier m'interrompt et me dit : "Le gouvernement, cela ne suffit pas, c'est dans la rue qu'il faut que les ouvriers descendent, il y aura peut-être des victimes, mais c'est pour le bien de la classe ouvrière." -"Thorez ne veut pas d'action ! C'est pour cela qu'il a dit : Rendez les armes, il n'y a qu'une seule police." -"C'est en 1936, me dit-il, que l'on aurait dû descendre dans la rue, mais il y avait Blum et la pause." Je lui rappelle Thorez qui disait : "Il faut savoir finir une grève". -"Alors, il n'est plus communiste, Thorez." -"Non, ce ne sont plus des communistes, quand tu veux dire ce que nous avons discuté ensemble, on te casse la gueule. Ce matin j'ai vu des ouvriers inconscients du P.C.F. qui déchiraient le journal La Voix des Travailleurs, journal qui dit ce que tu penses. Moi, j'étais aux J.C. mais j'ai quitté quand L'Humanité n'écrivait plus "Prolétaires de tous les pays, unissez-vous". Mais je reste quand même communiste."
-"Moi aussi, dit le maçon, tu peux
m'apporter
des Voix, je t'en vendrai auprès de mes camarades."
A BAS LE SALAIRE AU RENDEMENT !Dès 1939 Paul Reynaud a poussé les ouvriers à la production pour la "défense nationale". Tous ceux qui ont succédé à Reynaud avant, pendant et après l'occupation, qu'ils agissent pour le compte des impérialistes, français, allemands ou alliés ont repris le même refrain : produire, produire ; "c'était la seule chance de salut pour la France". Pour la France capitaliste nous n'en doutons pas, les fortunes se sont bâties avec la sueur et le sang des travailleurs. Mais pour la France ouvrière le standard de vie n'a pas cessé de baisser. Maintenant que les ouvriers commencent à ne plus être dupes de tous les appels à la production, les bureaucrates syndicaux ont inventé la fable du salaire au rendement pour faire croire à l'ouvrier qu'il sera récompensé suivant son effort. Mais a-t-on déjà vu en système capitaliste des ouvriers payés selon leur travail ? Chez Citroën où la section syndicale est très active lorsqu'il s'agit d'endiguer un conflit, le citoyen Beaumont écrit dans Notre voix : "Ainsi 5 fr.50 de l'heure soit environ 1.100 fr par mois sont pris à ce travailleur (O.S.) pour le seul bénéfice des actionnaires de chez Citroën !" Naël appuie en disant que chez Citroën "sur chaque minute gagnée l'ouvrier perd 0 fr.35 ; pour 1 heure gagnée il perd 21 fr.50 au profit de M. Boulanger sur un salaire moyen de 31 fr.10". Chez Bernard Moteurs, écrit Hureau, les augmentations sont vraiment déconcertantes : l'ouvrier qui dans sa journée aurait gagné 20% sur 8 heures toucherait 6 fr. de prime pour 1 h.36 de travail. Chez Massiot, affirme Thomas, le salaire est payé "suivant le système Schueller" qui fait dépendre la rémunération des ouvriers du chiffre d'affaires ; et il ajoute : "qu'y a-t-il de plus perfide qu'un bilan ?" Ainsi partout les "responsables" syndicaux sont obligés de reconnaître que la rémunération "progressive" des travailleurs est une duperie. Ils démontrent par des exemples, avec des chiffres à l'appui, dans tous les journaux syndicaux, que le salaire au rendement est en pratique un salaire "dégressif". Mais alors pourquoi continuent-ils à pousser les ouvriers à "produire", alors qu'ils reconnaissent publiquement que l'effort des ouvriers est "puni" au lieu d'être encouragé (Naël, Métallo d'avril) ? Nos bureaucrates syndicaux reconnaissent également que la vie augmente tous les jours et qu'une augmentation de salaires s'impose. Mais ils ne veulent pas de l'échelle mobile car, comme le dit Arrachard dans la V.O. du 18 avril, c'est une formule dangereuse et paresseuse car elle favorise la hausse des prix et freine la production. C'est pourquoi Arrachard trouve qu'il vaut mieux défendre le salaire au rendement car il stimule la production. Mais si le salaire au rendement n'est pas une formule "paresseuse", n'en est-il pas moins une formule "dangereuse" pour les ouvriers ? Arrachard nous dit lui-même que le grand patronat s'efforce d'obtenir une augmentation légale des prix. Et Beaumont nous apprend que les patrons veulent justifier leurs demandes d'augmentation des prix par l'augmentation des salaires (augmentation du salaire au rendement). Hureau continue en disant que chez Cornely ces demandes d'augmentations des prix pour le patron se traduisent ainsi : "que nos prix soient augmentés de 10% et nous augmenterons les salaires de 4%. La formule salaire au rendement comme la formule échelle mobile n'empêche donc pas la hausse des prix. Mais tandis que l'échelle mobile a pour but de faire augmenter les salaires suivant les prix, le salaire au rendement n'est en réalité qu'un salaire dégressif. Les travailleurs ne se laisseront donc pas duper par les exhortations de nos "bonzes". Ils n'accepteront pas davantage d'abandonner leurs maigres loisirs, d'user leur force et leur santé pour remplir un panier percé. Ils revendiquent un salaire décent pour un travail décent et l'échelle mobile comme garantie. Vauquelin E C H O S .
. .
Manque de crédit Le
gouvernement a
réduit les crédits militaires pour soulager le budget.
Mais les culottes de
peau sont toujours en place et continuent leur rôle de
budgétivores. Et ce sont
encore les ouvriers qui font les frais de la réduction des
crédits militaires. Chez
Hispano, la
section syndicale se plaint de ce que la suppression des crédits
militaires
pose le problème du chômage. Chez
Amiot, des
ouvriers ont été licenciés pour manque de
crédits militaires. La direction en a
profité pour se "débarrasser" des ouvriers les plus
combatifs. Dans
un chantier
au Bourget il y a beaucoup de travail ; néanmoins on a
débauché 25% des
ouvriers à la suite de la réduction de crédits
militaires. Au
lieu de mettre
au chômage des ouvriers qui travaillaient pour l'armée
n'aurait-on pas dû les
employer à des travaux plus utiles ? Comme nous disait un
ouvrier
travaillant au Bourget : "On s'occupe de réparer le champ
d'aviation,
mais il serait beaucoup plus utile d'aller réparer les nombreux
immeubles
détruits qui sont en face". Il
n'y a pas
d'argent pour la reconstruction, mais le gouvernement trouve des
centaines de
milliards pour entretenir des parasites dans la zone militaire
d'occupation en
Allemagne : les officiers, les sous-officiers, les A.F.F.A.T. et
les Asto
qui touchent au moins 15.000 francs par mois, nourris, couchés,
blanchis, sans
compter les possibilités de système D qui, elles, se
chiffrent par millions. Les ouvriers
réclament la
suppression totale des crédits militaires
car ils en ont
assez de nourrir des parasites. * * * Carnaud A
la
récupération
les ouvrières sont payées pour le même travail 22
fr. de l'heure au 3° étage,
24 fr. au 4° étage à l'emballage, 23 fr. au 1°
étage, 24 fr. aux autres. A
bas les
différences de salaires ! A
travail égal,
salaire égal. Des
salaires de
famine et le manque de conditions de sécurité font de
cette boîte un vrai
bagne. Mardi
23 avril, à
16 heures, un grave accident a eu lieu à une chaîne de
l'atelier 5 : une
jeune ouvrière a eu une partie du cuir chevelu arraché. Depuis
longtemps, les
ouvrières se plaignent du peu d'espace existant entre chaque
chaîne, juste la
place pour chaque ouvrière de passer et surtout, la bordeuse n'a
pas de
pare-choc, d'où l'accident. Pour obliger le
patron a assurer les dispositifs de sécurité
nécessaires à la protection des
travailleurs, il faut lui opposer : pas de sécurité,
pas de travail ! * * * Citroen Les salaires au
rendement contre les travailleurs Devant
les
mouvements de grève partiels de l'ensemble des usines
Citroën, la direction a
augmenté les travailleurs de 1
fr.50 de
l'heure, sur les taux minutes. La section syndicale
affirme
que ce
réajustement ne correspond pas au besoin des travailleurs, mais
elle engage une
campagne pour l'application d'un salaire au rendement : ainsi elle
propose
à des ouvriers déjà minés par la fatigue et
la sous-alimentation de travailler
sans plafond et d'élargir les travaux au boni à des
catégories d'ouvriers qui
bénéficient encore des tarifs horaires. La direction d'un
des trusts les plus rapaces
profite de cette campagne pour accroître ses profits. Voici
à ce sujet ce que
nous transmettent des ouvriers de Clichy : Entretien
Outillage : Les ouvriers
ajusteurs qui travaillent à l'heure ont été mis au
boni individuel par décision
de la direction, qui a fait chronométrer les temps
alloués, malgré la
protestation d'un bon nombre d'entre eux. Au Bronze-Alu : Les
coquilleurs coulaient des pistons
à 5.11, depuis la récente augmentation la direction fait
couler à 5.12. Les
temps sont plus courts ; de ce fait, l'augmentation se traduit
pour eux
par une diminution du salaire. Dans le même atelier, à
l'ébarbage, les
travailleurs étaient au boni d'équipe ou collectif,
aujourd'hui la
direction a décidé de mettre
ces ouvriers
au boni individuel. Pour protester contre ces procédés,
les ébarbeurs se sont
mis en grève, celle-ci a duré plusieurs heures, à
la suite des promesses de
négociations auprès de la direction faites par les
responsables syndicaux, les
ébarbeurs ont repris le travail, ils attendent la réponse
de l'entrevue.
"Que voulez-vous, il faut produire !" (sic). Aux forges : Les ouvriers sont
mécontents. Comme
l'écrivait l'opposition syndicale, l'outillage de la firme
Citroën est en
partie désuet, les bons de crédit pour défection
de ce dernier sont payés sur
la base des taux d'affûtage. Dans ce sens le salaire progressif
est une vaste
fumisterie pour les ouvriers qui tout en se crevant n'arrivent plus
à gagner
leur vie. Pour protester contre ce fait et faire réajuster leurs
salaires, les
forgerons ont décidé de passer à l'action, depuis
jeudi ils font la grève
perlée et travaillent à 50% de leur production normale. Voilà
comment les
travailleurs de Clichy répondent aux bureaucrates syndicaux, aux
Naël et aux
Beaumont, qui affirmaient dans la dernière assemblée
générale à Clichy, après
Grenelle, qu'il y a du mieux depuis deux ans. Les ouvriers, qui ne sont
pas
appointés, ne sont pas d'accord, c'est pourquoi ils
protestent : "On
voit bien que tu n'y es pas dans la tôle !" -"Il n'y a pas
si
longtemps que j'ai quitté les manivelles !" -
"Oui,
répond l'ouvrier, mais moi je te dis que cela va plus mal pour
nous".
L'orateur poursuit : "Que voulez-vous camarades, nous sommes
à peine
100 dans cette salle, alors qu'il y a 2.000 ouvriers dans l'usine". -
Si vous défendiez
les salaires et la cantine, on serait sûrement plus nombreux,
mais il y a pas
d'action, c'est toujours de la parlotte alors on en a marre ! (Transmis par
les militants de l'opposition syndicale de Clichy). Pierre . * * * Gnome et Rhone (S.N.E.C.M.A.) A
Kellermann, en
réunion syndicale, à la question posée par des
ouvriers sur l'augmentation des
salaires nécessaires pour vivre, le secrétaire Delteil a
répondu :
"Inutile les augmentations, vous ne pourriez rien acheter avec, il n'y
a
rien à acheter". - Nous voudrions bien savoir comment les chefs
de service
vont s'y prendre pour pouvoir se servir des 120.000 fr. de
rappel qui
leu a été versé récemment, et pourquoi les
actionnaires de chez Gnome n'ont pas
été expropriés sans indemnités ni
rachat ? Leblond. * * * Renault Les
sableurs de
l'atelier 66, fonderie-acier, ne touchent pas le lait auquel leur
travail
insalubre leur donne droit. Ceux qui travaillent de nuit, ne touchent
pas non
plus le casse-croûte gratuit. Les ouvriers s'étant plaint
à leur délégué, ce
dernier leur répondit : "Que voulez-vous que j'y fasse. Je
n'en ai
pas de lait, je ne peux pas vous en
donner". Est-ce
là la
réponse d'un délégué ? * * * Goodrich A
Colombes, tous les ouvriers ont été augmentés de 2
francs de l'heure.
Mais la direction a décidé d'augmenter, suivant un taux
variable, 40% des
ouvriers de chaque catégorie selon son propre choix. Cette
seconde augmentation
venant s'ajouter à la première. Les ouvriers ont
protesté contre ces mesures de
division au sein de la classe ouvrière. D'autre
part, dans cette même usine, les ouvriers sont payés
suivant le
système Bedeau, ainsi que tout le personnel des bureaux. Ce
système très
compliqué, basé sur le calcul des points correspondant
aux pièces fournies par
l'ouvrier, est pratiquement indéchiffrable même pour les
travailleurs les mieux
éduqués. C'est donc un moyen très sûr pour
le patron de mieux exploiter
l'ouvrier. Les ouvriers s'en rendent de plus en plus compte, chez
Goodrich, et
commencent à protester. * * * Un aveu "Le
1er Mai
de la Libération, il aurait été nécessaire
de travailler pour donner aux armées le moyen de battre les
hordes
hitlériennes", ainsi s'exprime Moreau dans le journal syndical
de chez
Citroën. Pourquoi
n'a-t-on pas travaillé le 1er Mai
1945 ? La C.G.T. avait pourtant bien
décidé d'en faire une journée de travail de
choc ? C'est que les ouvriers
ont imposé par leur pression à la
base que la
journée du 1er Mai soit
une journée revendicative. REVUE DE PRESSELe chemin
à suivre Le Courrier de Paris (19 avril). - "Abbeville, 300 ouvriers s'emparent de 7 boeufs et les font débiter à la population par les bouchers, ce qui a permis une augmentation de 80 grammes par ration". Si
nous appliquions l'échelle mobile, comme les capitalistes Le Monde (24 avril). - "Chez nous, la 11 CV Citroën qui se vendait 24.700 fr. en 1939 est officiellement cataloguée à 121.350 fr. La "Juvaquatre" Renault, qui était à 20.900 fr. avant la guerre, est taxée aujourd'hui 107.000 fr." Ces prix sont avec licence d'achat, sans licence nous pouvons ajouter une centaine de mille francs aux chiffres. Mais même sur les prix officiels cela représente une moyenne de 5 fois la valeur de 1939. Sur 48 heures, le salaire moyen en métallurgie était en 1939, de 2.400 fr. par mois, pour avoir en 1946 le même pouvoir d'achat cela porte le salaire mensuel à 12.000 fr. Nous sommes loin du compte. Le Courrier de Paris (19 avril). - "Abbeville, 300 ouvriers s'emparent de 7 boeufs et les font débiter à la population par les bouchers, ce qui a permis une augmentation de 80 grammes par ration". Si nous appliquions l'échelle mobile comme les capitalistes Le Monde (24 avril). - "Chez nous, la 11 CV Citroën qui se vendait 24.700 fr. en 1939 est officiellement cataloguée à 121.350 fr. La "Juvaquatre" Renault, qui était à 20.900 fr. avant la guerre, est taxée aujourd'hui 107.000 fr." Ces prix sont avec licence d'achat, sans licence nous pouvons ajouter une centaine de mille francs aux chiffres. Mais même sur les prix officiels cela représente une moyenne de 5 fois la valeur de 1939. Sur 48 heures, le salaire moyen en métallurgie était en 1939, de 2.400 fr. par mois, pour avoir en 1946 le même pouvoir d'achat cela porte le salaire mensuel à 12.000 fr. Nous sommes loin du compte.
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