retour accueil | retour chronologie | retour
chronologie 1947 |
N° 9 |
|
11 JUIN 1947
|
Adresser toute correspondance, abonnements et mandats par
poste à
Jean Bois, 65 rue Carnot, Suresnes (Seine). Rendez-vous de 18h à 20h : café-tabac «Le Terminus» angle r. Collas av. Edouard Vaillant. M° Pont-de Sèvres |
En face du
formidable
mouvement
gréviste qui a surgi, le gouvernement, qui s'est tout le temps
opposé
aux revendications ouvrières sous prétexte que
l'économie
ne les supporterait pas (tout en la laissant piller par une
poignée
de capitalistes), cherche à expliquer ce mouvement par quelque
complot.
Il y a quelques mois, quand le P.C.F. était au gouvernement, la grève c'était l'"arme des trusts". Aujourd'hui, bien que Duclos ait déclaré, pendant la grève Renault, que "la grève générale, c'est une idiotie", les gens du gouvernement ont besoin d'expliquer le mouvement gréviste comme étant une "manoeuvre" du P.C.F. Ils essaient d'ameuter une partie de la population contre les ouvriers, en les présentant comme les instruments aveugles d'un "chef d'orchestre invisible", qui ne serait autre que Thorez. Cette accusation a le mérite d'obliger les chefs du P.C.F. et ceux de la C.G.T. de reconnaître que le responsable des mouvements, c'est la misère, et d'avouer par là que produire, en régime capitaliste, c'est produire pour les capitalistes, et que le blocage des salaires n'est qu'une manoeuvre antiouvrière. Ainsi les événements ont fait justice des accusations des uns et des autres contre les grèves. La grève n'est ni l'arme des trusts ni celle des bureaucrates engraissés qui, déjà en 1936, proclamaient qu'"il faut savoir finir une grève" (Thorez). La grève, c'est l'arme des travailleurs. Mais l'aveu des chefs du P.C.F. n'est que la moitié de la vérité. La misère elle-même explique la volonté des travailleurs d'entrer en lutte, la misère n'existe pas d'aujourd'hui et, dans beaucoup de pays, elle existe sans que les travailleurs puissent lutter. Pour pouvoir entrer en lutte ouverte, il faut à la classe ouvrière de l'organisation. Pour que les grèves actuelles aient pu se produire, il y a eu, par conséquent, sinon un chef d'orchestre, tout au moins l'orchestre, c'est-à-dire, en l'absence d'une organisation centrale coordonnant le tout, des organisations qui se sont fait les interprètes de la volonté des travailleurs. Ces organisations, ce sont les syndiqués de base qui les ont fournies, soit sous forme de comités de grève, comme chez Renault, soit directement, sous forme de syndicats locaux, comme chez les cheminots. C'est cette autre partie de la vérité que les chefs du P.C.F. et de la C.G.T. sont obligés de passer sous silence. Car c'est contre la volonté de toutes les bureaucraties, syndicales ou politiques, que les militants du rang de toutes les organisations ont appelé les travailleurs à entrer en lutte. A la question que nous posions dans le n° 7 de La Voix des Travailleurs : "...la trahison de quelques milliers de bureaucrates sera-t-elle plus forte que la volonté de millions et de millions d'exploités ?", les travailleurs ont répondu ! Ils ont, grâce à leurs cadres de base, brisé la résistance de la bureaucratie syndicale contre l'action directe. Mais, si l'orchestre existe, ce qu'il nous manque et ce qu'il nous faut absolument, c'est la coordination et l'unification du mouvement. Il faut à la classe ouvrière un chef d'orchestre. Mais le chef d'orchestre d'une classe n'est pas tel ou tel personnage, "sauveur suprême". Ce sont les délégués de chaque usine, de chaque entreprise, de chaque chantier, qui doivent prendre directement contact entre eux. Et le comité central de chaque corporation doit désigner un représentant qui, uni aux représentants des autres comités centraux des autres corporations, formera une direction souple et efficace à la lutte d'ensemble. Si, à la suite des cheminots, la classe ouvrière tout entière entre en lutte, et si elle s'unifie sous la baguette d'un seul comité central de grève générale, tous les espoirs seront permis désormais. Et, chez les cheminots, se retrouve également la même volonté ferme d'aller jusqu'au bout. On ne peut pas faire la grève tous les jours. Mais quand on la fait, c'est pour de bon ! C'est pour cela qu'ils redoutent tant les trahisons, en particulier celles des organisations syndicales. Ils ont vu ce qui s'est passé dans diverses usines et entreprises. Dans la lutte, de nouveaux éléments, jeunes et vieux, se sont révélés particulièrement combatifs et capables d'initiative. De telles "découvertes", les ouvriers de chez Renault les avaient faites, exactement dans les mêmes circonstances, quelques semaines auparavant. Or, l'analogie entre la grève de Renault et celle de la S.N.C.F. n'est pas une exception. Elle existe entre tous les mouvements grévistes actuels, des petites et grosses boîtes. Ce qui prouve que les grèves qui se déroulent en ce moment expriment bien moins des revendications corporatives qu'une volonté générale de changement. Comme vis-à-vis de Renault, du gaz et de l'électricité, le gouvernement se montre inflexible devant les revendications des travailleurs. Par ailleurs, il essaie de briser la grève des cheminots en organisant le trafic par la route.
Pour riposter et
tenir
jusqu'au bout, le mouvement est encore muni de moyens de lutte
insuffisants
! Nous écrivons le mardi 10 juin. Si les cheminots ne réussissent pas à entraîner dans la lutte toutes les masses travailleuses et à devenir les plus forts, le gouvernement, aidé par la Fédération nationale, essaiera de les épuiser par le chantage, la pression, les propositions, les votes, etc., pour les faire capituler. Seule la grève générale de tous les travailleurs peut assurer la victoire de leurs revendications !
UN
CHEMINOT.
Mais leurs calculs ont
été déjoués. Le comité de
grève
était là, avec les travailleurs qui lui font confiance et
qui sont venus, malgré leur dégoût de se trouver au
même endroit que les bureaucrates du syndicat des métaux.
Ceux-ci n'ont même pas osé nous donner la parole. Nous
étions
là pour que tous les travailleurs de l'usine, ceux notamment qui
ne sont pas encore partisans convaincus de l'action gréviste
préconisée
par nous, se convainquent dans la pratique sur la meilleure marche
à
suivre ; les résultats de la manifestation ne laissent plus
aucun
prétexte aux bureaucrates syndicaux pour de nouvelles A l'heure où nous écrivons il apparaît clairement que les ouvriers de notre usine sont prêts à entrer en lutte. Mais ils voudraient être sûrs que toute l'usine sera unie et que, cette fois-ci, la victoire sera obtenue par un mouvement général. Ayant été à la pointe du combat, et isolés par les bureaucrates, les travailleurs de chez Renault manifestent ainsi une certaine hésitation à s'engager une deuxième fois à la tête des ouvriers de la Métallurgie. Ce sentiment est tout naturel, en face des nombreuses difficultés qui proviennent, non pas du manque de force de la classe ouvrière, mais des agissements des dirigeants officiels. Cependant nous n'avons pas le choix. Car il faut faire cesser au plus tôt la division entre les différentes catégories de travailleurs et les différentes usines, qui fait que des travailleurs entrent en lutte, résistent un certain temps seuls, puis reprennent le travail, tandis que d'autres se mettent en mouvement ; c'est ainsi que la grève des cheminots a commencé au moment où celle des pétroliers a pris fin ! Le comité de grève a fait son devoir en lançant son appel et en montrant aux travailleurs le danger de cet état d'esprit. La lutte comporte des hauts et des bas, et les sacrifices ne peuvent pas être également répartis, pas plus que les avantages retirés de la lutte. Ainsi les ouvriers de chez Collas ont fait trois semaines de grève au lieu de deux, et ont été plus lésés du point de vue paie ; mais grâce à cette lutte qui a coûté plus de sacrifices à une partie des ouvriers, toute l'usine a eu les 1.600 francs. Seule la lutte peut donner à la classe ouvrière dans son ensemble un état de dignité et de bien-être conforme à son rôle dans la production. Il y a quelques semaines notre grève a été une lutte d'avant-garde. Aujourd'hui il suffit de se joindre aux cheminots pour remporter la victoire. Mais si les cheminots sont obligés à un compromis par l'absence d'une direction unifiée et la liaison directe avec les autres travailleurs, s'en est fait pour longtemps non seulement de nos véritables revendications - "vivre en travaillant" - mais aussi de nos libertés ouvrières : droit de grève, d'organisation, de réunion ! Ce sont les champions de la réaction et du coup d'Etat qui grandiraient sur notre défaite.
Mais les travailleurs
de notre usine ne manqueront pas de s'engager dans la bonne voie, en
dépit
de toutes les difficultés. En effet, l'attitude antidémocratique de la bureaucratie cégétiste avait déjà, depuis de longs mois, détruit toute vie syndicale. Dans les réunions, on ne pouvait jamais discuter les questions qui intéressaient les ouvriers ; on ne discutait donc plus. Et les ouvriers ont fini par s'en désintéresser. Dans des sections qui groupaient des centaines et même des milliers de cotisants, les réunions syndicales se réduisaient à quelque 20 ou 30 fidèles. Finalement le nombre de cotisants lui-même a commencé à baisser considérablement.
La grève, en
démasquant
le rôle de la bureaucratie cégétiste comme celui de
véritables jaunes, a montré que la question d'avoir une
organisation
syndicale à soi est non seulement vitale, mais urgente. Mais il y a des camarades qui ne pensent pas de même. Quel que soit leur nombre, nous ne voulons pas passer sous silence leur position, car c'est dans la confrontation et la discussion de toutes les positions que la classe ouvrière peut aller de l'avant. Aujourd'hui, nous essaierons d'éclairer certains camarades qui pensent avoir résolu le problème en "adhérant" à une autre centrale syndicale existante, la C.N.T. En fait, ces camarades n'ont retenu du syndicalisme que les habitudes anciennes, c'est-à-dire payer des cotisations et coller un timbre sur la carte d'une organisation, qui proclame des principes sur lesquels à peu près tout le monde peut être d'accord. Mais de quel secours la C.N.T., en tant que centrale syndicale, nous a-t-elle été pendant la grève ? D'aucun ! Tout a dépendu (et dépendra donc encore) de notre capacité de nous regrouper, dans l'usine même, par ateliers et départements, de soustraire les ouvriers dans tous les secteurs à l'influence des bureaucrates. Pour cela, il faut pouvoir opposer au patronat et aux bureaucrates des cadres meilleurs que les anciens, capables de représenter la volonté des ouvriers. Le problème immédiat pour le mouvement ouvrier, c'est donc d'avoir de nouveaux cadres à la base même, sous le contrôle direct des ouvriers. On n'a donc rien résolu en adhérant à une autre centrale. Ce qu'il faut, c'est créer dans chaque département une nouvelle organisation appuyée sur la masse des ouvriers. C'est seulement quand on aura organisé un syndicat démocratique dans toute l'usine et que, dans d'autres usines, se créeront des syndicats de base démocratiques, d'où les bureaucrates seront chassés, que le problème d'une centrale, c'est-à-dire l'unité de ces divers syndicats de base, pourra se poser. Pourquoi les travailleurs de partout accepteraient-ils la direction de la C.N.T. actuelle ? C'est seulement une très petite minorité de la classe ouvrière qui est C.N.Tiste ! La direction centrale doit surgir d'en bas, appuyée directement sur les organisations de base, par le libre jeu de la démocratie. De toute façon, quelles que soient les positions des camarades de l'usine, elles se vérifieront par la suite, dans la pratique ; pour l'immédiat, n'oublions pas que l'essentiel, c'est que tous les ouvriers se trouvent unis dans l'action, qu'ils se serrent fraternellement les coudes quelle que soit leur appartenance syndicale ou autre. La tâche la plus urgente ce n'est pas tellement de cotiser à une organisation de son choix, mais avant tout, quelle que soit cette organisation, de fournir aux travailleurs de nouveaux cadres dévoués, énergiques, instruits, honnêtes. C'est ce qu'ont compris de nombreux camarades, actifs pendant la grève, qui ont maintenant la volonté ferme de s'instruire pour pouvoir continuer le combat. Avec eux nous verrons des jours meilleurs. Par ailleurs, M. Lefaucheux déplore que la régie ait perdu 500 millions dans cette grève. Il se garde bien de faire remarquer que, s'il avait accordé immédiatement satisfaction aux ouvriers (qui réclamaient une augmentation générale de 10 francs de l'heure sur le taux de base), ces 500 millions auraient servi à payer cette augmentation pendant huit mois à tout le monde. Mais ce que M. Lefaucheux voulait à tout prix (nous le savons), c'était faire capituler les ouvriers. N'ayant pas réussi, il accumule les griefs contre eux, après coup : les véhicules qui auraient dû être exportés, dit-il, représentent 200.000 quintaux de blé. Mais comment se fait-il que le gouvernement (qui est, en fait, le patron des usines Renault), diminue notre maigre ration de pain juste au moment où la régie annonce une production journalière moyenne de 198,9 véhicules, encore jamais atteinte depuis la "Libération" ? Les ouvriers, qui ont fabriqué davantage d'autos, auraient donc dû recevoir davantage de pain, d'après ce raisonnement même de M. Lefaucheux. C'est pourtant juste le contraire qui s'est produit... Ce fait, parmi tant d'autres, nous laisse à penser que les 4 CV exportées servent de contre-partie beaucoup moins au blé destiné à la population française qu'aux devises, autos de luxe, voire canons, pour ces messieurs les capitalistes. M. Lefaucheux ne peut rien faire lui-même pour les ouvriers : il se retranche derrière le gouvernement, qui favorise les riches, en autorisant toutes les hausses de prix aux magnats de l'industrie, et affame les travailleurs. En entrant en lutte ouverte contre le patron et le gouvernement, pour l'augmentation des salaires, les ouvriers de chez Renault, eux, ont été effectivement "en tête du peloton". Soyez sûrs, monsieur Lefaucheux, qu'ils ne se laisseront pas dépasser ! Mais la bataille qu'ils engagent, ce n'est pas celle de la 4 CV ! C'est la bataille pour le droit à la vie, pour le minimum vital, garanti par l'échelle mobile des salaires, et le contrôle ouvrier ! Il est presque certain que ceux dont il est question, c'est tout simplement M. Gratterie ou son suppléant, M. Blanc. Car personne d'autre ne connaissait notre camarade. Il est aisé de calomnier dans les tracts, d'une façon anonyme, mais devant les ouvriers, il est plus prudent de se défiler. En fait, la politique du syndicat consiste à affirmer que l'organisation ne se trompe jamais. S'il y a des fautes commises, ce sont les responsables de base ou même locaux que l'on accuse. Nous ne défendons nullement les bureaucrates à la Plaisance ; mais le véritable responsable, c'est la politique capitularde et antiouvrière des hautes sphères du syndicat. Déjà au département 8, où ce système a été mis à l'essai, nos camarades ont vivement protesté. Il est à noter que le comité d'entreprise est d'accord avec la direction, ainsi que les délégués qui ont donné leur approbation à un tel système. C'est une nouvelle attaque aux conventions collectives qu'on veut nous imposer. Partout où la direction tenterait des "essais" de ce genre, les ouvriers doivent s'y opposer. Manifestez le jour de la paye normale si on n'est pas payé ! Les ouvriers se sont fait la réflexion : nous sommes assez grands pour savoir quoi acheter nous-mêmes, et si nous n'aimons pas les conserves américaines et les lentilles ? Quand les cégétistes se sont présentés aux ouvriers des autres usines, ils n'ont pas dit que la collecte était pour acheter des conserves, mais pour soutenir la grève ; or peut-on soutenir la grève en donnant des conserves après la grève ? Cette histoire de conserves fait penser aux affaires d'intendance militaire... où les margoulins se livrent au trafic sur l'achat et la revente de la marchandise. Après 15 jours de grève perlée, les ouvriers sont découragés. Le patron tient ferme et ne veut rien céder. Les ouvriers se retrouvent avec une paie horaire de 10 et 12 fr., on signale des cas de 3,47. De plus en plus la mentalité est : reprendre le travail à plein rendement, ou faire la grève totale. Mais la C.G.T. s'y oppose. Chez Chausson, quinze jours de grève perlée. Une réunion générale des quatre usines Chausson n'a rien donné, personne ne prenant la responsabilité d'une grève totale. Là aussi, la paie étant dérisoire, les ouvriers songent sérieusement à reprendre le travail, ou alors la grève. Mais la C.G.T. s'y oppose. Même situation chez Unic. La grève perlée ne peut rien apporter aux ouvriers, sinon le découragement. Le patron n'est aucunement menacé dans ses privilèges. Son usine marche, se vide le soir. Il en reste le maître, peut lock-outer quand il veut. De plus les ouvriers sont laissés en butte à toutes les manoeuvres patronales. Ce n'est pas une méthode de lutte, mais de démoralisation.
Pour la viande, puisqu'il a été impossible de la maintenir aux prix taxés, ces messieurs ont trouvé un moyen élégant de la faire disparaître de l'étal du boucher, pour qu'elle ne fasse pas inutilement envie aux ouvriers : ils la mettent en frigo pour l'hiver !... Il y a déjà eu une histoire de ce genre, l'année dernière, pour le beurre. Pendant la période de production, il a été mis en frigo pour l'hiver. Et l'hiver venu, il y en avait tellement qu'on ne savait plus où le mettre. Alors, on l'a livré aux biscuiteries. Quant aux ménagères, elles ont dû se contenter de leur maigre ration habituelle. Si donc ces produits nous sont distribués avec parcimonie, c'est uniquement parce que, avec nos salaires, nous ne pourrions pas les payer si leur vente était libre. On nous fait donc l'aumône d'une petite ration à bas prix, pour que nous nous tenions tranquilles... comme on jette un os à un chien. Quant au pain, on veut faire croire aux ouvriers que, s'ils en manquent, c'est la faute aux paysans qui ne livrent pas leur blé. Pour permettre à nos patrons de nous faire trimer avec des salaires de famine, on oblige le paysan à livrer son blé au-dessous de son prix de revient. "Si on augmente le prix des produits agricoles, leur dit le gouvernement, les ouvriers vont revendiquer des augmentations de salaire ! L'inflation augmentera." Ainsi, pour permettre aux capitalistes d'accroître leurs profits démesurés, on ruine les paysans et on affame les ouvriers. Car le petit paysan renonce à produire une marchandise qu'il écoule à perte.
Sans compter que les
petites
entreprises agricoles sont absolument dépourvues de machines
agricoles. Pendant ce temps, chez Renault, on dit aux ouvriers : "Il faut produire, travailler encore et alors l'abondance reviendra." Le retour de l'abondance, c'est fabriquer des voitures de luxe pour l'exportation, puis avec les devises acquises, acheter des matières premières et du charbon pour fabriquer de... nouvelles voitures de luxe que l'on exportera à nouveau. Et le paysan, devant ses champs, attend les tracteurs qui lui permettront de semer du blé pour éviter la famine...
Mais quand la famine
menace,
ceux qui en sont responsables tentent de dresser les ouvriers contre
les
paysans et les paysans contre les ouvriers, afin de détourner
leur
colère de leur véritable ennemi
|